Non petit, tu n'as pas le droit de faire une tête, c'est interdit

L'info nous est parvenue par le New York Times. On a longuement hésité avant de la relayer, préférant laisser les Américains et leur culture de la plainte dans leur coin. Et puis finalement on s'est dit qu'il fallait en parler car la décision d'interdire aux enfants de moins de dix ans de faire des têtes à l'entraînement et en match est pour le moins bizarre. Mais ce n'est pas tout : les kids âgés de 11 à 13 ans pourront toujours faire des têtes piquées, décroisées, lobées, mais en nombre limité. Bon ok ça part d'une bonne intention, celle de protéger les jeunes joueurs.

Cette mesure est la conséquence d'une plainte déposée devant la justice américaine, des parents estimant que les clubs et la fédération n'oeuvraient pas à la sensibilisation et à la prévention face au problème des commotions cérébrales. « Nous sommes heureux d'avoir pu jouer un rôle en améliorant la sécurité de tous les enfants qui jouent au football dans ce pays », a expliqué Steve Berman, l'avocat des plaignants qui ne réclamaient aucune indemnisation ou compensation. Certes, une étude US a montré que les têtes étaient mauvaises pour le cerveau d'un enfant, mais elles ne sont pas interdites en France et ça ne pose pas trop de problèmes à notre connaissance. Et puis, entre 9 et 12 ans, reprendre un ballon de la tête n'est pas un réflexe et peut faire peur. Ce n'est pas le geste privilégié des enfants. Parole de connaisseur.

Encore une fois, l'idée n'est pas de s'attirer les foudres des parents. Bien au contraire. Mais la dangerosité des chocs n'est-elle pas plus importante au football qu'au soccer ? Les efforts ne devraient-ils pas être concentrés dans ce sport plutôt qu'au soccer, discipline encore un peu underground outre-Atlantique ? Et on s'inquiète pour le devenir de la sélection américaine. Comment pourra-t-elle devenir une nation qui compte dans le monde du ballon rond si les joueurs n'ont pas pris l'habitude de faire des têtes ? Ces réflexes doivent s'acquérir dès le plus jeune âge. Après, on peut comprendre l'US Soccer qui souhaite se protéger face aux risques et ainsi éviter de passer à la caisse comme l'a fait la NFL en 2013 pour mettre fin au procès des commotions cérébrales.