J'ai assisté au retour d'exil de l'ancien leader du Hamas

Khaled Mashal, le leader en exil du Hamas, est un homme recherché. Mais vendredi dernier, le 7 décembre, après le cessez-le-feu qui a mis un terme aux huit jours de combats entre les Palestiniens et les forces israéliennes, Mashal s'est saisi de l'opportunité pour retourner en Palestine.

Avant cette visite, il n'était pas revenu en Palestine depuis que l'organisation, qu'il dirigeait, a pris le contrôle de ce territoire disputé. La dernière fois qu'il s'était rendu en Palestine – officiellement, du moins –, c'était en 1975, et après cette absence de 37 ans, il est difficile de déterminer l'influence que peut encore avoir Mashal sur le Hamas.

Khaled Mashal, au centre

Ce qu'on sait, en revanche, est qu'il a joué un rôle important dans les récentes négociations de cessez-le-feu, obtenu avec l'aide du président islamiste d'Égypte, Mohamed Morsi. Oh, et je suppose que s'il n'a pas pu retourner en Palestine depuis trois décennies et demie par crainte d'être emprisonné ou assassiné démontre que les autorités israéliennes le considèrent comme une menace.

Quand Mashal est finalement retourné à Gaza vendredi, il est tombé à genoux, a embrassé le sol et fondu en larmes.

Dans la ville de Gaza, la foule s'est réunie, fébrile, à l'idée de voir Mashal débarquer. Des hommes armés et masqués appartenant aux brigades d'Al-Qassam – la branche armée du Hamas – ont occupé les rues pour contenir la foule. La visite de Mashal a coïncidé avec les célébrations des 25 ans du Hamas, né en 1987, à l'occasion de la première intifada palestinienne dans le camp gazaoui de Jabaliya, quand la population palestinienne s'est soulevée contre l'occupation israélienne.

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Finalement, la procession Mashal a débarqué, il s'est assis sur un véhicule près d'Ismaël Haniyeh, l'ancien Premier ministre de l'Autorité palestinienne, une des figures de proue du Hamas. Mashal et Haniyeh ont souri, salué la foule et brandi leurs poings levés, acclamés par les spectateurs, venus en nombre.

Mashal et Haniyeh ont fait un tour rapide de la capitale. Ils ont visité la maison du chef militaire du Hamas, Ahmed Jabari, dont l'assassinat par Israël le 14 novembre 2012 a provoqué une escalade de la violence (au moins 162 Palestiniens et six Israéliens sont morts durant la confrontation de huit jours). Mashal a également visité les décombres de la maison de la famille Dalou – dix membres de la famille ont été tués suite à une frappe aérienne d'Israël, le 18 novembre.

Alors que les bombardements israéliens sur Gaza – l'opération « Pilier de défense » – ont cessé, la visite de Mashal vise à servir de démonstration : le Hamas s'est érigé en tant que force politique internationale, et n'est plus un syndicat terroriste dont les membres méritent d'être assassinés dès lors qu'ils sont dans le viseur.

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Samedi dernier, le Hamas a fêté son anniversaire avec un rassemblement sur la place Qatiba, à Gaza. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue, en dépit de la pluie battante, et Mashal est monté sur scène pour s'adresser à la foule qui se bousculait : « La Palestine est à nous ; du fleuve à la mer, du nord au sud. On ne cédera pas un seul bout de notre terre. »

Le leader en exil n'a pas forcé la chance en s'attardant trop longtemps dans Gaza. Après avoir profité de la vision des nombreux drapeaux verts du Hamas agités par la foule, il a quitté la bande de Gaza dans l'après-midi de lundi. Il serait rentré au Qatar. (Parmi la foule qui s'est rassemblée, on pouvait voir çà et là des drapeaux du Fatah, semblant confirmer l'hypothèse selon laquelle les deux principales factions rivales de Palestine seraient en cours de rapprochement.)

Dimanche soir, des F-16 israéliens ont fendu l'espace aérien de la ville de Gaza, un rappel de la puissance militaire qui entoure Gaza et le Hamas.

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