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Irak

Avec l'hiver, l'offensive ralentit à Mossoul

Les températures ont chuté brutalement et la pluie transforme les routes utilisées par l’armée irakienne en sentiers boueux. Les enfants portent des bonnets en laine alors qu’ils jouent devant des façades criblées de balles.
(Adam Desiderio/VICE News)

L'hiver approche à grands pas à Mossoul. Les températures ont chuté brutalement et la pluie transforme les routes utilisées par l'armée irakienne en sentiers boueux. Les enfants portent des bonnets en laine alors qu'ils jouent devant des façades criblées de balles. Des bruits d'artillerie font office de bande-son.

Près de sept semaines après le début de l'offensive, la progression des troupes a ralenti. L'EI a été délogé d'une vingtaine de quartiers, mais la majorité de la ville est toujours sous leur contrôle. Les forces irakiennes sont notamment ralenties par la tactique de l'EI. Les djihadistes ont envoyé 630 voitures kamikazes sur les forces irakiennes au cours des premiers 45 jours de l'opération. Soit environ 14 par jour.

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Il y a quelques jours, dans le quartier de Gogjali (situé dans l'est de la périphérie de Mossoul), des soldats irakiens de la compagnie d'élite contre-terroriste (le « Counter Terrorism Service » ou CTS) prenaient une pause pour se rassembler autour d'un feu. La carcasse d'un Humvee détruit par une bombe de l'EI gisaitt non loin, sur le bas-côté de la route. La campagne est rude, et les forces du CTS placées en première ligne ont été les plus touchées.

Des militaires irakiens se réchauffent dans le quartier de Gogjali à Mossoul. (Adam Desiderio/VICE News)

Les commandants irakiens se demandent s'ils vont demander aux civils de fuir leurs maisons pour les prochains quartiers à libérer.

« Nous allons évaluer la situation, » nous confie Sabah al-Noman, porte-parole du CTS irakien, devant un centre de commandement militaire posé à la limite de la ville, côté est. « Si la situation nécessite que les gens quittent leurs maisons, et bien on fera comme ça. »

Pour le moment, la stratégie est d'éviter un exode massif des civils — ce qui risquerait de créer une crise humanitaire et pourrait permettre aux combattants de l'EI de s'échapper. Mais cela n'a pas vraiment fonctionné. La présence continuelle de familles rend difficile les bombardements des positions de l'EI, et les forces au sol n'ont pas réussi à avancer comme elles le prévoyaient.

Pour le moment, plus de 70 000 personnes ont dû fuir leurs maisons. (Adam Desiderio/VICE News)

Quand bien même, les civils continuent de payer le prix de cette offensive. Les Nations unies indiquent qu'un nombre « vertigineux » de victimes est à déplorer en Irak depuis le début de l'opération. Uniquement pour le mois de novembre, le bilan chez les civils est de plus de 900 morts et autant de blessés, d'après les chiffres de l'agence onusienne en Irak. La plupart de ces morts ont eu lieu à Mossoul.

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Dans les hôpitaux de campagne posés sur les lignes de front et dans les salles d'urgence des hôpitaux en dur, la plupart des patients sont des femmes et des enfants. Les médecins disent que des familles entières arrivent en très mauvaise condition après qu'un bombardement ait frappé leur maison. Depuis le début de la campagne, la répartition des patients a drastiquement changé.

Des civils de Mossoul obligés de fuir sont transportés dans des camps de réfugiés en dehors des limites de la ville. (Adam Desiderio/VICE News)

« En ce moment, les patients sont majoritairement des civils. 90 pour cent sont des civils, » indique le docteur Lawand Meran, directeur de l'hôpital de Erbil Ouest. « Nous sommes dans une mauvaise situation, nous recevons trop de patients — on ne peut plus faire face. »

Bader Wali, 4 ans, est soigné après avoir été blessé à la jambe lors d'un bombardement à l'intérieur de Mossoul. (Adam Desiderio/VICE News)


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