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FRANCE

François Hollande parle pour la première fois du candidat Donald Trump

Dans une interview accordée au journal Les Échos, le président estime que l’élection de Trump serait dangereuse et « compliquerait les rapports entre l’Europe et les États-Unis ».
Image via Pablo Tupin-Noriega (Wikimedia France)

Dans une longue interview accordée au journal Les Échos, parue ce jeudi, le président François Hollande se livre à une vive critique de Donald Trump, le candidat républicain à la prochaine élection présidentielle américaine. Il s'est également exprimé sur le sujet brûlant de la loi Travail en France.

« Ses slogans diffèrent peu de ceux de l'extrême droite en Europe et en France : peur de la déferlante migratoire, stigmatisation de l'islam, mise en cause de la démocratie représentative, dénonciation des élites - alors même que Donald Trump, par sa fortune en est l'incarnation la plus évidente », a lancé le président à propos du candidat milliardaire, qui est à la tête d'un véritable empire immobilier et financier.

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À la question de savoir si l'entrée de Donald Trump à la Maison Blanche serait dangereuse, François Hollande a répondu « oui », ajoutant que « son élection compliquerait les rapports entre l'Europe et les États-Unis ». Le président s'est alors clairement positionné en faveur de la candidate démocrate : « Le meilleur service que peuvent rendre les démocrates, c'est de faire élire Hillary Clinton. »

Le chef de l'État a aussi mis en garde contre les chances de Donald Trump de remporter les présidentielles. Il a fait un parallèle avec le « Brexit », la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, pour laquelle les Britanniques se sont déclarés majoritairement favorables lors d'un référendum le 23 juin. « Ceux qui affirment que Donald Trump ne peut pas être le prochain président des États-Unis sont les mêmes qui prétendaient que le Brexit ne serait jamais voté », a-t-il affirmé.

L'ancien candidat à la présidentielle américaine, Bernie Sanders, a aussi rapproché les arguments défendus par les partisans du « Brexit » au Royaume-Uni et ceux martelés par le candidat républicain. « Nous n'avons pas besoin de changement guidé par la démagogie, le sectarisme et le rejet des immigrés, idées qui ont ponctué une bonne partie de la rhétorique de la campagne pour le Brexit et qui sont centrales dans le message de Donald Trump », a écrit Bernie Sanders dans une tribune publiée dans le New York Times.

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Comme le rappelle l'AFP, Hillary Clinton et Donald Trump étaient au coude-à-coude, avec 42 pour cent pour la démocrate et 40 pour cent pour le républicain, dans le tout dernier sondage publié mercredi pour la présidentielle du 8 novembre.

C'est la première fois que François Hollande se prononce sur la candidature de Donald Trump. Manuel Valls avait pour sa part qualifié en mai le candidat républicain de « mauvais homme ».

Loi Travail et baisse d'impôts

Dans Les Échos, François Hollande s'est aussi exprimé sur la situation économique du pays. Il a d'abord assuré de la reprise en France et d'un « début d'inversion de la courbe du chômage », malgré les derniers résultats décevants en la matière. Pour lui, « c'est un fait indiscutable ». Estimant que la croissance sera « supérieure à 1,6 pour cent cette année », le président a affirmé que cela permettra au gouvernement de « créer au moins 200 000 emplois ».

À quelques mois de l'élection présidentielle en France, le chef de l'État a aussi annoncé des baisses d'impôt, « si malgré le Brexit la croissance était de 1,7 pour cent en 2017 ». Le geste fiscal ne dépasserait pas 2 milliards d'euros et « viendrait s'ajouter aux allégements accordés depuis 2014 et qui ont d'ores et déjà concerné 12 millions de contribuables ». Cette nouvelle mesure concernerait les classes moyennes, selon « [la] préférence » de François Hollande qui ne s'est pas encore lancé officiellement dans la course à la prochaine présidentielle.

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Enfin, le président est revenu sur le projet controversé de la loi travail. Réaffirmant la position du gouvernement, il a assuré que « la loi sera votée et promulguée dans les délais prévus », évoquant, si une majorité n'était pas trouvée, un nouveau recours à l'article 49-3.


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Image via Pablo Tupin-Noriega (Wikimedia France)