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Crime

Des milices pro-gouvernement pourraient faire plonger le Burundi dans le chaos, selon l’ONU

Plus de 90 000 Burundais ont déjà fui le pays depuis le début de la crise électorale en avril. L’opposition burundaise a rejeté la proposition de décaler les élections au 15 juillet, affirmant que des élections libres sont impossibles.
Photo par Dai Kurokawa/EPA

La crise politique se poursuit au Burundi, alors que l'opposition au président Pierre Nkurunziza a refusé la proposition qui consistait à décaler au 15 juillet l'élection présidentielle qui est au coeur de la crise actuelle. Dans ce contexte très sensible, les Nations unies dénoncent les agissements des miliciens pro-gouvernement, les Imbonerakure, qui pourraient « faire basculer cette situation extrêmement tendue dans le chaos ».

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L'opposition burundaise a refusé cette proposition de décaler des élections car elle affirme que les conditions d'une élection libre ne sont pas réunies. Elle a également appelé à la démission du médiateur de l'ONU, Said Djinnit, qui aurait échoué à résoudre la crise, rapporte la BBC.

Les protestations et les violences ont touché le pays depuis que le Président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril qu'il briguerait un troisième mandat, une candidature contraire à la Constitution selon ses opposants.

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La commission électorale burundaise, qui a proposé ce lundi de décaler les élections, attend la réponse du Président Nkurunziza. Mais l'opposition accuse la commission d'agir sans base légale, car deux de ses membres (sur cinq) auraient fui le pays.

Plus de 90 000 Burundais ont fui le pays depuis que Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature pour un troisième mandat présidentiel, déclenchant une vague de manifestations, en particulier dans la capitale Bujumbura. Pour les manifestants, c'est une candidature illégale car la constitution n'autorise que deux mandats de cinq ans. Pour les partisans du Président, c'est une candidature légale car Pierre Nkurunziza a été élu par le Parlement — et pas par le peuple — pour son premier mandat.

La Croix Rouge rapporte que des dizaines de milliers de Burundais ont trouvé refuge en République démocratique du Congo, au Rwanda, en Tanzanie et en Uganda. Au moins 20 personnes sont déjà mortes au cours d'affrontements entre les manifestants et la police, qui a utilisé du gaz lacrymogène, des canons à eau et des balles réelles.

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Ce jeudi, les Nations Unies ont exprimé des craintes à propos des intimidations et des actes de harcèlement dont seraient responsables les Imbonerakure, une milice issue de l'aile jeune du parti au pouvoir.

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Le responsable chargé des droits de l'homme à l'ONU, Zeid Raad al-Hussein, a déclaré que son bureau a reçu des « témoignages concordants » indiquant que les Imbonerakure agissent sous les ordres du parti au pouvoir et avec des armes, des véhicules et parfois des uniformes fournis par la police et les services de renseignement.

Les agissements des Imbonerakure pourraient, selon lui, entraîner le Burundi dans une spirale de violence. Zeid Raad al-Hussein a appelé les autorités burundaises à « montrer leur engagement pour la paix en se dissociant clairement de leurs partisans violents ».

Associated Press a participé à la rédaction de cet article.