La colonisation du Congo reste un événement récent aux yeux de l'histoire. Les 10 millions de morts estimés par l’historien Adam Hochschild sous le régime du Roi Léopold II et les actes commis sont d’une telle violence qu’ils laissent encore des traces aujourd’hui. C’est en tout cas le constat du livre Colonial tales, trails and traces (Luster Publishing), dans lequel Nicholas Lewis explique comment les discours de propagande coloniale continuent à se faire ressentir dans la société belge contemporaine. Les séries d'actes violents à l'encontre des Congolais·es et des personnes noires en général sont trop nombreuses et spécifiques pour être ignorées, écartées ou surtout considérées comme des faits isolés. Pour Lewis, ces discriminations trouvent leurs racines dans des stéréotypes qui eux-même trouvent leur origine dans l'époque coloniale.
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Alors qu’en Belgique il reste délicat d'ouvrir le débat concernant la (dé)colonisation - la question du déboulonnage des statues du « roi colonisateur » en est l’illustration -, Colonial tales, trails and traces espère faire lumière sur l’espace public bruxellois, dont les monuments et rues n’existent pas de façon accidentelle et où l’on peut y déceler une relecture criminelle et révisionniste de l'histoire, selon Lewis. À travers ses textes et photos, le livre évoque ces marques visibles de personnages et de mythes coloniaux racistes. On y retrouve notamment des contributions de Laura Nsengiyumva sur l'autodéfense et les postures de protestations, Véronique Clette-Gakuba sur la voie d'une sociologie noire, Georgine Dibua Mbombo sur la discrimination à la mémoire, François Makanga sur le fait d'être un transmetteur de mémoire intergénérationnel et Anne Wetsi Mpoma sur le besoin de décoloniser les musées et les institutions culturelles. Les explications des photos issues de la sélection ci-dessous sont tirées de Colonial Tales, Trails and Traces, et sont détaillées dans ses pages. Le livre est disponible sur le site de l’éditeur.