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Il faut sauver le Sud-Soudan

Guerre civile au Sud-Soudan : Épilogue

En février dernier, Robert Young Pelton et Tim Freccia ont traversé le plus jeune pays du monde, alors en pleine guerre civile, à la recherche du chef des rebelles Riek Machar.
Photo par Tim Freccia.

La guerre civile qui a éclaté le 15 décembre 2013 au Sud-Soudan ne connaît pas de trêve. Tandis que les États-Unis et l'Union européenne menacent de graves sanctions ses acteurs principaux, les forces de Riek Machar contrôlent désormais une grande partie de l'Est du pays.

Après avoir longtemps attendu un ravitaillement de la part de Khartoum, les rebelles nuers se sont emparés des zones pétrolières de Bentiu. Malakal a été perdue puis récupérée, les régions pétrolifères du Nil supérieur ont été attaquées et le Jonglei se trouve aujourd'hui sous le strict contrôle de Machar.

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En soutien à l'Armée blanche, les camps d'entraînement clandestins situés à la périphérie de Khartoum se préparent à envoyer de nouvelles recrues vers le Sud. L'ONU estime le nombre de morts - des Nuers, pour la plupart - à plus de 17 000 ; les chiffres réels sont néanmoins bien plus élevés, notamment si l'on prend en compte les corps jetés dans le Nil.

Au moment où nous publions ces lignes, le président Salva Kiir, depuis Djouba, s'obstinait à garder le pouvoir et recherchait désespérément des soutiens. Suite à notre entretien avec Machar, d'autres journalistes ont eux aussi réussi à lui rendre visite pour l'interviewer. Tandis qu'il leur donnait des réponses vagues et très convenues, sa femme Angelina Teny, depuis Nairobi et Addis-Abeba, était toujours à la recherche d'une solution pacifique au conflit. Aucun des journalistes ayant rencontré Machar depuis notre voyage n'a reçu d'autorisation de sa part pour couvrir les combats de l'Armée blanche. Depuis leur funeste passage à Malekal, les soldats ont reçu pour ordre de suivre de nouveaux entraînements.

Dans le même temps, les civils continuent de souffrir. L'ONU estime avoir besoin de 940 millions d'euros afin d'endiguer les conséquences de la catastrophe. À l'heure actuelle, 725 millions restent à verser. 3,7 millions de Sud-Soudanais se trouvent ainsi menacés de famine, et un million d'entre eux ont été déplacés depuis le début des violences.

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Les médias décrivent enfin la guerre civile au Sud-Soudan telle qu'elle l'est réellement. Dans un article sur le sujet paru en avril, le New York Times dépeignait la situation comme suit : « Il s'agit de la pire famine en Afrique depuis les années 1980, lorsque des centaines de milliers de personnes ont péri en Éthiopie. »

Machot est quant à lui de retour chez Costco. Il cherche un éditeur pour publier ses mémoires et un sponsor afin de retourner au Sud-Soudan et poursuivre ses efforts pour la paix dans son pays natal.

Les ONG présentes au Sud-Soudan: Médecins sans frontièresAgence d'aide à la coopération technique et au développementMedairAgence adventiste du développement et de l'aide humanitaire

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