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Colombie

Colombie : l'accord de paix avec les Farc ratifié par le Congrès

Le Congrès a voté à l’unanimité la dernière version de l’accord qui met fin à 52 ans de conflit avec les rebelles marxistes.
Rassemblement en faveur de la signature de l’accord de paix, le 26 septembre 2016 à Carthagène des Indes. REUTERS/John Vizcaino

Ce mercredi soir, la nouvelle version de l'accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) a été définitivement ratifiée par le Congrès. Après le Sénat, la veille, les 130 députés présents à la chambre (sur 166) ont voté en faveur du texte mercredi 30 novembre. Ils doivent désormais légiférer pour rendre les conditions de l'accord possibles.

Lors d'un référendum le 2 octobre dernier, le peuple colombien avait rejeté la première version du texte. Deux mois après, il a été modifié pour tenir compte de certaines propositions de l'opposition, puis signé une nouvelle fois le 24 novembre par le chef de la guérilla marxiste, Rodrigo Londoño — plus connu en tant que « Timochenko » — et par le président Juan Manuel Santos. Celui-ci avait remporté le prix Nobel de la paix la même semaine du référendum pour ses efforts au nom de la paix.

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Malgré l'inscription de certaines de ses exigences dans le texte, le principal parti d'opposition, le Centre démocratique (CD), mené par l'ancien président Alvaro Uribe, a quitté la chambre des représentants lors du vote. Les sénateurs de la formation avaient fait de même la veille, lors du vote au Sénat.

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« Nous pensons qu'un vote du Congrès ne peut pas se substituer à un référendum », a déclaré Uribe. L'opposition reste droite dans ses bottes et continue à critiquer l'« impunité totale » des guérilleros suite à cet accord. Uribe reproche aussi à l'accord de rendre éligibles les anciens combattants des FARC avant même qu'ils n'aient purgé leurs peines suite aux crimes commis pendant la guerre civile.

À plusieurs reprises, Bogotá a appelé à la rapide signature de l'accord de paix, évoquant « le risque, qui grandit chaque jour, de voir tout ce qui a été obtenu s'effondrer, étant donné la fragilité du cessez-le-feu ». Car la trêve a été respectée depuis son entrée en vigueur fin août, mais le gouvernement a annoncé la mort de deux guérilleros, mi-novembre. L'ONU enquête toujours sur cet incident. Quelques jours après, trois responsables paysans et défenseurs des droits de l'homme ont également été tués.

À lire : « Ici la paix ressemble à la guerre » — dans le Choco on redoute la fin du conflit avec les FARC

Cet accord est issu de quatre ans de discussions menées à La Havane, notamment. Il met fin au conflit opposant le gouvernement colombien aux rebelles marxistes qui dure depuis 52 ans, soit le plus ancien d'Amérique latine. Il a déjà fait au moins 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,8 millions de déplacés.

En Colombie, la presse a majoritairement salué la ratification de l'accord. Le principal quotidien du pays, El Tiempo, explique que « le fait que le nouvel accord avec les FARC ait été voté à l'unanimité au Congrès constitue un atout politique pratiquement sans précédent dans l'histoire récente du pays ». Pour le quotidien El Espectador, « Le jour J est arrivé ».


Suivez Henrique Valadares sur Twitter : @HenriqValadares