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Crime

Affrontements en Haïti ce week-end entre manifestants et Casques bleus

Le pays fait face à une grave crise politique suite à la non-tenue d'élections promises par le gouvernement. Le Premier ministre a démissionné en fin de semaine. Les négociations autour de son remplacement ont commencé.
Photo by Dieu Nalio Chery/AP

Les manifestants du centre-ville de Port-au-Prince, capitale d'Haïti, ont affronté vendredi la police haïtienne et les casques bleus qui défendaient le palais national, quelques heures avant que le président n'accepte la démission de son Premier ministre, tentant d'apaiser une crise politique et sociale dans un contexte préélectoral explosif.

L'atmosphère était tendue alors que la foule avançait dans une ville jonchée de pneus en flammes et de barricades. Dans les rues ont retenti des coups de feu. L'AFP et AP (Associated Press) ont rapporté que les forces de sécurité ont lancé des gaz lacrymogènes, des rafales d'armes automatiques ont également été tirées. La foule s'était rassemblée pour demander un nouveau gouvernement.

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Le président Michel Martelly a accepté vendredi la démission du Premier ministre Laurent Lamothe, suivant les recommandations d'une commission présidentielle qui avait remis son rapport le 8 décembre. Le texte recommandait également que 40 autres membres du gouvernement et le juge de la Cour suprême soient évincés.

Le planning et l'effectivité de ces démissions restent incertains dans le détail. Michel Martelly a déclaré lors d'un discours à la nation prononcé vendredi que la restructuration du gouvernement commencerait mardi, rapporte le Miami Herald.

Mais l'annonce du président n'a pas apaisé les manifestants qui sont retournés dans les rues samedi après-midi. Un homme, qui ne faisait à priori pas partie de la manifestation, a été retrouvé mort.

La présence des Casques bleus en Haïti est controversée. Une part des citoyens critique l'organisation internationale après que les soldats de l'ONU ont été impliqués dans une épidémie de choléra qui a tué plus de 9 000 personnes depuis 2010.

Anti-government protesters in — Jacqueline Charles (@Jacquiecharles)December 13, 2014

The — Jacqueline Charles (@Jacquiecharles)December 13, 2014

Les membres de l'opposition du pays sont déçus par les responsables nommés par Michel Martelly et surtout son échec à organiser des élections. Michel Martelly devait mettre en place des élections en 2011, mais il n'a pas arrêté de reporter le processus. Le parlement haïtien sera dissout à la mi-janvier et si des élections présidentielles ne se tiennent pas d'ici là, Michel Martelly devra gouverner par décret ce que redoutent et refusent les manifestants descendus dans la rue.

Suivez Meredith Hoffman sur Twitter: @merhoffman