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FRANCE

[En photos] L’évacuation du campement de Stalingrad

Au petit matin ce vendredi, une opération de grande ampleur a été engagée pour évacuer des milliers de migrants qui dormaient dans le nord de Paris.
Des familles de migrants attendent d'être prises en charge pendant l'évacuation du 4 novembre (Etienne Rouillon / VICE News)

VICE News regroupe ses articles sur la crise migratoire mondiale sur son blog «Migrants »


Annoncée depuis plusieurs jours par le gouvernement, une nouvelle évacuation du campement de fortune des migrants — le plus gros de Paris, qui s'étendait dans le nord de la capitale, entre les quartiers Jaurès, Stalingrad et avenue de Flandre — a commencé ce vendredi un peu après 6h00 du matin.

À la mi-journée, la préfète de Paris Sophie Brocas a indiqué que « 3 300 migrants avaient été évacués dans 70 bus ». Les autorités tablent sur 3 500 à 3 600 personnes évacuées au final.

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La ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, présente sur place, a annoncé la fin de l'évacuation du campement à 12h56. L'opération a conduit à la "mise à l'abri" de "3 852 personnes […], dont 339 personnes vulnérables".

Des familles attendent d'être prises en charge avenue de Flandre pendant l'évacuation.

Alors que le jour se lève et que des centaines de personnes font la queue pour monter dans des bus, nous retrouvons par hasard un migrant soudanais de 19 ans que l'on avait rencontré en juillet à Vintimille, à la frontière entre la France et l'Italie. Il a depuis réussi à rentrer en France.

Il nous explique que depuis 3 mois il change souvent d'endroit pour dormir. Dernièrement il dormait dans un hôtel mais la situation devenait compliquée pour lui, alors il a décidé de prendre les bus ce matin pour avoir un toit. Dans deux semaines il a rendez-vous avec l'Ofpra (l'Office français de protection des réfugiés et apatrides) pour tenter d'obtenir des papiers. Il se prépare à cet entretien et espère rester en France.

Sous le métro Stalingrad, un homme cherche des affaires dans le campement tout juste abandonné par les migrants qui font la queue pour les bus.

Des hommes attendent avenue de Flandre de pouvoir monter dans les bus qui les emmènent dans des centres transitoires.

Les services de la voirie ont commencé à travailler dès le lever du jour pour jeter des tentes.

Vers 9h00, alors qu'une pluie fine commence à tomber, nous faisons le point sur l'opération avec une porte-parole de la préfecture d'Ile-de-France. 30 bus sont partis à 9h, avec 1 300 personnes à bord. De la place est prévue pour 4 000 personnes. Les migrants évacués vont rester en moyenne un mois dans un centre temporaire en Ile-de-France pour ensuite être envoyés en région dans des centres d'accueil et d'orientation (CAO). Les prochaines évacuations suivront la même procédure.

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La préfecture ajoute que le centre d'accueil à Paris va bientôt ouvrir pour éviter que des gens dorment dans la rue. Il affichera 400 places et sera ouvert 24h sur 24. L'objectif est d'avoir un roulement rapide, pour envoyer les migrants en CAO et accueillir le plus de gens possible. La préfecture rappelle qu'un centre d'accueil pour les femmes et les enfants va être mis en place en banlieue parisienne au mois de janvier.

En milieu matinée, on note une relative impatience et des mouvements d'agitation au moment de monter dans les bus. Au total, 82 cars ont été prévus. L'opération devait durer jusqu'à 16 heures et a mobilisé plus de 600 membres des forces de l'ordre, selon la Préfecture de police.

Des familles attendent d'être prises en charge au début de l'avenue de Flandre.

600 policiers ont été mobilisés pour l'opération.

Peu avant dix heures du matin, la maire de Paris, Anne Hidalgo arrive sur place. À l'occasion d'un point presse, elle explique qu'avec ce démantèlement il va être possible de rentrer dans « une gestion au fil de l'eau » de l'arrivée de migrants dans la capitale. « Chaque jour ce sont 80 migrants qui arrivent à Paris, » précise la maire de Paris, qui rappelle qu'un centre d'accueil va prochainement ouvrir à Paris.

Après s'être entretenue avec les journalistes, la maire passe quelques minutes avec les riverains. Avec eux elle évoque notamment la réappropriation du quartier par ses habitants, notamment par le biais de la tenue d'une brocante ou encore l'installation d'une piste cyclable.

Un bus quitte l'avenue de Flandre avec des migrants à bord.

Toutes les photos sont d'Etienne Rouillon, sauf mention contraire.

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