FYI.

This story is over 5 years old.

Crime

L'organisation État islamique perd le contrôle de Tal Abyad, ville syrienne hautement stratégique

Les forces kurdes, aidées par des rebelles syriens auraient repris la quasi-totalité de la ville de Tal Abyad, une localité stratégique près de la frontière avec la Turquie. Cette prise coupe une des principales routes de ravitaillement de l'EI.
Photo par Lefteris Pitarakis/AP

Après un combat acharné avec les djihadistes de l'organisation État islamique, des combattants kurdes syriens alliés à des rebelles syriens ont annoncé avoir repris la quasi-totalité d'une ville syrienne stratégique, située le long de la frontière turque.

Un porte-parole des Unités de protection du peuple (YPG) syriennes avait expliqué à l'Associated Press, ce lundi, que le groupe avait réussi à saisir la quasi-totalité de Tal Abyad. Selon lui, l'EI sera chassé de la ville « dans quelques heures ».

Publicité

Les YPG sont engagées dans le combat contre l'EI dans la région aux côtés d'une dizaine de groupes rebelles syriens, qui prennent part à une coalition surnommée Burkan al-Furat. Le porte-parole des rebelles, Sherman Darwish a expliqué à l'AFP que les « affrontements se poursuivaient, et que les corps de 19 combattants de l'EI » gisaient dans la périphérie de la ville.

Ce lundi soir, un compte Twitter associé aux YPG déclarait que la ville avait été « libérée ». VICE News ne peut pas confirmer cette information. Ce mardi matin, des médias relevaient qu'aucun tir n'a été tiré depuis l'aube.

— YPG (@Media_YPG)June 15, 2015

Tal Abyad est, à la fois, située à moins de 100 kilomètres du quartier général de l'EI dans la ville de Racca, et elle borde la ville turque frontalière de Akcakale. Des images publiées sur les réseaux sociaux semblaient montrer le drapeau de l'Armée syrienne libre (FSA) flotter à la frontière avec la Turquie.

Récupérer Tal Abyad des mains de l'EI serait un coup dur porté au groupe djihadiste, et pourrait couper une importante route de ravitaillement pour ses combattants. Cette prise pourrait aussi permettre d'unir — partiellement — deux places fortes kurdes en Syrie : la ville de Kobane, au nord-est de Tal Abyad, et la province de Hasaka, qui est située à l'ouest de la ville nouvellement prise. Kobane a commencé à faire face au siège de l'EI à l'automne 2013. En mars dernier, l'EI a été chassé de la ville, après des mois de batailles sanglantes et de frappes aériennes incessantes de la coalition internationale menée par les États-Unis.

Publicité

Ces dernières semaines, les forces kurdes, aidées de nouveau par les frappes aériennes de la coalition, ont connu certains succès dans leur combat contre l'EI le long de la frontière avec la Turquie. Alors que les affrontements pour la prise de Tal Abyad s'intensifiaient la semaine passée, des milliers de réfugiés syriens ont fui, en passant la frontière syro-turque. D'autres ont été refoulés par l'armée turque postée à la frontière. Des clichés pris par un photographe de l'AFP, la semaine passée, montrent des soldats turcs regardant des réfugiés syriens retourner de l'autre côté de la frontière, dans les territoires contrôlés par l'EI. Ce dimanche, néanmoins, la Turquie a ouvert sa frontière et des réfugiés ont pu la franchir.

Des photos postées sur les réseaux sociaux ce lundi, montrent des combattants de l'EI du côté turc de la frontière — apparemment détenus par des soldats turcs.

Turkish troops detain ISIL militants after Kurds push them away from Tel Abyad to Turkey. — Mahir Zeynalov (@MahirZeynalov)June 15, 2015

L'extension des territoires tenus par des troupes kurdes en Irak et en Syrie a mis sur les nerfs le gouvernement turc, qui s'est battu pendant des années contre le PKK — un groupe militant kurde installé en Turquie (dont le YPG est une branche). Ces dernières années, des tentatives de rapprochement entre le PKK et les autorités d'Ankara, la capitale turque, ont eu lieu. Ce dimanche, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que l'offensive du YPG sur Tell Abyad n'était « pas un bon signe ».

« Cela pourrait mener à la création d'une structure qui menace notre frontière, » a déclaré Erdogan devant des journalistes.

Le PKK est toujours sur la liste des organisations terroristes diffusée par les États-Unis.

À voir : Cloués au sol par l'organisation État islamique : Sur la route de Mossoul

Suivez Samuel Oakford sur Twitter @samueloakford