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FRANCE

Tout ce qu’il faut retenir du premier tour des départementales françaises

Les résultats du premier tour des élections départementales placent l’UMP de Nicolas Sarkozy en tête, suivi du FN qui réalise un score jamais atteint pour ce type de scrutin. Le PS est éliminé dans un quart des cantons.
Image via Flickr / Blandine Le Cain

Meeting du Front National le 1er mai 2012

La droite française sort victorieuse du premier tour des élections départementales qui s'est tenu ce dimanche dans 101 départements français, quelques semaines après le trauma national des attaques de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher. Deuxième, le Front national (FN) gagne environ dix points par rapport aux dernières élections cantonales. Le parti socialiste (PS), au gouvernement, enregistre pour sa part des résultats plutôt moins mauvais que ce qu'on lui avait prédit. Ce lundi matin, chaque camp revendique un premier tour positif, y compris le FN qui avait, sans l'avouer officiellement, espéré finir en tête.

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La participation était en hausse par rapport au scrutin précédent, avec environ 49 pour cent d'abstention contre 57,5 pour cent aux Européennes de mai 2014 et 55,7 pour cent aux cantonales de 2011.

Le FN ne peut plus se revendiquer premier parti de France

Les instituts de sondage plaçaient le parti de Marine Le Pen en tête des intentions de vote. Avec 25,1% des voix, le FN enregistre son plus beau score pour une élection locale, mais ne peut plus revendiquer le titre de « premier parti de France » — une qualification beaucoup utilisée par les dirigeants du parti depuis que le parti était arrivé en tête des élections européennes de mai 2014.

Le Premier ministre Manuel Valls, qui a fait campagne contre le FN, a commencé son allocution dimanche soir en se félicitant que « l'extrême droite [ne soit pas] la première formation politique de France. »

« Les résultats de ce soir sont la plus belle des réponses à l'unanimité des attaques scandaleuses, » a déclaré Marine Le Pen dimanche soir, insistant elle sur la poussée de son parti dans les urnes, en réponse au Premier ministre, qui avait qualifié le FN de « danger, immense, évident ».

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— infos140 (@infos140)23 Mars 2015

Ce lundi matin, le FN peut décider de se maintenir au second tour dans plus de la moitié des cantons. Des résultats sans précédent du parti à un niveau local qui explique son omniprésence dans les unes de la presse quotidienne régionale. C'est un succès pour le FN, qui poursuit sa stratégie d'ancrage local (mairies, régions) depuis que Marine Le Pen en est la présidente, succédant à son père en 2011, ce dernier avait une tactique beaucoup plus centrée sur le rendez-vous des élections présidentielles. Le parti était pour cette élection départementale la formation politique la plus représentée, avec des candidats dans 93% des cantons concernés par l'élection. Dimanche soir, Marine Le Pen s'est félicitée des résultats de son parti, rappelant qu'il n'avait pas d' «? implantation locale préalable, avec un seul sortant sur 4 000 élus.?» Dimanche, le parti a gagné huit nouveaux élus dès le premier tour.

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La gauche est déjà éliminée dans un quart des cantons

Le PS est arrivé troisième, avec 21,5 pour cent des voix, derrière l'Union pour un mouvement populaire (UMP, dirigée par Nicolas Sarkozy) et ses alliés du centre (UDI et Modem), qui totalisent 29,9 pour cent des suffrages exprimés.

Dès l'annonce des résultats, les dirigeants du parti au pouvoir ont fustigé la division de la gauche, à l'instar du porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll.

Des candidats de gauche qui résistent, mais qui paient la désunion. Un message au 2nd tour : se rassembler. — Stéphane Le Foll (@SLeFoll)22 Mars 2015

Les ténors du PS ne sont pas les seuls à minimiser la portée de cette défaite. François Miquet-Marty, président de l'institut de sondage Viavoice interrogé par Libération, estime que « Le résultat de [dimanche], 25% des voix, correspond au score obtenu par le PS aux cantonales en 2011. Le PS n'est plus dans un déclin continu dans ce quinquennat ». En règle générale, les élections de mi-mandat sont délicates pour le parti au pouvoir. La gauche, qui est éliminée dans 500 cantons sur 2 054 est très fragile. Le Front de gauche et les Verts enregistrent respectivement 6,1 et 2 pour cent des suffrages.

L'institut de sondage Opinionway estime qu'à l'issue du second tour qui se tiendra dimanche 29 mars, sur 101 départements, 71 seront « probablement à droite », 19 « probablement à gauche » et 3 « sans majorité ». À l'heure actuelle, la gauche détient 61 départements. Le reste de la semaine va s'axer autour des alliances et des consignes de votes pour le second tour. Le FN, isolé dans le jeu des alliances politiques pourrait ne ravir au final aucun département. L'UMP a ainsi maintenu sa ligne du « ni-ni », c'est-à-dire aucune consigne de vote dans le cas d'un affrontement du FN avec une autre formation politique.

Suivez Mélodie Bouchaud sur Twitter : @meloboucho

Image via Flickr / Blandine Le Cain