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Crime

En photos : Ukraine, les civils pris dans le piège des bombardements

VICE News est dans l'est de l'Ukraine, où la population locale est victime de tirs aveugles entre les deux camps.
Toutes les photos sont de Henry Langston

Vendredi, le Premier ministre de la République du Peuple de Donetsk, Alexander Zakharchenko a annoncé son intention de mettre la main sur toute la région de Donetsk, lors d'une nouvelle offensive contre les forces ukrainiennes. La région est bombardée par deux camps opposés. Des douzaines de civils sont morts ou ont été blessés.

Cette nouvelle vague de tirs d'obus dans l'est du pays depuis le début du mois de janvier a eu comme conséquence de porter le nombre de victimes du conflit dans la région à plus de 5 000, d'après l'ONU.

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Cette guerre se caractérise par le fait que les deux camps se tirent dessus à l'aveugle, espérant atteindre des cibles militaires, mais frappant le plus souvent des zones habitées par des civils, répandant la terreur et la panique parmi les habitants. La plupart sont trop pauvres pour partir, ou alors ils n'ont nulle part où aller. Parfois les deux. Beaucoup sont coincés entre les deux camps.

Toutes les photos sont d'Henry Langston.

Dans la ville d'Uglegorsk, Yelena, 55 ans, montre une photo de ses petits-fils qui ont été tués il y a une semaine par des tirs de missiles de type Grad alors qu'ils s'amusaient avec leurs jouets à la maison. « Quand on les a trouvés, ils ne nous ont pas entendu crier et pleurer, mais peut-être nous ont-ils entendus au paradis, » a-t-elle dit.

Vassili, un mineur de charbon de la ville de Gorskoe, montre l'abri anti-bombes artisanal qu'il a fabriqué dans son garde-manger. Gorskoe se trouve à la frontière du territoire ukrainien de la région de Luhansk, près de la ligne de contrôle des forces séparatistes de la République du Peuple de Luhansk. Ces derniers jours, le bombardement des points de contrôle ukrainiens a redoublé d'intensité et Vassili a peur que des obus s'abattent sur Gorskoe. « Qu'est-ce que c'est que cette guerre ? C'est débile, qui utilise l'artillerie comme ça, on dirait un match de tennis, » a-t-il raconté à VICE News.

Aleksandr Kihtenko, le gouverneur de l'oblast de Donetsk — une subdivision administrative de l'Ukraine — s'est exprimé lors d'un rassemblement à Kramatorsk le jour de l'unité nationale vendredi. Kramatorsk était sous le contrôle de la République du Peuple de Donetsk jusqu'à ce que les forces ukrainiennes la reprennent en juin. Kramatorsk est clairement de nouveau dans le collimateur de la République du Peuple de Donetsk. Kihtenko a affirmé que les forces ukrainiennes seraient en mesure de défendre la ville d'une attaque de la République du Peuple de Donetsk.

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Un soldat ukrainien prépare un repas à l'intérieur d'une cuisine fabriquée dans une sorte de tranchée qui compose l'une des positions de première ligne du village de Kodema. Cette position, qui fait face à des bombardements quotidiens, est à une quinzaine de kilomètres de Horlivka, bastion de la République du Peuple de Donetsk. Les soldats ici ont peur que les toits en bois de leurs abris ne les protègent pas des bombes de type « bunker buster » (destinées à pénétrer des cibles fortifiées, ou des cibles enterrées en profondeur) que les forces de la République du Peuple de Donetsk semblent utiliser.

Une autre ville ciblée par la République du Peuple de Donetsk, c'est Debaltseve, située au sein d'une zone ukrainienne, baptisée « la poche Debaltseve », entourée par les forces de la République du Peuple de Donetsk sur trois fronts. Sur l'image ci-dessus, on voit une station essence détruite, à l'entrée de la ville.

Le lieutenant Yuriy Formenko du 43e bataillon d'infanterie et la mascotte de l'unité, le sergent George, dans la cuisine-bunker de la ligne de front de Kodema. Formenko et ses hommes sont chargés de tenir la ligne si une offensive de la République du Peuple de Dontesk vient.

Quelques jours auparavant, une bombe a explosé dans l'hôpital de Dzerzhynsk, une ville minière à l'ouest de Horlivka. Elle a été frappée, tous les jours, pendant une semaine. Personne n'est mort. L'hôpital a essayé de rassembler des fonds pour financer les réparations et n'a eu aucune réponse après avoir demandé l'aide du gouvernement. Alors que nous parlons aux infirmières, le bruit d'un bombardement semble se rapprocher. À chaque explosion, les deux femmes éclatent en sanglots.

Un tank ukrainien avance le long de la route, dans la poche Debaltseve, tandis que les forces ukrainiennes forment des renforts pour faire face à un assaut attendu dans la zone dans les jours à venir.

Suivez Henry Langston sur Twitter: @Henry_Langston