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Crime

Des millions de Chinois ont finalement pu voir le documentaire sur la pollution qui agace leur gouvernement

Réalisé par une ancienne journaliste de la télévision chinoise, « Under the Dome » s’intéresse à la qualité de l’air particulièrement mauvaise dans le pays et interroge les politiques publiques en la matière.
Image via YouTube

Près de dix ans après la sortie du film d'agitprop d'Al Gore Une vérité qui dérange, un documentaire chinois portant sur l'environnement a été poste sur Internet ce week-end. Malgré la nervosité des officiels du gouvernement, le programme a trouvé son public, touchant des millions de spectateurs.

Chai Jing, qui a quitté en 2013 un poste à la télévision d'État CCTV, avait publié ce dimanche son film de 104 minutes, appelé Under the Dome, ou Sous le dôme. On peut y voir Chai Jing passer du désintérêt pour les problèmes environnementaux à une des craintes prononcées vis-à-vis des conséquences de la pollution de l'air sur sa santé et celle de ses proches. L'electro-choc est venu lorsque sa fille a développé une tumeur bénigne dans le ventre.

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Cette accroche émouvante ouvre ensuite sur un état des lieux plus général sur les questions de santé publique et de qualité de l'air en Chine. Attirer l'attention des Chinois sur ces problématiques, voilà le véritable objectif du film. C'est réussi. Lundi, déjà plus de 20 millions de personnes ont visionné le documentaire sur Youku, une plateforme de partage de vidéo en ligne.

Les militants écologistes et environnementaux en Chine font souvent face à la méfiance ou à la répression du gouvernement. Reste que le travail de Chai Jing a été applaudi par des nombreux officiels. Le ministre de la Protection de l'environnement, Chen Jining a comparé son travail au livre de Rachel Carson Silent Spring, paru en 1962 et dont le sujet était les pesticides.

« Je pense que son travail a un rôle important dans la sensibilisation de public aux questions de santé et d'environnement, » a déclaré le ministre. « Je suis donc particulièrement enchanté par ce qu'il se passe. »

En janvier, le maire de Pékin parlait de sa ville en disant qu'elle était « invivable », alors que l'air de l'endroit explosait les niveaux limites de pollution de l'OMS. En février, le gouvernement chinois a annoncé que seulement huit des 74 plus grandes villes du pays respectaient les normes en matière de qualité de l'air.

À lire : Pékin est « invivable », c'est le maire qui le dit