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FRANCE

Écoles, collèges, lycées : les nouvelles mesures de sécurité pour la rentrée

Patrouilles mobiles, exercices de sécurité, formations aux premiers secours : le gouvernement a annoncé un ensemble de mesures qui visent à renforcer la sécurité dans les établissements scolaires.
Image via education.gouv.fr

À une semaine de la rentrée scolaire, des mesures de sécurité pour les établissements scolaires, écoles, collèges, lycées, ont été présentées conjointement par le ministre de l'Intérieur et la ministre de l'Éducation nationale, lors d'une conférence de presse, ce mercredi. Le gouvernement cherche ainsi à afficher une coopération entre ses différents services, dans le contexte des attaques terroristes.

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Ces mesures viennent compléter des consignes déjà diffusées par une instruction du 29 juillet, comprenant l'accueil des élèves par un adulte, le contrôle visuel des sacs ou l'interdiction d'attroupement devant les établissements. L'objectif est de rassurer les familles et le personnel des établissements scolaires, alors que les enseignants ont été désignés par le passé comme une cible potentielle de l'État islamique.

• Des patrouilles mobiles

Bernard Cazeneuve a annoncé que « tout au long de l'année, une attention particulière sera portée aux abords des établissements ». Ceci se manifestera par la mise en place de patrouilles mobiles « en lien avec les municipalités et coordonnées avec les polices municipales ».

Pour le jour de la rentrée, qui aura lieu le 1er septembre, « plus de 3 000 réservistes de la gendarmerie » seront mobilisés, a précisé le ministre.

• Des exercices de sécurité

Trois exercices de sécurité, dont un « exercice attentat-intrusion », devront être organisés au cours de l'année scolaire, soit un de plus que l'année dernière. « Un de ces exercices devra être organisé avant les vacances de la Toussaint, prioritairement celui portant sur « attentat-intrusion » », a précisé Nadjat Vallaud-Belkacem.

Les ministres ont souligné le souci de ne pas créer de climat anxiogène dans les écoles. La ministre de l'Éducation nationale a conseillé d'adapter ces exercices lorsqu'ils sont à destination des élèves les plus jeunes, comme en maternelle. « Les enseignants et les personnels vont s'appuyer sur des logiques ludiques, jouer à se cacher ou à se taire dès que le professeur des écoles fait un signe particulier, par exemple », a-t-elle expliqué.

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Le Monde rappelle que certains de ces exercices, qui n'étaient pas obligatoires l'année dernière, avaient suscité des inquiétudes parmi les familles et les enseignants, qui se considéraient comme mal préparés à une situation de crise.

Par ailleurs, un exercice « alerte-SMS » sera déclenché le jour de la pré-rentrée à l'échelle académique. Un répertoire de l'ensemble des téléphones mobiles des directeurs, des inspecteurs et des chefs d'établissement a été créé « pour communiquer rapidement avec eux par sms », a souligné Nadjat Vallaud-Belkacem.

• Formation aux situations de crise :

La ministre a exprimé dès le début de son intervention « la volonté affirmée de développer dans l'institution scolaire une culture pérenne de la gestion des risques et de la sécurité ».

Pour « préparer chacun des responsables impliqués à un titre ou à un autre dans la sécurité des établissements », la ministre a demandé à chaque préfecture d'organiser un exercice départemental de gestion de crise.

Elle a aussi affirmé que « tous les recteurs et leurs équipes, soit 240 personnes, seront formés à la gestion de crise d'ici la fin de l'année 2016 ».

Les cadres de l'Éducation nationale seront aussi formés à la gestion de crise. Trois nouveaux centres de formation du Centre national d'entraînement des Forces de la Gendarmerie seront ouverts, dans les écoles de gendarmerie de Rochefort et de Tulle et à l'école des officiers de la gendarmerie de Melun.

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Ces centres, qui ont à l'origine vocation à former les officiers et les sous-officiers de gendarmerie au Rétablissement de l'ordre (R.O.) et à l'intervention professionnelle (I.P.), apportent aujourd'hui une formation aux agents de l'éducation nationale. Chaque année, « 500 cadres de l'éducation nationale seront désormais formés », a annoncé Bernard Cazeneuve, « soit quatre fois plus qu'auparavant ».

Nadjat Vallaud-Belkacem a aussi souligné sa volonté de former « 100 % des élèves de troisième » aux premiers secours, contre 30 % selon elle aujourd'hui, et « 100% des élèves ayant un mandat (délégué de classe, élu au CVL) », soit un total de « 1,2 million d'élèves par an ». Un objectif que la ministre juge « ambitieux mais réaliste ». Le nombre de formateurs aux premiers secours a été augmenté, « passant de 7000 à 10 000 au cours de cette année scolaire ».

• La création de cellules de crise

Un « état-major départemental de sécurité consacré à la protection de l'espace scolaire » doit être réuni par tous les Préfets avant la rentrée. Bernard Cazeneuve a ajouté qu'ils devront se rapprocher « des collectivités territoriales, propriétaires des infrastructures, pour coordonner les initiatives relevant de leurs compétences propres, qu'il s'agisse de la sécurisation des bâtiments ou des activités périscolaires ».

Les deux ministres ont insisté sur la mise en place d'une meilleure coordination entre les services des forces de l'ordre et les membres de l'Éducation nationale. Ainsi, « 2 391 gendarmes et policiers « correspondants sécurité école » présents dans les commissariats et les brigades de gendarmerie » seront à la disposition des chefs d'établissement, a précisé le ministre de l'Intérieur. Il a ajouté que « 440 référents « sûreté » de la gendarmerie et de la police nationales leur apportent leur expertise ».

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La ministre de l'Éducation nationale a annoncé la création de cellules de crise académiques. Une cellule sera mise en place « dans chaque académie ». Des « référents sûretés » ont été nommés dans l'éducation nationale, « un par département et un par académie », soit 131 au total. « Nos cadres participent aux cellules de crise mises en place par les préfets, pour améliorer la coordination de nos services », a-t-elle assuré.

• Travaux de sécurisation

La ministre de l'Éducation nationale a enfin déclaré que « des diagnostics de sécurité sont mis à jour dans l'ensemble [des] établissements », en lien avec le « correspondant police-gendarmerie-sécurité école » et la collectivité de rattachement.

Elle a précisé que des travaux seront mis en route si cela est jugé nécessaire. Elle a notamment évoqué l'installation d'un visiophone, « au cas où l'entrée de l'établissement serait trop excentrée et n'offre pas une bonne visibilité », ou le fait d'« adapter les systèmes d'alarme pour prendre en compte les alertes attentats ».

Pour ce faire, le gouvernement a ajouté 50 millions d'euros supplémentaires au Fonds d'Interministériel de Prévention de la Délinquance (FIPD), qui dispose déjà de 70 millions d'euros.

Interrogée par France 24, Francette Popineau, co-secrétaire et porte-parole du syndicat majoritaire du primaire SNUipp-FSU, a souligné que le défi de ces mesures sera de protéger les élèves sans trop les inquiéter. « Les enseignants devront notamment prendre garde à ne pas utiliser trop de mots liés à la violence ou aux armes », a-t-elle expliqué.

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Elle a aussi précisé que la mise en sécurité n'est pas suffisante pour faire face au problème. Elle a proposé de mettre en place des rencontres et des discussions pour que les enseignants puissent « contrecarrer ce que les élèves lisent sur les réseaux sociaux et dans les médias ».


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