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Crime

En photos : La traque des meurtriers du Nord-Kivu

Une série de massacres a fait plus de 250 morts en République Démocratique du Congo. L'armée a lancé une offensive.
Photo by Dearbhla Glynn

Ces deux derniers mois, une série de violents massacres, à coups de machettes, de haches et de bâtons, ont fait plus de 250 morts dans la région de Béni, en République Démocratique du Congo (RDC).

Les autorités et la population ont longtemps pensé que les ADF, un groupe de rebelles armés venus de l'Ouganda voisin qui sème la terreur dans la région depuis les années 1980, étaient à l'origine de ces assassinats. Les FARDC, l'armée de RDC lance une offensive contre les ADF depuis le mois de janvier. Mais la forêt rend leur opération compliquée. Des soldats des FARDC ont confié à VICE News que cette guerre était bien plus mortelle que la rébellion du M23, beaucoup plus couverte par les médias, qui a commencé en avril 2012 et qui avait duré 19 mois.

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À lire. L'ADF terrorise la République Démocratique du Congo sans que l'on sache très bien pourquoi.

Des mouvements suspects ont été observés à la frontière ougandaise, et les survivants des attaques ont rapporté qu'ils ne comprenaient pas la langue parlée par les meurtriers. Beaucoup de locaux pensent que les violences font partie d'une stratégie de déstabilisation en vue des élections de 2016 en RDC. Béni est un bastion politique et stratégique pour le Congo, puisque c'est la porte vers l'Ouganda, et que la région se trouve sur la route de l'or et du bois.

Certaines de ces attaques ont eu lieu alors que des généraux de l'ONU et des membres du gouvernement étaient en visite officielle dans la région. Les habitants sont en colère, et ont l'impression que les FARDC et l'ONU ne font pas assez pour stopper ces massacres.

À lire : La terreur s'installe dans le Nord-Kivu

Le général de l'ONU, Jean Baillaud, a visité la région pour rendre compte de la situation et pousser la brigade d'intervention de l'ONU à mettre en place une lutte active et préventive au lieu de la stratégie de réaction qui avait cours jusqu'à présent. Mais, malgré les patrouilles des soldats de l'ONU et de l'armée, les attaques se poursuivent.

Beaucoup des villages entre Béni à Eringeti sont silencieux et vides. Alors que la population locale continue de fuir, ceux qui restent cultivent leurs champs au risque de leur vie.

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La rivière Semuliki serpente à travers le parc Virunga, à l'ouest de Béni, vers la frontière ougandaise. Malheureusement, ce très beau parc est le théâtre d'une guerre entre les ADF et les FARDC. C'est là qu'ont lieu les massacres.

À travers les villages entre Béni et Eringeti, on peut voir ces figurines faites d'herbe et de paille, habillés comme des humains. La nuit, les jeunes allument un feu derrière ces épouvantails pour essayer de protéger leurs familles. Un homme a confié à VICE News que les gens essayaient de reprendre le pouvoir et de créer une atmosphère de sécurité.

Le général Jean Baillaud patrouille à Muenda, l'ancien bastion de l'ADF, près de la frontière ougandaise. La rangée de montagnes Ruwenzori est visible en arrière plan, et des groupes de gens arrivent d'Ouganda.

Le Général Mushale, commandant de la région du Nord-Kivu, s'adresse aux habitants d'Eringeti après le massacre. On peut voir les généraux Baillaud et Muhindos en arrière-plan.

Le général Muihndos, des FARDC patrouille à travers la forêt vers la ligne de front de Byalosa.

La force d'intervention tanzanienne se repose après avoir patrouillé à travers la forêt vers la ligne de front de Byalosa, distribuant des provisions à des soldats FARDC affamés.

Les soldats FARDC écoutent les généraux parler sur la ligne de front Byalosa.

Un épouvantail abandonné. On en trouve un peu partout, ils sont utilisés pour faire peur aux assaillants.

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Les troupes de la brigade d'intervention tanzanienne à Eringeti.

Deux mères et six enfants de cette famille d'Eringeti ont été tués lors d'une attaque. Les deux fillettes de 3 et 6 ans ont survécu à des attaques à la machette. L'adolescente de 15 ans, au centre de la photo, a failli elle aussi se faire tuer.

Swaza Eranal, 15 ans, est originaire d'Eringeti et a survécu à un massacre. Les assaillants lui ont dit qu'ils allaient lui couper les seins. Après que ses frères et soeurs et sa mère aient été tués, elle a couru chercher de l'aide mais les FARDC l'ont renvoyé.

Du sang sur le sol dans le village d'Ihily où plusieurs personnes ont été tuées à la machette plus tôt.

Dans son jardin où sa femme a été tuée à coups de machette, Paluku Kavondma, 54 ans.

Un soldat FARDC garde le village de Ihily. Le général Baillaud, que l'on peut voir en arrière-plan enquête sur le site d'un massacre. Beaucoup des soldats ont l'air malades et ont le visage émacié. Leur paie est minime et irrégulière.

Toutes les photos sont de Dearbhla Glynn