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Crime

[En photos] Dans le camp de Grande-Synthe, les migrants face à l’hiver

VICE News est retourné dans ce camp de migrants du nord de la France, où plus de 2 500 personnes survivent dans des conditions désastreuses. Plusieurs familles et de nombreux jeunes enfants habitent ce bourbier désormais gelé.
Photo par Phil Caller/VICE News

VICE News regroupe ses articles sur la crise migratoire mondiale sur son blog « Migrants »

Le camp de migrants et de réfugiés de Calais, situé sur le littoral nord de la France, a gagné une notoriété internationale et attiré de très nombreux volontaires qui tentent de rendre le quotidien plus supportable pour les quelque 5 000 personnes qui y habitent.

Mais à une demi-heure de route de là, à Grande-Synthe, un autre campement abrite plus de 2 500 personnes, dans des conditions bien plus désastreuses. Pire encore, des centaines de familles — y compris des dizaines d'enfants — y habitent, comparé à la population de celui de Calais qui est essentiellement composée de jeunes hommes adultes.

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Le camp de Grande-Synthe est niché dans une zone humide, juste en face d'un lotissement d'habitation, et à quelques centaines de mètres seulement de l'autoroute A16 qui court le long de la côte, entre Calais et Dunkerque. Une position stratégique pour les réseaux de passeurs qui opèrent autour du port de Dunkerque et sur l'aire d'autoroute toute proche.

Lisez notre reportage dans le camp de Grande-Synthe : Dans la boue et le froid, l'espoir d'un camp humanitaire à Grande-Synthe

L'hiver a d'abord transformé ce camp en un bourbier glissant, puis en une décharge congelée. Sur place, seuls les équipements les plus rudimentaires sont présents, ce qui ne suffit pas pour subvenir aux besoins basiques des résidents d'après des ONG humanitaires.

Si le gouvernement français a récemment autorisé la construction d'un nouveau camp officiel à moins d'un kilomètre de là — sont prévues 500 tentes chauffées et des unités sanitaires pour 2 500 personnes — il ne sera finalisé que d'ici « 4 à 5 semaines » a déclaré Damien Carême, le maire de Grande-Synthe, lors d'une conférence de presse organisée ce mercredi matin.

Une partie du camp, où des milliers de personnes survivent dans ce qui est devenu une décharge glaciale, presque sans aucune infrastructure de base. 

Des migrants marchent à travers un champ de boue et de profondes flaques gelées. Les résidents sont pour la grande majorité des Kurdes venus d'Irak, mais aussi des gens venus de Syrie, d'Irak, d'Iran ou du Vietnam.

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Les installations dans ce camp boueux sont extrêmement limitées, avec seulement deux points d'eau potable et une vingtaine de latrines et toilettes chimiques.

Beaucoup de tentes reposent sur du carton et des sacs de couchage usés pour éviter qu'elles ne s'enfoncent dans le marécage.Apparu en 2006, ce camp n'a jamais abrité plus de 80 personnes jusqu'à l'automne dernier où sa population a été multipliée par 30.

Hadi a un an. VICE News l'a rencontré alors que sa famille arrivait dans ce bourbier glacial du camp de Grande-Synthe. Son père nous a raconté qu'ils avaient fui leur village situé près de Kirkouk (Irak) après que ce dernier a été attaqué par le groupe État Islamique. Ils tentent actuellement de rejoindre l'Angleterre pour retrouver d'autres membres de leur famille à Londres. Ils ont parcouru plusieurs milliers de kilomètres, et se heurtent une dernière frontière qui leur barre la route — sûrement la plus difficile à franchir. 


Toutes les photos sont de Phil Caller. 

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