Photo par Jeon Heon-Kyun/Reuters
Le 16 avril 2014, le ferry délabré MV Sewol chancelle dangereusement avant de se renverser et de couler dans les eaux froides au large de la ville portuaire de Incheon, à l'ouest de Seoul. 300 personnes se noient. La plupart sont des enfants qui étaient en sortie scolaire.Un an après, à la veille du plus grave accident maritime du pays, les proches des enfants, et quelques uns des 172 survivants de l'accident sont remontés à bord d'un ferry et se sont rendus là où le navire et ses passagers ont coulé. Certains ont jeté dans l'eau des chrysanthèmes blancs. D'autres parents ont lancé les snacks préférés de leurs enfants.À une heure de bateau, un quai sur l'île de Jindo qui est devenue une sorte de temple à la mémoire des victimes. Les membres de la famille font des veillées funèbres, entourés des photographies et des affiches de leurs proches. On trouve des lettres, des rubans jaunes, des offrandes. Depuis ce même rivage le gouvernement avait lancé ses opérations de sauvetage, que beaucoup dans le pays estiment avoir été trop tardives.À Jindo, jeudi, la présidente sud-coréenne Park Geun-hye a indiqué vouloir remonter à la surface le Sewol, expliquant qu'elle prendra "toutes les dispositions nécessaires pour récupérer le navire au plus vite."Le Sewol fait plus de 7 500 tonnes, le remonter à la surface sans l'endommager coûterait ente 91 et 137 millions de dollars. Cela pourrait prendre un an. Le projet suscite la polémique. Une pétition fait le tour du pays pour réclamer des responsables, une enquête plus indépendante, et la recherche des neuf corps toujours manquants.L'Assemblée de Corée du Sud a récemment adopté une résolution en ce sens, disant que ces actions "apaiseraient les esprits des victimes, des survivants, et des familles en deuil…tout comme celles de tous les citoyens."Les Guardes côtes de la République de Corée pendant l'opération de sauvetage.La colère dirigée contre les officiels était palpable en ce jour d'anniversaire du naufrage, avec des proches des disparus en train de barrer la route d'un mémorial à Park. Des familles en deuil ont également tourné le dos au Premier ministre Lee Wan-koo dans le hall du souvenir.Le capitaine du Sewol quitte le ferry en sous-vêtements alors que le navire coule avec des centaines d'enfants restés dans leurs cabines comme l'équipage le leur avait demandé.Les autorités de Corée du Sud ont été largement critiquées quelques jours après le drame pour ne pas avoir imposé des mesures de sécurité et des régulations qui auraient permis d'éviter que ce bateau vieux de 18 ans, incapable de naviguer, se retrouve sur l'eau avec deux fois plus de passagers que ce qui était autorisé. Les condamnations publiques se sont également concentrées envers l'équipage qui a quitté le navire sur des embarcations de sauvetage alors que le Sewol penchait dangereusement, laissant les enfants et autres passagers couler à l'intérieur de la coque, là où on leur avait dit de rester.Le capitaine du bateau, qui avait quitté sa timonerie au moment où le navire a pris son virage fatal qui l'a fait chavirer, a été l'un des premiers à fuir. Lee Joon-seok, 69 ans, avec 14 autres membres d'équipage, ont été ensuite condamnés de 5 à 36 ans de prison pour négligence, abandon, et violation des lois marines.En tout, 139 personnes qui ont été impliquées dans l'incident, dont des responsables de compagnies de ferry, des membres d'équipage et des personnes en charge des règlements de navigation, ont été arrêtées.
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