Des agents armés et en civil vont patrouiller dans les trains SNCF

Des agents de sûreté ferroviaire armés et en civil vont bientôt commencer à patrouiller dans certains trains, a annoncé ce dimanche sur Europe 1 le patron de la SNCF, Guillaume Pepy. Jusqu'à présent, ces agents « SuGe » (pour Sûreté Générale) patrouillaient avec leurs armes à la ceinture — mais en uniforme bleu marine floqué du sigle de la SNCF.

Avec l'entrée en vigueur (la semaine dernière) de la loi Savary relative à « la prévention et à la lutte contre les incivilités, contre les atteintes à la sécurité publique et contre les actes terroristes dans les transports collectifs de voyageurs », quelque 2 800 agents de sûreté de la SNCF vont désormais pouvoir patrouiller armés et en civil. « Le principe, c'est qu'on ne [les] voit pas », a indiqué Pepy, qui précise que ces « patrouilleurs » seront « habilités, entraînés à tirer. »

Le modèle des « Sky Marshals »

Ces patrouilleurs des rails font penser à ceux que les Américains appellent les « sky marshals » — ces policiers en civil et armés présents sur certains vols commerciaux. Ils sont en place depuis les années 1960 et le président Kennedy, qui s'inquiétait du développement des détournements d'avions. Ils seraient un peu plus de 3 300, alors qu'il y a près de 30 000 vols commerciaux par jour aux États-Unis.

Les agents de sûreté de la SNCF sont armés de revolvers chambrés pour le calibre 38 Spécial et d'armes de poing chambrées pour le calibre 7,65 mm (généralement détenu par un seul agent de l'équipe). Ils sont formés à l'Université de la Sûreté pendant une durée de 4 mois, où ils apprennent notamment à tirer.

Outre le déploiement de ces « train marshals », Pepy a assuré ce dimanche sa volonté de renforcer la sécurité au maximum dans les gares et dans les trains — quelques jours après les attentats de Bruxelles et 8 mois après l'attaque déjouée du Thalys.

« Quand vous arrivez à la gare, les agents de la SNCF vont pouvoir effectuer des fouilles de bagage. On ajoute à ces dispositifs des choses nouvelles. La SNCF va avoir une trentaine de chiens renifleurs, une vingtaine d'unités de profileurs », a déclaré Pepy.

Le président de la SNCF a aussi réaffirmé sa volonté de mettre en place des portiques de sécurité au départ à l'arrivée des trains Thalys. Une rumeur laissait pourtant croire que Pepy allait abandonner cette idée, car il les jugeait inutile. « Nous maintenons les portiques Thalys, il n'est pas question de les retirer, » a fermement assuré Pepy.

Espérant que les autorités belges, néerlandaises et allemandes mettent aussi en place ces portiques, Pepy a annoncé la mise en place de portiques qui permettront la détection d'armes et d'explosifs dans une quinzaine de gares françaises.

Pour financer ces nouvelles mesures, le budget sécurité de la SNCF a été augmenté de 50 pour cent. « La SNCF change. On ne prendra plus le train de la même façon », assuré Pepy. « Tout le monde doit pouvoir prendre le train de façon sereine. »

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