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Brexit : la Chambre des Lords veut protéger les droits des citoyens européens

Les membres de cette chambre haute, qui ne sont pas élus, veulent protéger les droits des citoyens européens qui vivent déjà en Grande-Bretagne.
Associated Press

La Chambre des Lords, la chambre haute du Parlement en Grande-Bretagne, a voté ce mercredi pour changer le projet de loi sur le Brexit. Les membres de cette chambre, qui ne sont pas élus, souhaitent protéger les droits des citoyens européens qui vivent déjà en Grande-Bretagne.

Malgré ce revers, la Première ministre britannique, Theresa May, et son gouvernement redoublent d'efforts pour faire passer la loi sur le Brexit sans que les parlementaires n'y apportent leur grain de sel. Un porte-parole de Downing Street a dit à VICE News : « La Première ministre a clairement indiqué à plusieurs reprises son intention de faire passer la loi sans amendement. »

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Un parlementaire anonyme avait précédemment indiqué que les Lords créeraient « une crise existentielle » s'ils mettaient à l'oeuvre leur menace de retarder le processus de sortie de l'Union européenne. La Première ministre avait également dit qu'elle voulait une punition dure si cela se faisait. Mais elle semble avoir abandonné l'idée.

5 pour cent des 63,7 millions de personnes vivant au Royaume-Uni sont des ressortissants de l'UE, soit 2,9 millions de personnes au total. Mais le projet de loi actuel ne comprend aucun droit ou protection pour ces Européens. Le gouvernement britannique a dit que ces droits seraient une priorité une fois le processus de départ de l'UE commencé, le mois prochain. Mais Londres n'a toujours pas proposé de protections formelles.

Cette incertitude fait trembler de nombreux citoyens européens qui vivent déjà à l'outre-Manche. La Française Sarah Ben Romdane vit à Londres depuis une décennie. « Je pense qu'on ne peut pas simplement se fier aux paroles et aux déclarations des leaders », a dit à VICE News cette étudiante de 23 ans. « On a besoin que nos droits soient protégés par la loi. »

Matteo Collalti, un Italien de 29 ans, coiffeur dans le quartier chic de Shoreditch à Londres, est plus philosophe. « Je me sens un peu rejeté, oui », a-t-il dit. « Mais en même temps, je pense que c'est la bonne décision à prendre pour l'Angleterre. »

La secrétaire britannique de l'Intérieur Amber Rudd a écrit à chaque membre de la Chambre des Lords avant le vote. Rudd a dit que le fait de protéger les droits des citoyens européens au Royaume-Uni ne garantissait en rien la protection des droits des 1,2 million de Britanniques vivant sur le continent.

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Le gouvernement britannique s'attend à enclencher le processus pour quitter l'Union européenne, en faisant appel au désormais fameux article 50, à la mi-mars. À partir de ce moment-là, le Royaume-Uni a deux ans pour compléter le processus — se retirer entièrement de l'UE et consolider ce qui s'annonce déjà comme un divorce très amer.

La Chambre des Lords est chargée, entre autres, d'examiner les lois approuvées par la Chambre des Communes, la chambre basse. Ces débats houleux entre le gouvernement britannique et les membres de la chambre haute du parlement sont si habituels qu'ils ont un nom spécifique : du ping-pong.

Les projets de loi peuvent traîner entre les deux chambres de nombreuses fois avant qu'une entente soit trouvée. Et si ce n'est finalement pas possible, le gouvernement a toujours la possibilité de passer en force et faire approuver la loi par le parlement sans le consentement des Lords.


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