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corée du nord

Après les tirs de missiles nord-coréens, la situation se tend dans la péninsule

L'armée américaine a commencé ce mardi à assembler son système controversé de défense antimissile en Corée du Sud.
Associated Press

L'armée américaine a confirmé ce mardi avoir commencé à assembler son système controversé de défense antimissile après les tests de missiles balistiques effectués ce lundi par la Corée du Nord. Le leader du pays ermite, Kim Jong-un, a lancé un avertissement à la Corée du Sud et aux États-Unis, promettant de lancer un « missile équipé d'une charge nucléaire » pour « démolir » tout pays qui viendrait à attaquer la Corée du Nord.

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Cet épisode de tensions a commencé la semaine dernière avec le début des exercices militaires annuels menés conjointement par la Corée du Sud et les États-Unis et surnommés Foal Eagle. Comme d'habitude cela n'a pas plu à Pyongyang et a déclenché ce lundi le tir simultané de quatre missiles balistiques. Par la suite, la Corée du Sud et les États-Unis ont annoncé le début de l'assemblage de leur système de défense antimissile. Puis, par le biais d'un communiqué diffusé par l'agence de presse nord-coréenne, Kim Jong-un a annoncé que les derniers tests de missiles sont des exercices visant, à terme, à toucher des bases militaires américaines installées au Japon. Le leader a annoncé que toute attaque sur la Corée du Nord aurait des conséquences :

« Si les États-Unis ou la Corée du Sud tirent ne serait-ce qu'une flamme à l'intérieur de la Corée du Nord, nous démolirons l'origine de l'invasion et de la provocation avec un missile à tête nucléaire, » peut-on lire dans le communiqué.

Le point sur la situation :

  • Ce lundi, apparemment en réponse aux exercices militaires annuels américano-coréens, Kim Jong-un a supervisé le lancement simultané de quatre missiles balistiques. Le leader a indiqué qu'il s'agissait d'un test des capacités nord-coréennes pour frapper les bases militaires américaines installées au Japon.

  • Les missiles ont volé environ 1 000 kilomètres et se sont tous écrasés dans la mer — dont trois ont atteint la zone économique exclusive du Japon. « Ils s'entraînent à lancer des missiles à tête nucléaire et à toucher des cibles au Japon, comme si c'était une véritable guerre, » a dit Jeffrey Lewis du Middlebury Institute au Washington Post.

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  • Cela a encouragé Hwang Kyo Ahn, la présidente sud-coréenne, à demander aux États-Unis de déployer son système de défense antimissile, le THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), dès que possible. Ce mardi, l'armée américaine a confirmé avoir déployé « les premiers éléments » du système, qui arrivent à la base aérienne d'Osan, au sud de Séoul. Les États-Unis ont d'autres systèmes THAAD actifs à Hawaï et sur l'île de Guam pour se protéger contre des attaques émanants de Corée du Nord.

  • Dans un communiqué, l'amiral Harry Harris, commandant de la zone Pacifique pour les États-Unis, a déclaré : « Les actions provocatrices et continuelles de la Corée du Nord, notamment le lancement des missiles d'hier, confirment l'intérêt d'avoir déployé le système THAAD en Corée du Sud l'année dernière. »

  • Le THAAD est composé de trois parties — le radar, le centre de contrôle et de commandement, et le lance-missiles. Le radar détecte les missiles au lancement quand ils sont les plus visibles, transmet l'information au centre de contrôle et de commandement, qui donne ensuite l'ordre au lance-missiles d'intercepter la menace. Le système peut détruire un missile dans sa phase terminale de vol. Cependant, si la Corée du Nord est désormais capable de lancer simultanément quatre missiles — comme ce lundi — le système deviendrait quelque peu caduc, selon divers experts.

  • Si les autorités assurent que le THAAD est « uniquement un système de défense », il n'est pas apprécié de tous. Même en Corée du Sud, beaucoup de gens ont manifesté contre l'installation du système, estimant que les zones à côté des bases militaires deviendront des cibles. L'année dernière, des habitants de la région de Seonju, choisie pour accueillir le THAAD, se sont rasés la tête pour montrer leur mécontentement.

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  • Mais le plus grand opposant au système reste la Chine, qui pense que le radar permet d'espionner les opérations militaires chinoises. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Geng Shuang, a dit ce mardi que Pékin est « strictement opposé » au déploiement du système, ajoutant que « la Chine prendra les mesures nécessaires pour défendre ses intérêts en matière de sécurité. Les conséquences émanant de cet épisode seront dues aux États-Unis et à la République de Corée. »

Le président américain, Donald Trump, et le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, se sont entretenus au téléphone quant aux tests nord-coréens. Abe estime que la menace nord-coréenne est « entrée dans une nouvelle phase ». Suite à une réclamation déposée par le Japon et les États-Unis, le Conseil de sécurité des Nations unies se rencontrera ce mercredi pour une réunion d'urgence sur ce sujet.


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