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Crime

Découverte de charniers qui pourraient contenir les cadavres d'étudiants mexicains disparus

Des corps brulés ont été retrouvés dans au moins quatre fosses communes dans la région de Guerrero, au Mexique, où 43 étudiants ont disparu après un affrontement avec la police.
Photo Alejandrino Gonzalez/AP

Dimanche, des dépouilles humaines ont été retrouvées dans au moins quatre charniers au sud du Mexique. Les charniers ont été découverts dans la région où 43 étudiants ont été portés disparus, après une fusillade dans l'État du Guerrero.

Si les cadavres calcinés qui sont exhumés depuis samedi s'avèrent être ceux des étudiants de l'école normale portés disparus depuis les attaques du 26 septembre, la découverte pourrait confirmer l'un des massacres les plus violents de l'histoire récente du Mexique.

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L'armée et les forces navales mexicaines ont immédiatement sécurisé le périmètre des lieux, afin de permettre aux enquêteurs d'exhumer entre neuf et vingt corps brûlés. Les autorités refusent jusqu'à présent de confirmer le nombre de victimes. Les charniers ont été découverts dans la municipalité d'Iguala, une petite ville située au coeur de l'une région montagneuse et instable de l'État - lieu de fusillades meurtrières de la semaine dernière.

La police mexicaine accusée d'attaques flagrantes contre des bus transportant des étudiants et des joueurs de football. Lisez en plus ici (article en anglais).

Cette découverte marque un nouveau tournant dans une enquête qui révèle l'infiltration profonde des gangs criminels au sein des rangs de la police municipale du Mexique, et le niveau de violence critique au sein des institutions politiques et des cartels, qui font de Guerrero l'une des régions les plus dangereuses du pays.

Les autorités à Mexico ont confirmé qu'elles enquêtaient également sur cette affaire. Samedi, Tomás Zerón, l'enquêteur fédéral en charge de l'enquête a tenu les propos suivants: « L'État mexicain ne permettra pas à des actes aussi flagrants que ceux-ci de rester impunis. »

À Mexico, les autorités et les sources gouvernementales ont confirmé que deux gangs criminels de Guerrero qui n'existaient même pas il y a cinq ans - les Guerreros Unidos et Los Rojos - sont les principaux suspects dans la disparition des 43 étudiants à Iguala.

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Les autorités ont également confirmé que 30 personnes sont en garde-à-vue en connexion avec la fusillade, dont au moins 22 membres des forces de d'Iguala. Il semblerait que la police d'Iguala soit étroitement liée aux cartels. Un mandat d'arrêt a été lancé contre Jose Luis Abarca, le maire d'Iguala, qui a fui la région.

Les autorités de l'État du Guerrero refusent de confirmer si les cadavres exhumés ce weekend dans les charniers découverts dans les collines boisées autour d'Iguala sont ceux des étudiants portés disparus, avant d'avoir reçu les résultats d'analyses d'ADN.

Mais le procureur de la république Iñaky Blanco Cabrera a attesté que les officiers détenus sont les principaux suspects dans les six morts par balle de la semaine dernière. Il a également dit que ce sont des informations fournies par les officiers lors de leur interrogation qui ont mené les enquêteurs aux charniers d'Iguala.

Lors d'une conférence de presse samedi, le gouverneur du Guerrero, Angel Aguirre, a déclaré : « Je lance un appel à toutes les forces politiques, sociales et économiques du pays: non à la confrontation. Aujourd'hui, Guerrero a besoin de chacun de nous. »

Les parents et les familles des étudiants portés disparus ont manifesté dans les rues de Chilpancingo, la capitale de l'État, bloquant les routes et appelant les autorités à ramener les étudiants sains et saufs. Les étudiants des écoles normales de l'État ont appelé à une manifestation nationale mercredi, pour protester contre les disparitions.

Le pays fait face aux répercussions d'un autre massacre qui a eu lieu, lui, dans l'état voisin de Mexico, et au cours duquel 22 personnes soupçonnées d'être liées aux cartels ont été exécutés par des soldats de l'armée mexicaine. Les autorités ont arrêté huit militaires, dont trois qui ont été accusés d'homicide et d'autres crimes.

Melissa del Pozo et Marisol Wences, journalistes pour VICE News, se sont rendues à Iguala et à Acapulco et ont participé à cet article. 

Suivez Daniel Hernandez sur Twitter: @longdrivesouth