Un manifestant blessé demande à sortir de la nasse de la police (Etienne Rouillon / VICE News)
Un nouvel épisode de la mobilisation des lycéens parisiens contre la loi Travail s'est soldé par 130 interpellations ce mardi à la mi-journée à Paris.À 9 heures ce mardi matin, les blocages concernaient 34 lycées en France, d'après un communiqué du ministère de l'Éducation. Le 31 mars, 176 lycées étaient bloqués à la même heure. Selon la préfecture de police, entre 3 200 et 3 400 personnes ont défilé dans les rues de Paris ce mardi après-midi. Ce matin, on comptait plus d'un demi-millier de lycéens lors de la manifestation des jeunes.Parti comme à l'accoutumée de la place de la Nation sur les coups de 11 heures ce mardi matin pour rejoindre une autre manifestation, le cortège de lycéens scandait surtout des slogans dénonçant les violences policières, une composante du mouvement qui a grandi ces dernières semaines au sein des cortèges lycéens opposés à la loi dite « El Khomri ».La diffusion de plusieurs vidéos faisant état de l'usage non maîtrisé de la force par certains membres de la police a motivé ces nouveaux slogans. Il y a plusieurs jours, un lycéen avait été frappé par un policier en marge d'un blocage d'établissement lors d'une manifestation contre le projet de loi.Pour lire un résumé du projet de réforme de la loi Travail, cliquez ici.Toutes les photos sont d'Étienne Rouillon pour VICE News.Les pancartes et bannières brandies par certains manifestants ce mardi matin illustraient ce sentiment. « Lacrymo même pas mal, envoyez-nous du Napalm », pouvait-on lire sur une pancarte, alors que d'autres portaient une bâche blanche faisant écho à deux affaires où l'action de la police a été largement questionnée : « De Zyed à Rémi : Désarmons la police ».Il est ici question des morts de Zyed et Bouna en 2005 (deux adolescents de Clichy-sous-Bois électrocutés dans un transformateur électrique — élément déclencheur de la crise des banlieues de l'époque), et de celle de Remi Fraisse en 2014 (victime d'une explosion de grenade sur le site de Sivens).Une dizaine de minutes après le départ de la manifestation, le cortège commence à multiplier les pauses. Alors que certains manifestants courent dans un sens, une autre partie du cortège dédale à l'opposé. De légers affrontements avec la police (principalement des jets de canettes de bières) ont lieu, les forces de l'ordre font usage de gaz lacrymogène.Le cortège avance enfin de quelques mètres et arrive devant la caserne du XIIe arrondissement (fermée actuellement pour travaux). Dans une désorganisation totale, le petit cortège se retrouve rapidement coupé en deux par un double-rideau de CRS. Certains policiers en civil interpellent des jeunes, alors qu'une partie du cortège souhaite repartir.Des affrontements entre forces de l'ordre et jeunes éclatent sporadiquement. Les CRS chargent à plusieurs reprises. Certains manifestants prennent des coups de matraques et continuent de scander « Police partout, justice nulle part ».Les CRS parviennent finalement à « nasser » contre la palissade de la caserne la partie la plus avancée du cortège. Une centaine de personnes se retrouve alors encerclée par les CRS, dont certains parviennent à s'échapper en escaladant le mur d'enceinte de la caserne. Dans le même temps, l'autre partie du cortège chante « Libérez nos camarades ».Mais rien n'y fera, la partie libre du cortège va finalement continuer sa route vers la place de la Bastille, alors que les manifestants encerclés restent bloqués devant la caserne. Sur les coups de 13 heures, les policiers commencent à exfiltrer un par un les manifestants encerclés en les fouillant, avant de les transférer au commissariat. D'autres seront relâchés.La préfecture de police a fait savoir que 130 personnes ont été interpellées « pour vérification d'identité ».Plus tôt dans la matinée, un blocage de lycée à Levallois-Perret (proche banlieue parisienne) a dégénéré. Le hall de l'établissement scolaire a été en parti détruit par un incendie volontaire, selon le ministère de l'Éducation nationale. Une enquête a été ouverte, a précisé le ministère.
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