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Crime

Des clercs pakistanais déclarent que le mariage entre transgenres est permis par l’islam

Des personnalités religieuses pakistanaises ont fait un pas en avant dans l’acceptation des personnes transgenres.
Transgenders Sunny (à gauche) et Maria discutent devant le pas de la porte à Peshawar au Pakistan, le 27 juin 2016. Photo de Fayaz Aziz/Reuters

Un groupe de clercs au Pakistan a déclaré que le mariage entre des personnes transgenres était permis dans l'islam, ajoutant qu'elles ont aussi le droit d'être enterrées lors de cérémonies musulmanes. C'est ce que l'on apprend dans la copie d'un édit religieux obtenu par Reuters ce lundi.

Le Tanzeem Ittehad-e-Ummat Pakistan, un corps clérical peu connu de la ville de Lahore, à l'est du pays, a assuré dans sa fatwa — une décision prise par une autorité religieuse — que les personnes transgenres ont aussi des droits dans le cadre de la loi de succession islamique.

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« Il est permis à une personne transgenre possédant des indices masculins sur son corps de se marier avec une personne transgenre possédant des indices féminins sur son corps », explique le document, signé par cinquante clercs et publié dimanche.

« Par ailleurs, les hommes et les femmes normaux peuvent aussi se marier avec ce type de personnes transgenres si elles ont des indices clairs sur leur corps. »

Mais le document ne précise pas quels sont ces indices.

En 2012, la Cour Suprême du Pakistan a déclaré l'égalité des droits pour les citoyens transgenres, dont le droit à hériter d'une propriété et d'actifs financiers, une déclaration précédée une année plus tôt par l'obtention du droit de vote.

La loi sur le mariage pakistanais reste cependant trouble. Elle refuse le droit aux couples homosexuelles de se marier et des hommes homosexuels ont été inculpés dans le passé en vertu de lois anti-sodomie.

La fatwa publiée dimanche indique cependant que le mariage avec n'importe quel individu possédant à la fois des « indices » masculins et féminins était contre les principes islamiques.

Rejetées par la société dans son ensemble, les personnes transgenres vivant dans ce pays de 190 millions d'habitants sont souvent forcées de mendier, de se prostituer ou de danser pour gagner leur vie.

À la fin du mois dernier, Alisha, une femme transgenre de 23 ans, est morte après s'être vu refusée un traitement dans le plus grand hôpital de Peshawar, au nord ouest du Pakistan, alors qu'elle venait de se faire tirer dessus.

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Sa mort a suscité un débat sur les droits des personnes transgenres, une enquête concluant que les médecins chefs de l'hôpital étaient responsables de « négligence criminelle », et recommandant que des poursuites criminelles soient engagées.

Cependant, les personnes transgenres sont aussi parfois vénérées selon une tradition d'Asie du Sud qui accorde des pouvoirs spirituels aux eunuques et aux autres personnes ne s'inscrivant pas dans les divisions de genre traditionnelles.

Bien que la fatwa des clercs de Lahore ne soit pas juridiquement contraignante, elle recommande aussi que les gens considèrent le harcèlement des personnes transgenres comme un crime pour l'islam.

« Se plaindre des personnes transgenres, se moquer d'elles, les embêter, ou les considérer comme inférieures est contre la charia, car commettre de tels actes revient à s'opposer à l'une des créations d'Allah, ce qui n'est pas correct », ajoute la fatwa.


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