Le « testament » d’un des kamikazes a été retrouvé

Cet article regroupe les informations du mercredi 23 mars relatives aux attaques de Bruxelles.

L'essentiel :

• Le Parquet belge a identifié deux des kamikazes du 22 mars : les frères El Bakraoui, qui auraient été en lien avec Salah Abdeslam et Abdelhamid Abaaoud.

• Le « testament » d'un des kamikazes a été retrouvé dans un ordinateur.

• Au moins un homme est recherché dans le cadre des attaques de Bruxelles.

• Une minute de silence en mémoire des victimes a été respectée ce midi.

20h30 : Laachraoui pourrait être l'un des kamikazes de l'aéroport

En fin de journée, plusieurs médias, dont Le Monde et la RTBF citant des sources policières proches de l'enquête annoncent que l'un des kamikazes de l'aéroport est Najim Laachraoui. Le parquet belge ne confirme pas cette information pour le moment. L'homme aurait été identifié par son ADN. Si cela est confirmé, c'est la fin d'une longue traque.

14h00 : Le « testament » d'un des kamikazes a été retrouvé

Lors d'une conférence de presse tenue ce mercredi peu après 13h00, le procureur fédéral belge, Frédéric Van Leeuw, a fait le point sur l'enquête.

Il a commencé par détailler la première attaque de la journée de mardi à l'aéroport de Zaventem.

L'attaque dans l'aéroport :

Van Leeuw a expliqué que les deux explosions ont eu lieu dans le hall des départs. La première détonation est survenue à 7 heures 58 et 28 secondes dans la rangée 11, puis la deuxième à 7 heures 53 et 37 secondes à la rangée 2.

Il a ensuite été précisé qu'un kamikaze avait été identifié grâce à ses empreintes digitales : il s'agit d'Ibrahim El Bakraoui, né en 1986 et de nationalité belge — au centre de la photo diffusée dès ce mardi pour identifier les trois suspects. L'homme sur la gauche des images de télésurveillance s'est lui aussi fait exploser, mais n'a pas encore été identifié, a expliqué le procureur.

L'homme à droite de la photo et portant un bob noir n'a pas non plus été identifié. Il est activement recherché par la police. Ce suspect transportait dans son sac la charge explosive la plus importante des trois. Mais il ne l'a pas fait exploser. Il a déposé le sac dans l'aéroport.

Ce sont les équipes de démineurs qui s'en sont chargés après avoir découvert le sac. Aucune personne n'a été blessée lors de la détonation du sac chargé d'explosifs. Aucune arme de poing ni de guerre n'a été retrouvée dans l'aéroport.

L'attaque dans le métro :

Le procureur a ensuite évoqué l'explosion qui a eu lieu dans le métro à la station Maelbeek, peu de temps après l'attaque de l'aéroport.

D'après les enquêteurs, l'explosion a été perpétrée par Khalid El Bakraoui, le frère d'Ibrahim, né en 1989 et de nationalité belge. Il s'est fait exploser dans la deuxième rame du métro, alors que celui-ci était arrêté en station.

Les deux frères étaient recherchés depuis plusieurs jours par la police. La semaine dernière, Khalid El Bakraoui avait été identifié comme le loueur (sous un faux nom) du 60 rue du Dries dans le quartier de Forest à Bruxelles, où Salah Abdeslam s'était vraisemblablement caché pendant un certain temps.

Suite à la perquisition de Forest, on apprenait aussi que Khalid avait loué une autre planque, cette fois-ci à Charleroi, où trois acteurs des attentats de Paris avaient vraisemblablement séjourné, peu de temps avant les attaques du 13 novembre. Des traces d'Abdelhamid Abaaoud, Chakib Akrouh et Bilal Hadfi avaient été retrouvées dans l'appartement de Charleroi.

Des perquisitions mènent à du matériel permettant de construire une bombe

Le procureur est ensuite revenu sur les perquisitions qui ont eu lieu ce mardi en fin de journée dans la commune de Schaerbeek, située dans l'est de Bruxelles, entre les deux lieux frappés par les attaques de ce mardi.

Ces perquisitions ont notamment visé un appartement de cette commune, et ont permis aux enquêteurs de retrouver 15 kg de TATP, 150 litres d'acétone, 30 litres d'eau oxygénée et des détonateurs — « de quoi fabriquer une bombe », a résumé le procureur Frédéric Van Leeuw. Des « bacs en plastique » et des ventilateurs ont également été retrouvés, ainsi qu'une valise « remplie de vis et de clous ».

L'adresse de l'appartement perquisitionné, dans la rue Max Roos de Schaerbeek, avait été communiquée à la police par un chauffeur de taxi, qui a transporté trois individus depuis ce quartier jusqu'à l'aéroport de Zaventem.

D'après plusieurs médias belges, ce chauffeur aurait notamment trouvé suspect le fait que les trois hommes ne le laissent pas manipuler les bagages chargés dans le coffre de son taxi.

Le testament d'Ibrahim El Bakraoui

Dans la rue Max Roos, les enquêteurs ont aussi retrouvé le « testament » d'Ibrahim El Bakraoui sur un ordinateur caché dans une poubelle.

Dans son testament, Ibrahim El Bakraoui dit « être dans la précipitation, ne plus savoir quoi faire, s'il s'éternise il risque de terminer au côté de lui dans une cellule ». On peut penser qu'Ibrahim El Bakraoui fait ici référence à Salah Abdeslam.

En conclusion de la conférence de presse du parquet belge ce midi, la commissaire générale de la police belge, Catherine de Bolle, a assuré que ses services travaillaient en collaboration avec Interpol pour identifier les victimes étrangères le plus rapidement possible.

13h00 : Qui est Najim Laachraoui, soupçonné d'être impliqué dans les attentats de Paris et Bruxelles ?

Sur les images de télésurveillance de l'aéroport de Zaventem à Bruxelles, des médias belges croient savoir que c'est bien Najim Laachraoui qui se cache derrière un bob noir et des lunettes. Certains organes de presse ont annoncé ce mercredi matin que Najim Laachraoui avait été arrêté. Mais cette information de la Dernière Heure a été par la suite démentie. Le parquet fédéral belge a tenu une conférence de presse à 13h00 pour faire un point sur l'enquête mais il n'a pas été apporté d'informations concernant l'homme le plus recherché d'Europe : Najim Laachraoui.

12h20 : L'avocat de Salah Abdeslam réagit ce mercredi matin

Réagissant à un article du journal belge Het Nieuwsblad le donnant démissionnaire, l'avocat de Salah Abdeslam, le pénaliste Sven Mary, a affirmé ce mercredi matin à l'agence Belga qu'il continuerait de défendre son client malgré les attaques.

« Mais si j'avais été au courant, je n'aurais peut-être jamais commencé à le défendre », a-t-il précisé. Salah Abdeslam est toujours détenu dans un quartier de haute sécurité de la prison de Bruges. Sven Mary a de plus fait savoir qu'il n'allait pas demander la libération de son client ce jeudi, lors d'une audience intermédiaire qui doit se tenir à Bruxelles.

12h00 : Une minute de silence à Bruxelles

Ce mercredi à midi, des centaines de personnes se sont réunies sur la place de la Bourse, dans le centre de Bruxelles, pour observer une minute de silence, à la demande de nombreux élus, dont Yvan Mayeur, le bourgmestre de la ville de Bruxelles.

Diffusé en direct sur plusieurs chaînes belges, ce rassemblement a également été l'occasion pour certains de déposer des fleurs et des bougies dans un espace aménagé au milieu de cette place. « Unis contre la haine », pouvait-on lire sur une pancarte qui surplombait la foule.

Place de la Bourse.— Carina Bergfeldt (@carinabergfeldt)March 23, 2016

Alors que la presse belge commence à diffuser les premiers noms et portraits des victimes tuées ce mardi, plusieurs familles sont encore à la recherche de proches portés disparus suite aux attaques, regroupant leurs appels sur une page Facebook créée pour l'occasion.

11H45 : L'Euro de football inquiète un membre de l'UEFA

Ce mercredi matin, Giancarlo Abete — le vice-président de l'Union des associations européennes de football (UEFA) —, est revenu sur une interview diffusée la veille par la radio italienne Radio 24, lors de laquelle il avait émis l'hypothèse que les matches de l'Euro de Football qu'organisera la France en juin prochain pourraient se jouer « à huis clos ».

Abete a expliqué à la presse italienne que l'UEFA ne partageait pas cette hypothèse. La sécurité de cette compétition préoccupe néanmoins les autorités françaises, qui réfléchissaient déjà à de nouvelles mesures de sécurité concernant les « fan zones » où seront retransmises les rencontres de l'Euro.

10h00 : La RTBF annonce l'identification de suspects

Au lendemain des attentats de Bruxelles qui ont coûté la vie à au moins 31 personnes et fait près de 250 blessés, d'après un dernier bilan officiel, l'enquête commence à avancer explique la RTBF, alors qu'une chasse à l'homme est en cours.

La chaîne de télévision belge indique ce mercredi matin que deux des kamikazes du 22 mars seraient les frères El Bakraoui, Khalid et Ibrahim. Le premier d'entre eux, Khalid, était impliqué dans le dossier de la traque de Salah Abdeslam et des attentats du 13 novembre à Paris. Passés par la case prison pour des faits de grand banditisme, les deux frères étaient activement recherchés par la police depuis quelques jours. L'un des frères, Khalid pourrait être le kamikaze du métro de Maelbeek, l'autre, Ibrahim, se serait fait exploser à l'aéroport.

La semaine dernière, Khalid El Bakraoui avait été identifié comme le loueur (sous un faux nom) du 60 rue du Dries dans le quartier de Forest à Bruxelles, où Salah Abdeslam s'était vraisemblablement caché pendant un certain temps.

Dans cette habitation, se cachait aussi Mohamed Belkaïd, qui aurait forcé l'affrontement avec la police lors de la perquisition de l'appartement, le mardi 15 mars, pour permettre à Abdeslam de s'échapper. Belkaïd, un Algérien de 35 ans, a été tué au cours de l'affrontement avec la police, alors qu'Abdelsam a pu finalement se réfugier à Molenbeek, où il sera finalement attrapé par la police le vendredi 18 mars.

Suite à la fusillade de Forest, on apprenait aussi que Khalid avait loué une autre planque, cette fois-ci à Charleroi, où trois autres acteurs des attentats de Paris avaient vraisemblablement séjourné peu de temps avant les attaques du 13 novembre.

En décembre dernier, des empreintes digitales d'Abdelhamid Abaaoud et de Chakib Akrouh — deux membres du « commando des terrasses » morts dans un appartement le Saint Denis, le 18 novembre dernier — et de Bilal Hadfi (un des kamikazes du Stade de France) avaient été trouvées par la police belge. L'appartement avait été loué sous la fausse identité de « Maaroufi Ibrahim » — derrière laquelle se cache Khalid El Bakraoui.

Khalid était connu pour des faits de car-jacking avec violence, ce pourquoi il avait été condamné en 2011 à 5 ans de prison. Son frère Ibrahim avait lui été condamné à 9 ans de prisonen 2010 pour avoir tiré à la Kalachnikov sur des policiers, suite à un braquage qui avait mal tourné. Les deux frères ne se seraient jamais rendus en Syrie.

Ce mercredi matin, la police continue de rechercher un autre homme : Najim Laachraoui, qui pourrait être le troisième homme sur les images de télésurveillance de l'aéroport de Zaventem. Laachraoui est recherché depuis plusieurs mois par les polices européennes — mais on ne connaît sa véritable identité que depuis deux jours.

Jusqu'à ce lundi 21 mars, Laachraoui était connu sous le pseudonyme de « Soufiane Kayal ». Laachraoui est âgé de 24 ans et était parti en Syrie en février 2013. Il avait été contrôlé en septembre 2015 dans une voiture à la frontière austro-hongroise en compagnie de Salah Abdeslam et Mohamed Belkaïd.

Des traces ADN appartenant à Laachraoui avaient aussi été retrouvées sur du matériel explosif utilisé lors des attaques de Paris. Il pourrait donc s'agir de l'artificier des attaques du 13 novembre.

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Image via Police Fédérale belge