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400 migrants ont manifesté ce week-end à la frontière franco-italienne pour passer en France

Ce weekend, des centaines de migrants, qui se trouvent dans la ville de Vintimille, ont manifesté toute la journée de samedi devant la frontière avec la France.
Des migrants devant la gare de Vintimille en juin 2015. (Eric Gaillard/Reuters)

Environ 400 migrants bloqués dans la ville italienne de Vintimille se sont rendus à la frontière franco-italienne samedi pour manifester et tenter de rejoindre la France. Mais ils se sont retrouvés bloqués par un important dispositif de policiers italiens, 200 mètres avant la sortie de la ville.

Ces migrants, et des centaines d'autres, sont accueillis dans l'église Sant'Antonio de Vintimille depuis le démantèlement d'un campement de fortune le 31 mai dernier. Selon Nice-Matin, des représentants de la Ligue du Nord, un mouvement d'extrême-droite italien, se sont rendus à l'église samedi matin.

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« Ils ont harangué les migrants devant l'église, avec des propos racistes », nous a raconté Teresa Maffeis, représentante de l'Association pour la Démocratie à Nice et dans les Alpes-Maritimes (ADN), contactée ce lundi. Pour Maffeis, « ça a dû être la goutte d'eau, » qui a motivé les migrants à organiser une manifestation.

Environ 400 migrants ont alors décidé de manifester à la frontière haute de la ville. Ils ont été rapidement bloqués par le dispositif policier. Toute la journée de samedi, le face-à-face entre migrants et policiers s'est déroulé dans le calme, a rapporté Nice-Matin. Les migrants ont décidé de rester sur place toute la nuit, sans boire ni manger.

Refugees stage sit-in protest on Italian-French border road in — Ruptly (@Ruptly)July 3, 2016

La manifestation des migrants à la frontière franco-italienne. (Images via Ruptly)

À lire : Coincés à Vintimille : Avant Calais, il faut atteindre Nice

« Dimanche, vers 11 heures du matin, la police a chargé », nous a expliqué Teresa Maffeis. Selon la représentante de l'association, la police a voulu faire reculer les migrants pour libérer l'accès aux voitures. « Ils les ont chargés avec la matraque en l'air. J'ai reçu moi-même deux coups de matraque. »

Lorsque le calme est revenu, les migrants ont repris leur position. À midi, ils étaient toujours contenus par les forces mobiles italiennes, a précisé Nice-Matin. Le maire, Enrico Ioculano, s'est rendu sur place en début d'après-midi. « Nous avons discuté avec ces jeunes pour comprendre quelles étaient leurs positions. Ils veulent toujours la même chose: passer en France. Mais on ne peut pas passer en France », a-t-il déclaré au quotidien régional.

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Dans la soirée, aux alentours de 22h30, les migrants sont finalement repartis, accompagnés des membres d'associations. « Nous les avons raccompagnés à l'église », nous a raconté Teresa Maffeis. « Ils sont tristes et résignés. Je pense qu'ils vont refaire des actions, mais toujours pacifiques. »

Pour elle, la situation à Vintimille est devenue intenable. Les centaines de migrants qui se trouvent dans cette ville frontalière sont majoritairement des hommes jeunes, pour la plupart soudanais. On compte également parmi eux des familles, selon Teresa Maffeis.

Le ministère italien de l'Intérieur a assuré samedi avoir recensé l'arrivée de 70 930 migrants sur ses côtes durant les six premiers mois de l'année, a souligné France 3 Côte d'Azur. Ce nombre équivaut à celui des deux années précédentes.

Regardez notre reportage "Piégés à la frontière franco-italienne"


Suivez Solenn Sugier sur Twitter : @SolennSugier