On sait que Donald Trump kiffe la bouffe de fast-food. Il n'a pas manqué de s'afficher avec frites et burger, déclarant sa flamme sur les réseaux sociaux à tous les produits qu'on peut choper au guichet d'un drive – qu'il s'agisse d'un McDo ou d'un KFC. Mais il faut bien remarquer que ceux qu'il met en avant sont loin de lui rendre la pareille. Car les « géants de la malbouffe » et affiliés n'ont pas l'air de juger bon le soutenir dans sa campagne.LIRE AUSSI : On a réussi à mettre la main sur une bouteille de vodka Trump
A contrario, durant cette campagne présidentielle, Hillary Clinton a reçu plus d'un million de dollars de la part des entreprises du secteur agro-alimentaire – Trump n'en a récolté que 152 000. Malgré les sondages qui annonçaient Trump en tête en septembre dernier – bien avant les débats télévisés et les accusations d'agression sexuelle – ces chiffres ne font que refléter l'écrasante supériorité de la candidate démocrate quand il s'agit d'attirer les fonds des plus grosses entreprises.Alors que Clinton récupère des espèces sonnantes et trébuchantes en provenance de mastodontes tels que JP Morgan, Goldman Sachs, Microsoft Corp ou les universités d'Harvard et de Californie, les coffres de campagne de Trump survivent grâce à des dons en provenance de noms moins ronflants : Gardens Casino (un casino basé à Hawaï) ou encore Renaissance Technologies.A photo posted by Donald J. Trump (@realdonaldtrump) on May 26, 2016 at 2:29pm PDT
Le haut du panier de l'industrie agro-alimentaire ne fait pas exception à cette règle. Si vous êtes particulièrement intéressé par le sujet, voici une liste non exhaustive des gros bonnets qui soutenaient la Fondation Clinton en juin dernier : McDonald's Corporation, le groupe Coca-Cola, la Fondation Anheuser-Busch, Monsanto, Paul Newman et la Newman's Own Foundation ainsi qu'Unilever.Pourquoi ce désamour entre Trump et la bouffe ? Peut-être que balancer des remarques misogynes et/ou dégradantes à l'encontre de personnes qu'il estime en surpoids – comme l'ancienne Miss Univers Alicia Machado – n'est pas le meilleur moyen de se faire des potes (notamment au sein d'une industrie dont c'est un peu le job de nous faire grossir). Peut-être est-ce à cause de ses constantes insultes envers la communauté hispanique – qui compte pas mal de travailleurs dans le secteur. Peut-être est-ce à cause de ses mensonges qu'il débite à une fréquence quasi-pathologique. Peut-être est-ce sa promesse d'interdire l'entrée sur le sol américain aux musulmans. Ou bien de ses incitations à la violence. Bref, comme dans un buffet à volonté, vous avez le choix.#Repost @donaldjtrumpjr ・・・ Nothing like a #makeamericagreatagain cake to top off a great dinner with friends. This one was a real surprise for me and definitely got the laugh it deserved. Too funny!!! #MAGA #trumppence #trump #trump2016 Une photo publiée par Donald J. Trump (@realdonaldtrump) le 28 Sept. 2016 à 5h42 PDT
Peut-être que le secteur agro-alimentaire a retourné sa traditionnelle veste et décidé d'investir sur le bon cheval, à savoir le candidat qui sortira probablement vainqueur de l'élection. Comme l'explique Ferd Hoefner, le directeur de la Coalition pour une agriculture américaine durable, au site Mother Jones, ce choix révèle sans doute un souhait « de se mettre du côté des gagnants. »Great afternoon in #Ohio & a great evening in #Pennsylvania - departing now. See you tomorrow #Virginia! #MakeAmericaGreatAgain #TrumpTrain #TrumpPence16 Une photo publiée par Donald J. Trump (@realdonaldtrump) le 1 Août 2016 à 19h58 PDT
Il faut cependant émettre deux réserves. La première : Trump a gagné des points dans les sondages depuis cet été et depuis, des donations plus récentes ont pu être effectuées par l'industrie agro-alimentaire. La seconde – et pas des moindres – c'est qu'une partie du secteur soutient Trump envers et contre tout ; celui de la viande. Plusieurs entreprises spécialisées dans la barbaque ont notamment financé sa campagne.Trump est un candidat « original » qui bouscule les règles du jeu – et ce revirement de l'industrie agro-alimentaire en est l'exemple parfait. Dans moins d'un mois, on saura s'ils ont parié sur le bon candidat.LIRE AUSSI : Une histoire des politiciens qui se sont pris de la bouffe dans la gueule