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Au Canada, les Libéraux de Justin Trudeau remportent une écrasante victoire lors des législatives

Cette victoire met fin à l'ère conservatrice du Premier ministre sortant, Stephen Harper, qui était au pouvoir depuis près de 10 ans. Justin Trudeau va devenir Premier ministre du Canada comme son père, Pierre Eliott.
Mario Beauregard/The Canadian Press

Le leader du Parti libéral canadien, Justin Trudeau, est devenu cette nuit le 23e Premier ministre du Canada, battant le leader conservateur, Stephen Harper — au pouvoir depuis près de 10 ans.

Le fils de Pierre Eliott Trudeau — décédé en 2000 et ancien Premier ministre très populaire — Justin est devenu à 43 ans le premier fils de Premier ministre à exercer lui-même ces fonctions.

Au moment d'écrire ces lignes, les Libéraux ont été élus dans 155 circonscriptions et devraient empocher 190 sièges au Parlement. Le parti a besoin de gagner un total de 170 sièges pour remporter la majorité à la Chambre de communes qui compte 338 sièges. Les estimations des médias locaux prévoient que l'opposition soit conservatrice — le parti de Stephen Harper devant récupérer 93 sièges. Le Nouveau parti démocratique (NDP, un parti de centre gauche) devrait seulement remporter 24 sièges.

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Les Libéraux ont fait une razzia de la côte Est canadienne dans ce que les médias ont surnommé une « vague pourpre » — la couleur du parti de Justin Trudeau. Les candidats du Parti libéral sont parvenus à gagner face à des candidats expérimentés, comme Megan Leslie, députée NDP de la circonscription d'Halifax.

« Voilà les beaux jours mes amis, voilà les beaux jours, » a lancé Trudeau à ses partisans lors de son discours de victoire dans sa circonscription de Montréal. « Voilà ce qu'une politique positive peut accomplir. Voilà ce qu'un parti positif, une vision pleine d'espoir, une plateforme de campagne et une équipe peuvent réaliser. »

« Des Canadiens de l'ensemble du pays ont envoyé un message clair ce soir, c'est l'heure du changement dans ce pays mes amis. Un vrai changement. »

Si Stephen Harper, le candidat déchu, a gagné sa circonscription à Calgary, Canadian Press rapporte qu'il va quitter son poste de leader du Parti conservateur. Un leader par intérim va être choisi dans les prochains jours.

Un nombre important de ministres conservateurs a déjà, ou est sur le point, de perdre leurs sièges. Bernard Valcourt, le ministre des Affaires autochtones, a perdu sa circonscription face au candidat libéral René Arsenault. Le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration, Chris Alexander, devrait aussi perdre son siège au profit de son rival libéral, Mark Holland.

Les sympathisants de gauche ont vu Trudeau comme un jeune leader charismatique, avec les meilleures chances de battre Harper. Ils critiquaient ce dernier d'avoir prorogé le Parlement (une pratique canadienne qui consiste à mettre fin à une session parlementaire), d'avoir vidé la législation environnementale de sa substance, et d'avoir passé le Zero Tolerance for Barbaric Cultural Practices Act (Loi pour la Tolérance Zéro contre les Pratiques Culturelles Barbares). La campagne des Conservateurs s'est focalisée sur l'interdiction du niqab — un habit porté par les femmes musulmanes et qui recouvre leur visage — lors de cérémonies de citoyenneté.

La plus longue élection moderne du Canada s'est transformée en montagnes russes, le NPD ayant profité au départ de nombreuses intentions de vote dans les sondages. Au milieu de la campagne, les Conservateurs ont repris de l'avance, et à la fin de cette campagne de 78 jours, les sondages plaçaient les libéraux en passe d'avoir la majorité, selon une enquête du Forum Research réalisée en exclusivité pour VICE News.

Mais un scandale est venu bouleverser la dernière semaine de campagne du Parti libéral, quand il a été révélé que le vice-président des volontaires de campagne, Dan Gagnier, donnait des conseils de lobbying à la compagnie de pipeline TransCanada, et cela en pleine campagne électorale. Les rivaux politiques des Libéraux, le NDP et les Conservateurs, ont sauté sur l'occasion pour ralentir la poussée des Libéraux, mais ce dernier accroc n'a finalement pas coûté la victoire au parti de Trudeau.

Après avoir mené la danse en début de campagne, le NDP s'est mis à vaciller. Le 9 octobre dernier, le leader du NDP, Thomas Mulcair, essayait de convaincre les électeurs que son parti allait remporter la majorité des sièges, arguant que le NDP n'avait besoin que de 35 sièges supplémentaires pour y parvenir. En 2011, le NDP avait raflé les sièges du Québec pour former l'opposition officielle aux Conservateurs des Stephen Harper.

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