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Peut-on réinventer le capitalisme avec des vélos en bambou ?

"Un mouvement pro-bambou majeur est en train de naître en Alabama, et nous voulons en faire partie."

Bienvenue dans l'ère de la bicyclette en bambou. Bien que les premiers vélos réalisés dans ce matériau audacieux soient apparus au sein d'une exposition londonienne en 1894, ce concept a récemment gagné une certaine popularité chez les hipsters sportifs et les entrepreneurs ghanéens. Il faut dire qu'il est très facile de se procurer du bambou, un matériau biodégradable et hautement renouvelable (un pied de bambou peut pousser de près de 90 cm par jour).

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Un nouveau projet, Alabamboo, vise à convaincre le public du bien-fondé de l'utilisation du bambou à l'échelle mondiale. À Greensboro en Alabama, cinq concepteurs utilisent désormais un atelier créé par l'équipe du Bamboo Bike Studio de Brooklyn afin de construire une magnifique série de vélos destinés à la ville de San Francisco. Sur le chemin, nos héros s'arrêteront dans les universités afin d'organiser des ateliers et des débats sur le potentiel du bambou.

Selon l'appel de dons, le projet a été baptisée "Alabamboo" dans le but de faire de l'Alabama la mère patrie du bambou, de même que l'on connait la Floride pour ses oranges et l'Idaho pour ses pommes de terre. À terme, les entrepreneurs souhaitent rendre le bambou plus accessible et inonder le marché des bicyclettes écolo.

Les États-Unis sont le plus grand importateur de bambou du monde ; le pays ne possède pas de marché propre, ne produit rien localement, ne dispose pas de stocks significatifs. Nous voulons qu'Alabamboo devienne la plus grande ressource de bambou du pays. Le bambou est une alternative précieuse et durable pour de nombreux produits, y compris le textile, les planchers, les meubles et les produits dérivés du papier. C'est aussi l'une des industries les plus vertueuses au monde en termes d'émissions de carbone. De nombreux clichés circulent sur le bambou, que l'on traite comme un matériau nuisible. Un mouvement pro-bambou majeur est en train de naître en Alabama, et nous voulons en faire partie.

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Les fondateurs du projet sont, eux aussi, hauts en couleur. Le premier, John Bielenberg est graphiste, a plus de 250 prix de design à son actif et est associé à l'agence de création C2. Il dirige l'agence Projet M destinée à encourager de jeunes concepteurs, écrivains, ingénieurs, à "penser mal" afin de produire des idées radicales. Son but est de "renverser le statu quo."

Le second, Alex Bogusky, est l'un des fondateurs de l'agence de publicité Crispin Porter + Bogusky, qui a conçu les pubs très controversées du Groupon Super Bowl ainsi que la série de pubs Burger King qui en a horrifié plus d'un. Après avoir semé le chaos dans le secteur publicitaire, Bogusky a dirigé Fearless Revolution et Fearless Cottage, qui explorent de nouveaux types de relations entre le public et les marques pour un "avenir plus positif."

Avec le projet Alabamboo, l'entreprise COMMON espère rassembler des penseurs et des décideurs pour trouver rapidement "une solution aux problèmes sociaux." Maria Popova, de Design Observer, explique sans ciller que "le paradigme capitaliste a le potentiel de résoudre le problème de la pauvreté dans le monde."

Si vous pensez que les vélos en bambou vont changer le monde dans le cadre d'un capitalisme vertueux, vous pouvez donner quelques deniers ici. Si non, vous pouvez soupirer un grand coup et aller vous servir un verre d'alcool fort.