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FRANCE

[En photos] Dans les rues de Paris en état d’urgence

« C’est nous que l’on tue, c’est peut-être mes enfants que l’on tue, je ne sais pas où ils se trouvent ».
VICE News / Etienne Rouillon

« C'est nous que l'on tue, c'est peut-être mes enfants que l'on tue, je ne sais pas où ils se trouvent » se lamente un homme d'une cinquantaine d'années, à quelques mètres du croisement de la rue de Charonne et de la rue de Faidherbe, dans le Xième arrondissement de Paris, où la vitrine d'un restaurant a été soufflée par une attaque à l'arme automatique.

VICE News / Etienne Rouillon

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« Ça faisait ta-ta-ta-ta », nous racontent des témoins qui se cachent dans l'entrée d'un autre restaurant, à une dizaine des mètres de là, alors que la police sécurise le périmètre et que des militaires armes à la main et casque sur la tête intiment l'ordre aux badauds de rebrousser chemin.

VICE News / Etienne Rouillon

C'est vers dix heures du soir qu'ils ont entendu une rafale. « Cela a pu durer bien cinq minutes » nous raconte une femme d'une soixantaine d'années. Un autre s'approche, raconte avoir vu une dizaine de personnes allongées au sol devant la terrasse de ce restaurant où les jeunes parisiens ont l'habitude de venir dîner.

VICE News / Etienne Rouillon

Dans les rues de Paris, alors qu'une prise d'otage est en cours et que plusieurs attaques sont signalées sur la rive droite, des sirènes se font entendre de toutes parts. Policiers et militaires en armes dégagent le passage rue faidherbe pour des ambulances et des camions de pompiers. Les forces de l'ordre et la mairie de Paris recommandent de ne pas sortir.

VICE News / Etienne Rouillon

Les réseaux téléphoniques sont saturés, en cette première soirée de week-end, chacun essaie de savoir où se trouvent leurs proches. Les lieux visés, d'après les premières informations qui émergent, sont des endroits où les gens se retrouvent en nombre : salle de concert, terrasse de café. Certains se retrouvent dans les appartements des amis, des parents qui sont les plus proches d'eux. Sur les réseaux sociaux le hashtag #portesouvertes circule, pour encourager les parisiens à abriter chez eux les personnes qui ont peur dans les rues. Facebook a activé un contrôle d'absence de danger sur sa plateforme pour que les gens signalent s'ils vont bien.

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VICE News / Etienne Rouillon

Face aux forces de l'ordre très lourdement armées, les passants sont atterrés, un homme s'appuie sur une barrière, en pleurs. Il est simplement triste. Dans les rues le silence est total, seulement brisé par les sirènes et les ordres des policiers « Reculez, ne vous mettez pas en danger. » Des motos ouvrent la voie pour une dizaine d'ambulances. Des pompiers courent derrière, d'autres portent des brancards.

VICE News / Etienne Rouillon

Vers minuit, deux heures environ après le début des attaques, les rues sont vidées, des groupes de gens rentrent en longeant les murs. Les ambulances se dirigent vers les hôpitaux. Dans les rues, on n'entend plus que le silence.

Suivez Étienne Rouillon sur Twitter @rouillonetienne