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Crime

Assange peut sortir quand il veut explique l'Angleterre — mais il sera quand même arrêté

Le Royaume-Uni et la Suède ont rejeté ce vendredi matin les conclusions des experts de l'ONU qui ont estimé que le fondateur de Wikileaks Julian Assange était victime de détention arbitraire.
Des soutiens d'Assange devant l'ambassade de l'Équateur, le 4 février dernier à Londres. Photo par Facundo Arrizabalaga/EPA

Le Royaume-Uni et la Suède ont rejeté ce vendredi matin les conclusions des experts de l'ONU qui ont estimé que le fondateur de Wikileaks Julian Assange était victime de détention arbitraire. Le gouvernement du Royaume Uni a expliqué que l'homme serait arrêté s'il quittait l'enceinte de l'ambassade équatorienne de Londres, dans laquelle il vit depuis trois ans et demi.

"Cela ne change rien. Nous rejetons toute position disant que Julian Assange est victime de détention arbitraire. Le Royaume-Uni a déjà été clair en indiquant à l'ONU que nous contesterons formellement l'opinion de [son] groupe de travail", a expliqué un porte-parole du gouvernement britannique.

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"Il est, en réalité, volontairement en train d'éviter une arrestation légale en choisissant de rester à l'intérieur de l'ambassade équatorienne," ajoute le porte-parole. "Une allegation de viol est toujours en cours et un mandat d'arrêt européen est en place, donc le Royaume-Uni est toujours dans l'obligation légale de l'extrader vers la Suède."

Le groupe d'experts de l'ONU sur les détentions arbitraires a déclaré formellement ce vendredi que "les formes diverses de privation de liberté" subies par Assange — d'abord un passage par la prison londonienne de Wandsworth en 2010, suivie par une assignation à résidence et tout le temps passé à l'ambassade — constituaient une détention arbitraire. Une position qui a été rendue après l'envoi d'une plainte en septembre 2014par le hacker à ce groupe de l'ONU.

Les experts estiment également que les autorités suédoises ont montré "un manque d'application" dans leur manière de traiter le cas d'Assange, et ils expliquent qu'il devrait recevoir un dédommagement.

Trois des cinq experts du groupe se sont prononcés en la faveur d'Assange, un autre à fait part de son désaccord, le dernier ne s'est pas exprimé. Cette décision n'est pas légalement contraignante pour le Royaume-Uni ou la Suède. Elle met toutefois une certaine pression sur leurs gouvernements.

Assange est recherché pour répondre d'accusations de viol en Suède. Il pense que ces accusations sont une ruse pour le faire venir là-bas avant de l'extrader aux États-Unis, où une enquête le vise pour ses activités relatives au site WikiLeaks.

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Il est entré dans l'ambassade équatorienne en août 2012, après avoir demandé l'asile politique que le pays lui a ensuite accordé.

La Suède a suivi le Royaume-Uni en expliquant qu'Assange ne pouvait pas être victime de détention arbitraire compte tenu du fait qu'il avait choisi de vivre dans l'ambassade, et qu'il était libre de sortir quand il le voulait. Pour la Suède, le groupe de l'ONU ne devait pas étudier la plainte d'Assange, puisqu'il n'y a pas privation de liberté étant donné que les problèmes d'extradition et d'asile ne relèvent pas du mandat de ces experts.

Dans une lettre de trois pages, le ministre des Affaires étrangères de Suède a insisté sur le fait qu'il n'extraderait pas Assange aux États-Unis, si cela devait être contraire aux lois internationales.

Dans une déclaration publiée par Wikileaks jeudi, Assange explique qu'il quitterait l'ambassade à la mi-journée vendredi et "accepterait son arrestation" si le panel de l'ONU ne tranchait pas en sa faveur. Dans le cas contraire il demanderait qu'on lui rende son passeport immédiatement.


Suivez Miriam Wells sur Twitter: @missmbc