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FRANCE

Attentat déjoué en région parisienne : ce qu’il faut retenir de la perquisition à Argenteuil

Le ministère de l’Intérieur a annoncé tard jeudi soir avoir procédé à l’arrestation d’un individu suspecté de préparer un attentat en France, suivie d’une perquisition à Argenteuil.
REUTERS/Gonzalo Fuentes

Alors que six nouveaux suspects ont été interpellés ce jeudi soir en Belgique dans le cadre des attentats de Bruxelles, la France a elle aussi procédé à l'arrestation d'un individu suspecté de préparer un attentat en France. Une préparation qui avait atteint un « stade avancé », selon les mots du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

S'exprimant depuis la Place Beauveau, Cazeneuve a annoncé ce jeudi à 22 heures 30 qu'un Français de 34 ans avait été interpellé dans la journée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

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Cet individu « évoluait au sein d'un réseau terroriste qui projetait de frapper la France, » a expliqué le ministre, en précisant qu' « à ce stade, aucun élément tangible ne relie ce projet aux attentats de Paris et de Bruxelles. »

À la suite de cette arrestation, une perquisition a eu lieu dans la soirée à Argenteuil, une commune située au nord de Paris dans le Val d'Oise. Des démineurs ont été dépêchés sur place et l'immeuble a été évacué. Certains riverains n'ont pas pu dormir chez eux.

D'après plusieurs médias français, des explosifs et des armes auraient été retrouvés dans l'appartement perquisitionné. Ce vendredi matin, deux détonations ont été entendues à Argenteuil. Il s'agissait d'une opération de neutralisation des explosifs découverts, d'après le maire de la ville, Georges Mothron.

Condamné en Belgique avec Abaaoud

L'individu interpellé ce jeudi serait bien connu des services de police français et belge d'après des informations de la radio France Info. Originaire de Courbevoie, le suspect — Reda K. — ferait partie de la trentaine de personnes à avoir été condamnés en juillet 2015 par la justice belge dans une affaire de filière djihadiste.

Reda K. aurait été condamné (en son absence) à 10 ans de prison à l'issue de ce procès de la filière « Zerkani » — du nom d'un recruteur Molenbeekois suspecté d'avoir envoyé une trentaine de jeunes combattre en Syrie.

Khalid Zerkani — « le plus grand recruteur de candidats au djihad qu'on ait connu en Belgique » selon le procureur fédéral belge en charge du procès — avait été condamné à 12 ans de prison — une peine qui pourrait s'alourdir lors de son procès en appel.

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Abdelhamid Abaaoud, l'un des membres du « commando des terrasses » le soir du 13 novembre, avait lui aussi été condamné (en son absence) à l'issue du procès de la filière Zerkani, notamment pour avoir « enrôlé » son jeune frère de 13 ans, qu'il a amené en Syrie avec lui en 2014. Chakib Akrouh (tué avec Abaaoud le 18 novembre lors d'un raid de la police à Saint-Denis) faisait aussi partie des prévenus de la filière Zerkani.

Un autre individu lié aux attentats de Paris avait aussi été condamné par contumace à 5 ans de prison dans le cadre du procès Zerkani : Gelel Attar, un Belgo-Marocain arrêté au Maroc le 15 janvier 2016.

Financier du djihad

D'après les informations du Parisien, Reda K. était parti en Syrie à la fin de l'année 2014 et était activement recherché depuis le 15 janvier par la DGSI. Une fiche de recherche « Diffusion urgente » indique alors que Reda K. est « extrêmement dangereux » et « susceptible de se déplacer avec une arme ».

Reda K. aurait joué un rôle central dans la filière Zerkani, notamment en mettant sa voiture, une Mercedes, à disposition de Zerkani ou en remettant 12 000 euros à un candidat au djihad, d'après les informations du Parisien. Reda K. était connu comme un « braqueur qui pratique la ghanima » d'après un membre de la filière démantelée.

« Dans les textes saints, le butin [de guerre, ou « ghanima »] s'inscrit dans la tradition des razzias du Prophète, strictement codifiées, » explique le journaliste David Thomson dans son livre Les Français djihadistes. Ces règles, les djihadistes les ont interprétés à leur manière, pour justifier les vols qui leur permettent de financer le djihad.


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Image : Des policiers français et un expert de la police scientifique se tiennent devant l'entrée de l'immeuble où un appartement a été perquisitionné à Argenteuil, le 25 mars 2016. REUTERS/Gonzalo Fuentes