FYI.

This story is over 5 years old.

Crime

Syrie : notre chronologie pour comprendre 4 ans de conflit

Alors que le conflit en Syrie entre dans sa cinquième année, VICE News revient sur les évènements marquants de la pire des crises humanitaires de notre époque.
Photo de Muzaffar Salman/Reuters

Le conflit syrien est entré dans sa cinquième année ce mois-ci, un triste anniversaire pour la pire crise humanitaire de notre époque.

Tout a commencé le 15 mars 2011. Le régime syrien a accueilli des manifestations pacifiques qui ont eu lieu dans plusieurs villes du pays avec des coups de feu, des passages à tabac et des arrestations. L'opposition a fini par se procurer des armes, les soldats ont démissionné, et le soulèvement s'est transformé en une guerre civile éreintante. La dimension ethnique du conflit a débordé sur les pays de la région. Près de 220 000 personnes ont été tuées, et l'espérance de vie a chuté de vingt ans, passant à 55 ans d'après les Nations Unies.

Publicité

3,9 millions de personnes ont fui le pays, et 7,6 millions de personnes ont été déplacées dans le pays.

L'économie syrienne s'est effondrée, et 80 pour cent du pays vit à présent dans la pauvreté. La moitié des enfants en âge d'être scolarisés n'ont pas été à l'école depuis trois ans. Le pays est dans le noir, au sens propre : 83 pour cent des réserves d'électricité ont été coupées.

La perspective d'une solution pacifique au conflit n'a jamais semblé aussi lointaine et les résolutions du conseil de sécurité des Nations Unies, destinées à forcer Bachar al-Assad à démissionner, ou à arrêter de tirer sur son peuple, ont buté régulièrement sur le veto de la Chine et de la Russie, les alliés de longue date du régime. Les factions de rebelles modérés qui se battent pour un régime démocratique sont tenues en échec par des groupes islamistes, et le chaos a permis aux militants extrémistes, comme l'organisation État islamique (EI) de gagner des terres et du pouvoir.

MARS 2011

Des manifestations, inspirées par le printemps arabe, se tiennent après que la police a arrêté quinze jeunes garçons dans la ville de Daraa, dans le sud du pays. Ils avaient tagué « Le peuple veut la chute du régime » sur les murs de plusieurs bâtiments. De grandes manifestations ont eu lieu à Damas, Daraa et ailleurs dans le pays pour demander la libération des prisonniers politiques et la démission d'Assad.

Les manifestations se sont étendues à d'autres villes, comme Homs et Banyas. Des manifestations de soutien au régime ont aussi eu lieu. Les forces de sécurité ont essayé de faire taire la dissidence, et des douzaines de personnes ont trouvé la mort. Assad accuse les pouvoirs étrangers d'être à l'origine du soulèvement. Il annonce une série de mesures destinées à calmer les manifestants, notamment l'autorisation de nouveaux partis politiques, ainsi qu'une possible fin de l'état d'urgence, en place depuis 48 ans.

Publicité

Les membres de l'opposition considèrent que les mesures sont trop superficielles.

Avril 2011

Les manifestations demandant le départ d'Assad se multiplient. La réponse du gouvernement est de plus en plus brutale, et Assad fait le voeu de détruire ceux qu'il décrit comme « terroristes ». Des centaines de personnes sont tuées. Plus de 120 personnes sont tuées dans des manifestations à Daraa, à Damas et ailleurs, dans ce que l'on appellera plus tard le « vendredi sanglant ». Les États-Unis et la France condamnent la répression et demandent à Assad de mettre en place des réformes.

Dans un effort destiné à endiguer le soulèvement, le gouvernement libère des prisonniers politiques et révoque l'état d'urgence. Les premiers réfugiés syriens traversent la frontière turque, où les autorités construisent le premier des vingt camps qui abritent désormais des réfugiés syriens.

Mai 2011

Des tanks de l'armée syrienne sont déployés à Daraa, à Homs, à Banyas et dans la banlieue de Damas pour essayer de mettre fin aux manifestations.

Les États-Unis imposent des sanctions à Assad et aux responsables syriens, tandis que l'Union Européenne met en place un embargo sur les armes, gèle les avoirs des responsables de haut rang, et leur interdisent de voyager.

Des comptes rendus rapportent que l'Iran soutient la répression. Plus tard, Téhéran fournira des armes et des troupes pour soutenir Assad.

Juin 2011

La répression continue. 34 personnes sont tuées dans une immense manifestation anti-gouvernement à Hama. La Ligue arabe condamne les actions du gouvernement syrien.

Publicité

Plus de 120 soldats sont tués à Jisr al-Shughour, par ce que Damas décrit comme des « gangs armés », mais des témoignages suggèrent que l'attaque a été portée par des membres des forces de sécurité qui ont déserté, alliés avec des locaux. L'armée fait le siège de la ville et des centaines de civils fuient leurs maisons pour trouver refuge en Syrie.

Le conflit bourgeonnant gagne le Liban, où des factions pro et anti-régime s'affrontent à Tripoli. Assad promet d'engager un « dialogue national » sur la réforme.

Juillet 2011

Après une immense manifestation à Hama, Assad révoque le gouverneur de la province et déploie ses troupes. On rapporte que des centaines de personnes sont tuées.

Le gouvernement met en place un dialogue national qui est boycotté par les groupes d'opposition. Les États-Unis disent qu'Assad a « perdu sa légitimité ».

Les militaires qui ont déserté l'armée annoncent la formation de l'Armée syrienne libre (ASL) dont Riad Al-Asaad, un ancien colonel de l'armée syrienne prend la tête.

Août 2011

La condamnation internationale prend de l'ampleur. Le Royaume-Uni, les États-Unis, l'Union Européenne entre autres demandent la démission d'Assad. L'ONU condamne les violations des droits de l'homme et l'utilisation de la force contre les civils. L'Arabie Saoudite, le Bahreïn et le Koweït rappellent leurs ambassadeurs.

Septembre 2011

L'Union Européenne interdit les importations de pétroles de la Syrie, suivant une décision américaine prise le mois précédent. La Turquie, ancien allié d'Assad, met fin à ses relations avec les autorités syriennes. Les combats entre l'armée et les déserteurs continuent.

Publicité

Octobre 2011

Le conseil de sécurité de l'ONU tente de faire passer une résolution pour condamner le régime d'Assad. La Chine et la Russie mettent leur veto. Pendant ce temps, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay déclare que la crise montre les signes d'un conflit armé. Des affrontements ont lieu à Homs et le gouvernement bombarde la ville.

Novembre 2011

La Ligue arabe annonce un plan de paix. Damas accepte mais n'y adhère pas. La Ligue arabe décide de suspendre la Syrie et impose des sanctions, une mesure sans précédent.

L'ASL attaque une base militaire près de Damas. C'est l'assaut le plus important jusqu'à présent. Les forces syriennes pro gouvernementales attaquent les ambassades étrangères.

Plus de 40 personnes sont tuées lors d'un double attentat suicide devant les quartiers généraux du renseignement à Damas (Photo de Muzaffar Salman/AP)

Décembre 2011

La Syrie accepte que les observateurs de la Ligue arabe se rendent sur place pour surveiller le respect de l'accord dans lequel le gouvernement syrien s'engage à retirer ses troupes des zones civiles et à se débarrasser de son artillerie lourde. Le régime s'engage aussi à laisser passer les travailleurs humanitaires et les journalistes. Les forces de sécurité font feu sur une manifestation contre le régime dans Hama, la veille de l'arrivée des observateurs.

On rapporte que 200 personnes sont massacrées par les forces de sécurité dans la province d'Idlib, tandis qu'une attaque à la voiture piégée près des locaux des services de renseignement de Damas tue plus de 40 personnes. L'ONU affirme que 5 000 personnes ont trouvé la mort depuis le début du soulèvement.

Publicité

Janvier 2012

La Ligue arabe appelle Assad à démissionner et retire ses ambassadeurs devant la violence grandissante.

Jabhat al-Nusra annonce sa formation en tant qu'allié officiel d'Al-Qaïda en Syrie. Le groupe, composé surtout de combattants locaux se montre efficace contre le régime. Au départ, c'est un allié pour des groupes plus modérés.

Février 2012

Le conseil de sécurité fait une proposition de résolution pour soutenir l'appel à la démission d'Assad lancé par la Ligue arabe. La Russie et la Chine opposent leur veto. L'assemblée générale de l'ONU vote une résolution qui condamne les violations des droits de l'homme et qui demande la démission d'Assad. Kofi Annan est nommé envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe.

Le bombardement de Homs et de d'autres villes s'intensifie. Des centaines de personnes meurent. Les zones contrôlées par le gouvernement votent pour une nouvelle constitution qui met en place un système multipartite. Le vote est largement contesté, décrit comme une mascarade.

Les États-Unis ferment leur ambassade pour des raisons de sécurité. Le leader d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri appelle les combattants de la région à rejoindre la lutte contre Assad.

Selon l'ONU, plus de 7 500 personnes ont trouvé la mort dans le pays.

Mars 2012

Un an après le début du soulèvement, six pays du Golfe ferment leurs ambassades en Syrie. Le conseil de sécurité de l'ONU appuie le plan de paix non-contraignant proposé par Kofi Annan, qui a été adouci pour s'assurer du soutien de la Russie et de la Chine. Le plan échoue et la violence continue.

Publicité

Les troupes syriennes arrivent dans Homs et reprennent le peu qu'il reste du quartier de Bab Amr. L'ASL s'est retirée par précaution, incapable de conserver la zone contre des ennemis mieux armés, et par peur de faire courir un trop grand danger aux civils.

Avril 2012

Kofi Annan négocie un cessez-le-feu que le régime d'Assad s'engage à respecter. Les observateurs de l'ONU sont déployés. Assad dit qu'il a repris le contrôle sur le pays, mais les rebelles accusent les forces du régime de continuer les massacres.

La coalition internationale des amis de la Syrie se retrouve à Istanbul pour voter une reconnaissance du Conseil national syrien. Les États-Unis s'engagent à fournir des équipements de communication aux rebelles, et les pays arabes promettent 100 millions de dollars.

Rassemblement à un enterrement des victimes tuées par les forces syriennes à Houla (Photo de Shaam News Network/Reuters)

Mai 2012

Plus de 100 personnes, dont près de la moitié est des enfants sont tuées dans le village d'Houla. Un rapport du conseil des droits de l'homme de l'ONU accuse par la suite les troupes d'Assad, alliées aux milices « shabiha » de crimes de guerre et condamne l'utilisation d'armes lourdes sur des civils. Plusieurs pays européens, ainsi que l'Australie expulsent les diplomates syriens.

Plus de 50 personnes sont tuées dans un attentat de suicide à la base de police de Damas.

Des élections législatives sont organisées mais sont boycottées par l'opposition. La grande majorité des sièges sont emportés par Assad et ses alliés.

Publicité

Juin 2012

Face à la détérioration sécuritaire, l'ONU retire ses observateurs. De nouveaux appels sont lancés pour qu'un plan de paix soit mis en place, mais Assad déclare à son nouveau gouvernement que le pays est face à une « véritable guerre ».

Les responsables de l'ONU commencent à décrire la crise comme une guerre civile. Un pilote de l'armée syrienne part pour la Jordanie, tandis qu'un F-4 phantom de reconnaissance turc qui survole le ciel syrien est abattu par les forces syriennes. Cet incident fait monter la tension d'un cran entre les pays. En conséquence, la Turquie déclare que les troupes syriennes déployées à la frontière turque seraient considérées comme une menace.

Après l'explosion des bureaux de la sécurité nationale (Photo de Aris Messinis/AFP/Getty Images)

Juillet 2012

Un attentat à la bombe près du bâtiment de la sécurité nationale de Damas tue le ministre de la défense Daoud Rajha et son numéro deux, Assef Shawkat, qui était par ailleurs le beau-frère d'Assad. L'ASL revendique l'attaque et affirme que c'était une attaque en représailles au massacre du village de Tresmeh, qui a fait 200 morts.

Beaucoup de hauts responsables du gouvernement d'Assad démissionnent.

Le conseil de sécurité planche sur une résolution qui prévoit des sanctions à l'encontre du régime syrien. La Chine et la Russie opposent leur véto. Assad déclare qu'il utilisera des armes chimiques si la Syrie est attaquée par des puissances étrangères.

Publicité

Les rebelles prennent le contrôle de l'est d'Alep, qui devient le théâtre de l'une des batailles les plus terribles du conflit. Une offensive du gouvernement échoue à les déloger.

Le camp de Zaatari, géré par l'UNHCR ouvre en Jordanie. Il accueillera plus de 80 000 réfugiés syriens.

Août 2012

Annan démissionne, ayant échoué à négocier un cessez-le-feu. Il accuse Assad d'avoir refusé d'adhérer au plan, et blâme les conflits au sein du conseil de sécurité, ainsi que la rébellion armée pour cet échec. Il est remplacé par Lakhdar Brahimi. On rapporte que les forces de sécurité auraient tué 400 personnes dans la banlieue de Damas. L'ONU accuse et le gouvernement et les rebelles de crimes contre l'humanité.

Barack Obama affirme que les États-Unis considèreront l'utilisation d'armes chimiques par le gouvernement syrien comme le franchissement d'une « ligne rouge », et que les États-Unis n'auront pas d'autre choix que de répondre par la force.

Les avions syriens bombardent Azaz, près de la frontière turque, tuant 40 personnes.

Septembre 2012

Les États-Unis déclarent qu'ils fourniront aux rebelles pour 45 millions de dollars d'équipement non létal.

Octobre 2012

Un tir de mortier syrien atterrit à Akcakale, une ville de la frontière turque, tuant cinq civils. En retour, les troupes turques répliquent en tirant eux aussi.

Le marché historique d'Alep est partiellement détruit par les tirs. Les combats continuent.

Publicité

Novembre 2012

La Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (CNFOR) est formée après un rassemblement au Qatar. Les factions islamistes, dont Jebhat al-Nusra affirment qu'elles ne les représentent absolument pas .

L'ONU affirme que les rebelles auraient commis des crimes de guerre en exécutant de façon sommaire des soldats en captivité.

Les forces israéliennes tirent sur des positions syriennes après des bombardements sporadiques dans le Golan.

Décembre 2012

Salim Idris remplace Riad Al-Asaad à la tête de l'ASL. Les rebelles gagnent du terrain à Damas. Ils prennent des bases militaires et font une poussée vers l'aéroport.

Les États-Unis classent Jabhat al-Nusra comme une organisation terroriste, et affirment que la Coalition nationale syrienne est le représentant légitime du peuple syrien. Le Royaume-Uni, la Turquie, la France et les pays du Golfe sont également reconnus par la coalition.

Selon l'UNHCR, plus d'un demi-million de Syriens ont fui leur pays.

Janvier 2013

Assad déclare qu'il va mettre en place des réformes politiques pour mettre fin à la guerre.

La violence continue avec des bombardements à Alep et à Damas.

Les États-Unis disent qu'ils fourniront l'équivalent de 60 millions de dollars d'aide médicale et de provisions, malgré les demandes de la coalition nationale pour une aide militaire.

Un convoi, que l'on pensait transporter des armes antiaériennes destinées à la milice chiite libanaise du Hezbollah est bombardé. On soupçonne les forces israéliennes d'être derrière l'attaque, bien qu'on n'ait pas de confirmation officielle. La Syrie affirme qu'Israël a bombardé un « centre de recherches scientifiques ».

Publicité

Février 2013

Des douzaines de personnes trouvent la mort dans un bombardement à Damas, près du quartier général du parti Baath d'Assad.

Les rebelles continuent de gagner du terrain, en partie grâce à l'afflux d'armes étrangères.

Plus d'un million de Syriens étaient des réfugiés en mars 2013 (Photo de Dimitar Dilkoff/AFP/Getty Images)

Mars 2013

L'ONU affirme qu'un million de Syriens a désormais le statut de réfugié. Les États-Unis et le Royaume-Uni fourniront une aide non-militaire aux groupes armés de l'opposition et font pression pour lever l'embargo européen sur les armes destinées aux rebelles.

Le chef de la coalition nationale, Moaz Al-Khatib, démissionne et la Ligue arabe donne un siège au Conseil national syrien. Ghassan Hitto, qui a reçu une éducation américaine, est élu Premier ministre par intérim.

De plus en plus de témoignages rapportent que Jabhat al-Nusra essaie de mettre en place la loi islamique dans les territoires qui sont sous son contrôle.

Avril 2013

Les djihadistes étrangers se multiplient et leur influence aussi, avec l'apparition de l'organisation État islamique (EI). D'abord nommé État islamique d'Irak, son leader Abu Bakr al-Baghdadi annonce dans un message audio que Jabhat al-Nusra est l'extension de l'EI et que les deux groupes vont se fondre. Abu Mohammad al-Joulani, le leader d'Al-Nusra a décliné ces avances.

Le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, affirme que des combattants chiites de son groupe soutiennent Assad.

Le Premier ministre Wael Nader Al-Halqi échappe de peu à une tentative d'assassinat.

Publicité

Les États-Unis s'engagent à livrer pour 123 millions de dollars d'aide non létale, tandis que le Royaume-Uni et la France affirment à l'ONU qu'Assad aurait utilisé des armes chimiques contre les zones tenues par les rebelles.

George Sabra prend la suite de Moaz al-Khatib à la tête de la coalition nationale.

Mai 2013

Une cargaison de missiles sol-sol iranienne est frappée par des bombardements à Damas. Israël est soupçonné d'être derrière ce bombardement, pensant que ces missiles étaient destinés au Hezbollah.

Selon l'ONU, 4,25 millions de Syriens sont déplacés en Syrie même.

Le conflit s'étend au-delà des frontières syriennes. Une double attaque à la voiture piégée fait 40 morts dans la ville de Reyhanli en Turquie et des affrontements à Tripoli au Liban font dix morts.

Nasrallah, le chef du Hezbollah affirme que son groupe soutiendra Assad jusqu'à ce que les rebelles soient battus.

L'UE lève l'embargo sur les armes à destination des groupes d'opposition syriens.

Juin 2013

La ville d'al-Qusair, stratégiquement importante, est prise par les troupes syriennes et le Hezbollah.

Les chefs rebelles se plaignent de ne pas recevoir suffisamment d'armes de la part de la communauté internationale en raison de préoccupation quant à une présence islamiste grandissante dans leurs rangs.

Les États-Unis estiment qu'il est « possible » que le régime ait utilisé des armes chimiques à plusieurs reprises au cours des douze derniers mois, et en conclut qu'un soutien militaire peut être directement apporté aux rebelles. Les amis de la Syrie font la même conclusion.

Publicité

L'ONU qualifie la Syrie du « plus grand désastre humanitaire » depuis la guerre froide.

Juillet 2013

L'ONU rapporte que le nombre de morts dépasse les 100 000 personnes. Le directeur du renseignement militaire Aviv Kochavi décrit la Syrie comme le « centre mondial du djihad ».

Le Premier ministre en intérim Ghassan Hitto démissionne, incapable de former un gouvernement.

Les troupes du régime avancent dans Homs et occupent la mosquée Khalid Ibn Al-Walid, qui est longtemps restée un symbole pour les groupes rebelles.

Le régime syrien commence son siège du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk. Bien plus de cent personnes sont mortes de faim dans ce qu'Amnesty International a qualifié de crime contre l'humanité.

Les victimes de l'attaque chimique à Ghouta (Photo de Bassam Khabieh/Reuters)

Août 2013

Une attaque chimique dans une banlieue de Damas tue 1 400 personnes. Les États-Unis tiennent le régime syrien pour responsable mais celui-ci nie toute implication et accuse les combattants de l'opposition d'être à l'origine de l'attaque.

Human Rights Watch (HRW) a par la suite conclu que les preuves « suggèrent fortement » que les forces syriennes sont coupables de s'être servies « de gaz innervants », comme du gaz sarin comme arme dans cette attaque. Les enquêteurs de l'ONU ont plus tard affirmé avoir trouvé la preuve que les roquettes contenaient du sarin.

Ayant déclaré auparavant que l'utilisation d'armes chimiques par la Syrie pousserait les États-Unis à employer la force contre Assad, Obama se déclare décidé à entreprendre une action militaire, mais qu'il demanderait au Congrès de statuer là-dessus.

Publicité

Le Premier ministre anglais David Cameron a aussi demandé une intervention militaire, mais celle-ci est bloquée par le parlement.

Septembre 2013

Le ministre des affaires étrangères russe Sergey Lavrov remet en questions les informations sur l'utilisation des gaz chimiques des renseignements américains. Vladimir Poutine met en garde contre les répercussions de bombardements américains. Moscou propose alors une solution diplomatique au problème de l'utilisation des armes chimiques : que la Syrie signe la convention sur les armes chimiques pour autoriser les armes chimiques à être sous contrôle international et démantelées. Obama accepte.

Onze des plus importants groupes rebelles islamistes rejettent l'autorité de la Coalition nationale et déclarent que leur but est désormais de créer un État islamique.

Octobre 2013

Les membres de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) arrivent en Syrie pour s'assurer du démantèlement de l'arsenal chimique. Ils déclarent que le régime a rendu ses équipements de production d'armes chimiques inaccessibles.

Novembre 2013

Un double attentat suicide à l'ambassade iranienne de Beirut fait 23 morts. Pendant ce temps, les groupes rebelles avancent dans la province de Deir Al-Zor.

Décembre 2013

Pillay affirme qu'une équipe de l'ONU a rassemblé les éléments qui prouvent que le régime syrien est complice de crimes de guerre « au plus haut niveau ».

Publicité

L'aide « non létale » octroyée par les Américains et les Anglais aux rebelles est suspendue après que des groupes islamistes envahissent les bases de l'ASL.

Fin 2013, 2,3 millions de Syriens se sont réfugiés en Turquie, en Irak, en Jordanie, au Liban et en Égypte. 18 pour cent d'entre eux vivent dans des camps de réfugiés.

100 personnes trouvent la mort dans des raids aériens au-dessus d'Alep.

Janvier 2014

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon se rend au premier tour des discussions de paix à Genève, où sont présents le gouvernement syrien et la coalition nationale. Aucun progrès n'est fait.

L'ONU cesse un temps de compter les morts dans le conflit, en raison de son incapacité à vérifier les informations.

Les spécialistes des crimes de guerre affirment que les images et les documents qui parviennent à eux montrent que les prisonniers sont tués à une « échelle industrielle ».

Février 2014

Un deuxième tour de pourparlers commence, mais les deux partis n'arrivent pas à s'accorder sur un calendrier. L'envoyé spécial de l'ONU Lakhdar Brahimi s'excuse de cet échec et démissionne en mai.

Une « bombe baril » du gouvernement tue près de 250 civils à Alep.

AbdulIlah Al-Bashir Al-Noeimi remplace Salim Idris à la tête de l'ASL.

Le directeur des Services secrets américain James Clapper déclare que la guerre pourrait devenir une impasse « perpétuelle » sans victoire possible d'aucun des camps.

L'armée turque tire sur un MIG-23 syrien. Les responsables turcs se défendent en affirmant qu'il est entré dans l'espace aérien turc.

Publicité

Mars 2014

Les forces du régime appuyées par le Hezbollah prennent Yabroud, la dernière ville tenue par les rebelles à la frontière libanaise.

Israël entame une série de bombardements aériens sur les forces syriennes après que quatre de ses soldats ont été blessés dans un bombardement sur le Golan.

Photo des Loups de la vallée (Photo de Phill Caller/VICE News)

Avril 2014

L'armée de l'air jordanienne bombarde un convoi à la frontière jordano-syrienne, qui se serait apprêté à traverser la frontière. Des rapports indiqueront plus tard que le convoi aurait pu contenir des rebelles essayant de fuir les troupes du gouvernement.

Mai 2014

La prise de Homs par le gouvernement, accompagnée d'un accord de cessez-le-feu marque un revers symbolique pour les rebelles syriens. Les deux parties s'accordent sur une trève de 48 heures, ce qui permet à des centaines de rebelles de fuir la vieille ville où ils avaient fait un dernier baroud d'honneur alors qu'ils étaient assiégés par les troupes syriennes.

Un rapport d'HRW, basé sur des interviews de témoins et sur des analyses de vidéos et de photos, conclut que les forces d'Assad ont utilisé des bombes contenant du gaz au chlore, contre les zones tenues par les rebelles. HRW relève que les fragments de chlore trouvés sur le théâtre des affrontements montrent que ces bombes ont été lancées de très haut. Ce qui suggère que le régime syrien aurait lancé, depuis des hélicoptères, de grossières « bombes baril » contenant du chlore.

Publicité

Extrait du reportage vidéo sur L'État islamique (Medyan Dairieh / Vice News)

Juin 2014

Des élections législatives sont organisées dans les zones tenues par le régime. Pour la première fois depuis que la famille d'Assad est au pouvoir, plus d'un seul candidat peut se présenter. Les groupes d'opposition et la communauté internationale décrivent ces élections comme une mascarade.

L'EI proclame son califat dans les zones qu'il contrôle : entre Alep et l'est de l'Irak. Abu Bakr Al-Baghdadi en prend la tête.

La mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) dit avoir fini de détruire les armes chimiques en Syrie, et que tous les équipements de production et de stockage des munitions ont également été détruits.

Extrait du reportage vidéo Les Fantômes d'Alep (Photo de Frederick Paxton / VICE News)

Juillet 2014

L'EI consolide son pouvoir, et prend une base militaire d'importance près de Raqqa.

Le conseil de sécurité des Nations Unies vote l'autorisation pour les humanitaires de traverser la frontière pour aider les victimes du confli,t dans les zones tenues par les rebelles, sans avoir besoin de la permission préalable du gouvernement syrien.

Août 2014

L'ONU déclare que l'EI a violé les droits de l'homme et commis des atrocités en Syrie. Le groupe s'empare de la base aérienne d'Al-Tabqa, le dernier bastion du gouvernement à Raqqa, après d'intenses combats. Le groupe massacre plus de 100 prisonniers faits au sein des troupes gouvernementales.

Le journaliste américain James Foley est exécuté par l'EI, dans une vidéo sanglante, la première d'une série de vidéos d'exécutions.

Publicité

Les États-Unis mettent en place une coalition anti-EI à Paris.

Septembre 2014

Des forces des États-Unis et cinq pays arabes commencent à bombarder l'EI en Syrie.

L'OIAC dit avoir des « preuves irréfutables » qu'un produit chimique toxique, sans doute du chlore pur, ou coupé, a été utilisé « systématiquement et sans cesse » comme arme dans certaines parties du pays, où les rebelles qui combattent le régime affrontent les troupes d'Assad.

L'EI lance une attaque sur l'enclave kurde de Kobané. La défense de la ville devient un symbole de la lutte contre l'EI. L'ASL, les bombardements de la coalition et les combattants peshmerga du Kurdistan irakien sont les acteurs de la bataille de Kobané.

De la fumée à la ville frontalière de Kobané après les bombardements de la coalition internationale contre les cibles de l'EI (Photo de Halil Fidan/Anadolu Agency/Getty Images)

Octobre 2014

L'EI avance dans Kobané mais se fait pilonner par les bombardements de la coalition. Les forces du régime encerclent Alep, coupant les principales voies d'approvisionnement de la ville.

Le Liban ferme ses frontières aux réfugiés syriens après l'arrivée de plus d'un million de personnes fuyant le pays.

Novembre 2014

Jebhat al-Nusra pousse le mouvement Hazm (aussi appelé Harakat Hazm) hors de la province d'Idlib. Le groupe laïc a reçu des armes sophistiquées de la part de l'armée américaine. Des réseaux sociaux proches d'Al-Nusra revendiquent une saisie conséquente de ces armes.

Les ONG demandent à la communauté internationale d'en faire plus pour aider les civils qui fuient la guerre civile syrienne. La Turquie, l'Irak, le Liban et la Jordanie sont dépassés par le nombre de réfugiés et certains pays d'accueil ont commencé à restreindre l'accès aux réfugiés.

Décembre 2014

Le gouvernement syrien accepte désormais que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) distribue du matériel médical dans les zones tenues par l'opposition, dont Alep, précédemment interdites d'accès aux travailleurs humanitaires.

En 2014, 76 000 personnes sont mortes, victimes du conflit syrien d'après l'ONU. C'est l'année la plus meurtrière à ce jour.

Extrait du reportage vidéo sur "La crise des réfugiés au Liban"  (Photo de Frederick Paxton/VICE news)

Janvier 2015

Les forces kurdes annoncent qu'elles ont repoussé l'EI hors de Kobané.

Février 2015

Le gouvernement syrien affirme qu'il suspendra ses bombardements aériens et ses tirs d'artillerie à Alep conformément à une proposition de l'ONU.

HRW affirme que les forces syriennes continuent d'utiliser des bombes baril, qui ont tué et blessé des centaines de personnes. Assad continue de nier de telles actions.

Les États-Unis et la Turquie signent un accord de formation et d'armement des rebelles syriens qui combattent l'EI. Hazm annonce sa dissolution après que son bastion de la province d'Alep a été pris par Jabhat al-Nusra.

Assad affirme qu'il reçoit des informations de la part de membres de la coalition sur les bombardements contre l'EI en Syrie, mais qu'il ne coopère pas avec la coalition. L'EI diffuse une vidéo qui montre un pilote jordanien qui avait été fait prisonnier être brûlé vif.

Mars 2015

Série de défaites pour l'EI en Irak et en Syrie.

Jabhat Al-Nusra et d'autres rebelles font sauter des explosifs sous les quartiers généraux du renseignement de l'armée de l'air d'Alep. Le chef militaire du groupe, Abu Homam al-Shami est tué ainsi que trois autres hauts responsables, dans un bombardement aérien.

L'ONU et un regroupement d'organisations internationales, dont Oxfam et Save the Children affirment que 2014 a été la pire année du conflit. Ils accusent les membres de la communauté internationale de ne pas aider les victimes et de ne pas en faire assez pour atténuer le désastre humanitaire en Syrie.