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FRANCE

En visite à Calais, Hollande veut « démanteler complètement, définitivement » la jungle

C’est la première fois depuis le début de son quinquennat que le président se rend à Calais, où entre 7 et 9 000 migrants sont coincés dans l’attente de passer au Royaume-Uni.
Image via Présidence de la République

VICE News regroupe ses articles sur la crise migratoire mondiale sur son_ blog «Migrants »_


Le président François Hollande s'est rendu ce lundi matin à Calais — cinq jours après la visite d'un de ses potentiels concurrents pour l'élection présidentielle de 2017, Nicolas Sarkozy. C'est son premier déplacement à Calais depuis le début de son quinquennat.

C'est à la gendarmerie de la ville, que le président a martelé sa volonté de « démanteler complètement, définitivement le campement de la Lande, » plus connu sous le nom de la « Jungle ». Entre 7 et 9 000 migrants y sont installés. Ils souhaitent se frayer un chemin vers le Royaume-Uni. « Le gouvernement prépare le démantèlement de la lande de Calais, et il ira jusqu'au bout, » a assuré Hollande sans donner de planning plus précis.

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Lors de son discours, le président a souhaité rendre hommage aux habitants de Calais,

qui « en ont subi les conséquences dans leur vie quotidienne dans leur ville, et ont fait face à une situation sécuritaire particulièrement difficile à vivre.

Dès samedi, Hollande avait déjà indiqué sa volonté de démanteler la « jungle » — que le président ne visitera pas ce lundi pour des raisons de sécurité. « Notre volonté, c'est de démanteler Calais entièrement et de pouvoir avoir des centres d'accueil et d'orientation [CAO] répartis sur l'ensemble du territoire », a déclaré Hollande, lors de la visite de l'un de ces centres à Tours.

L'épouvantail des « mini-calais »

Cette répartition des migrants de Calais sur le territoire français a créé de vives inquiétudes ces dernières semaines parmi la population, bien aidée par les déclarations alarmistes de certains responsables politiques, dont le président par intérim du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez.

« Le plan du gouvernement est une folie, on va multiplier des mini-Calais partout », avait déclaré Wauquiez sur RTL, le 14 septembre dernier. Celui qui est aussi président de la région Rhône-Alpes-Auvergne avait lancé quelques jours plus tôt une pétition intitulée « Non au plan de Cazeneuve de répartition des migrants de Calais dans nos régions ».

Ce lundi matin, le président a tenu à répondre en creux aux attaques de Wauquiez et consorts. « Nous n'allons pas, pour démanteler un campement de 7 000 personnes, multiplier d'autres campements partout sur le territoire. Il s'agit de véritables centres, en dur, limités en nombre, 40 à 50 personnes, capables de fournir un appui pour des procédures administratives. Voilà ce qui est digne, ce qui est ferme pour que la France puisse assurer ses devoirs, » a posé le président.

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Avant la visite de ce lundi, c'est le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, qui s'occupait des déplacements à Calais, et lui qui avait annoncé début septembre le « démantèlement total » de la jungle, accompagné de « la création d'ici la fin de l'année de 2 000 nouvelles places d'hébergement en CAO ».

Le rôle des Britanniques

Le discours du président de ce lundi a pris une tournure internationale quand il a évoqué le rôle du Royaume-Uni dans cette crise. Le pays est la destination préférentielle des migrants coincés à Calais.

« Je veux dire ma détermination à voir les autorités britanniques prendre leur part dans l'effort humanitaire que la France accomplit ici et continuera à accomplir demain », a déclaré le président avant d'ajouter, « Ce n'est pas parce que le Royaume-Uni a pris une décision souveraine qu'il est dégagé de ses obligations par rapport à la France ».

Le président faisait ici allusion au Brexit et aux accords du Touquet signés en 2003, qui placent la frontière britannique en France. Pour le moment, la seule véritable « contribution » du Royaume-Uni à la situation calaisienne est le financement d'un mur « anti-migrants ».

Ce double mur de 4 mètres de haut, qui borde la route qui mène au port de Calais, est censé empêcher les migrants d'essayer de monter dans les camions qui roulent vers le Royaume-Uni.

La maire de Calais, Natacha Bouchard (LR), a menacé la semaine dernière de prendre un arrêté interruption contre les travaux du mur « sous huit jours ». « Les Calaisiens en ont ras le bol de voir des barrières et des barbelés partout, on se sent complètement enfermé, » avait déclaré la maire à l'AFP.


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