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Les voitures autonomes vont-elles tous nous transformer en gros poivrots ?

Dans la mesure où l'on pourra se permettre d'être ivre dans sa caisse, le chiffre d'affaire des restaus et des bars risque de grimper en flèche.
Photo via Flickr : smoothgroover22

Avant que les voitures ne dominent les rues, les gens ont longtemps fait confiance en leurs deux jambes ou à un fidèle destrier pour rentrer à la maison après une bonne grosse mine. Certains continuent d'ailleurs d'utiliser le canasson comme chauffeur attitré, ce qui ne les empêche pas de se prendre des amendes pour ivresse publique et manifeste – c'est le cas de ce cow-boy de Louisiane, grand amateur de Daiquiri, par exemple.

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Au XXIe siècle, la plupart des gens ont une bagnole – parfois conduite par leurs propriétaires, parfois non. Chaque année, le nombre d'arrestations pour conduite sous l'empire d'un état alcoolique est une preuve de notre dépendance à cette méthode de transport – et accessoirement une nouvelle pièce à conviction dans le dossier des mauvaises décisions.

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Les voitures autonomes devraient changer cet état de fait. En se projetant dans un futur proche, on peut dire sans trop se tromper qu'elles pourraient même débloquer de grosses sommes d'argent dans les secteurs de la bouffe, de l'alcool et de l'automobile.

Logiquement, quand il y a de l'argent, il y a des banques. Et ces dernières ont déjà commencé à sortir leur calculette en espérant capitaliser un jour sur les changements de paradigme provoqués par l'arrivée de ces nouvelles technologies.

Dans un rapport intitulé « Shared Autonomous Mobility : The Solution to Drinking and Driving ? » que l'on peut traduire par « Mobilité autonome partagée : la fin de l'éternelle question boire ou conduire ? », Adam Jonas, qui bosse dans le département d'analyse financière de la banque Morgan Stanley, tire quelques conclusions. Les voitures autonomes auront un impact significatif sur le marché de la picole et réduiront simultanément le nombre d'accidents causés par l'alcool.

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Le rapport ne contient pas de véritables surprises mais des implications sociales plutôt intéressantes. Il est le fruit d'une collaboration entre les équipes de Morgan Stanley Autos & Shared Mobility et celles du département des Global Beverages. Il a été élaboré pour « explorer la signification en matière d'investissements » de ce futur où les voitures rouleront toutes seules pendant que vous décuverez sur la banquette arrière.

Du point de vue de l'investisseur, cela rend certaines entreprises particulièrement attrayantes. Comme le souligne le rapport ; « l'alcool et les voitures représentent des centaines de milliards d'heures de consommation et des milliards de dollars d'activité économique ».

Les établissements qui servent de l'alcool – les bars notamment – seront les premiers bénéficiaires de ses caisses autonomes.

Jonas isole trois secteurs qui sont mûrs, selon lui, pour accueillir les changements inhérents à un monde où l'on ne posera plus les mains sur les volants. Les établissements qui servent de l'alcool – les bars notamment – seront les premiers bénéficiaires du fait que leurs clients n'auront pas besoin de se soucier de leur consommation.

Le rapport cite les producteurs ABInBev, Diageo et Constellation Brands comme les « mieux positionnés » sur le marché de la boisson et une cible idéale pour les investisseurs quand les voitures autonomes entreront sur le marché.

Avec 10 à 20 % de revenus provenant des boissons alcoolisées, les restaurants auront aussi tout à gagner. Selon le rapport de Morgan Stanley, les pubs et autres bars sportifs devraient aussi se régaler. Tout comme la chaîne Chili's, « connue pour ses margaritas ». (Vraiment ?)

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En raison de leur expertise en « intégration de logiciels et de capteurs » et en « technologie autonome et semi-autonome », des entreprises de voitures comme Tesla et Autoliv sont également citées comme des opportunités d'investissement solides.

De toute évidence, il y aura des implications considérables au-delà de cette analyse. Pour ceux qui ne cherchent pas à faire de gros sous mais qui veulent juste prendre un verre, l'opportunité d'être raccompagné par un robot chauffeur ouvre de sacrées perspectives. Moins de barrages routiers (sans jeu de mots) pour boire plus et plus souvent. Pour le meilleur et pour le pire.

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« Nous pensons que la voiture sans chauffeur est une des solutions idéales pour éliminer un tiers des accidents de la circulation aux États-Unis et dans d'autres pays », a déclaré Jonas à MUNCHIES. « La mobilité partagée et autonome augmente de façon spectaculaire le nombre de conducteurs désignés pour l'ensemble des gens et, du même coup, toute excuse trouvée pour se mettre derrière le volant sous l'influence ».

Dit autrement, boire et conduire est un choix – et ce n'est pas le bon. En attendant d'entrer dans une nouvelle ère technologique, vous êtes probablement encore mieux à cheval ou en tacos.