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corée du nord

Interpol à la recherche des suspects du meurtre de Kim Jong-nam

Interpol recherche quatre Nord-Coréens suspectés d’être impliqués dans le meurtre du demi-frère de Kim Jong-un.

Interpol a déclenché ce jeudi une « notice rouge » visant quatre Nord-Coréens suspectés d'être impliqués dans l'assassinat bizarroïde du demi-frère de Kim Jong-un en Malaisie. Mais cela ne va sans doute pas arranger les choses.

Une notice rouge, l'équivalent pour Interpol d'un mandat d'arrêt international, prévient les polices de 190 pays de la recherche de suspects. Objectif : les extrader et les condamner.

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Mais la Corée du Nord, isolée sur la scène internationale, n'est pas membre d'Interpol — une distinction qu'elle partage seulement avec neuf autres pays, la plupart étant des minuscules États des îles du Pacifique. Si les quatre suspects ont réussi à retourner dans leur pays d'origine, comme les enquêteurs le supposent, la notice rouge est inutile.

Kim Jong-nam, demi-frère du leader nord-coréen, a été tué à l'aéroport international de Kuala Lumpur le 13 février dernier par deux femmes qui lui ont aspergé le visage de VX, un puissant agent toxique. Les autorités malaysiennes ont inculpé les deux femmes — une Vietnamienne et une Indonésienne — pour homicide au début du mois de mars. Les deux femmes ont expliqué qu'elles pensaient participer à un canular télévisé.

La police malaisienne recherche sept Nord-Coréens suspectés d'être impliqués dans le meurtre. Les quatre — Hong Song Hak, 34 ans, Ri Ji Hyon, 33 ans, O Jong Gil, 55 ans, et Ri Jae Nam, 57 ans — qui font l'objet d'une notice rouge étaient à l'aéroport le jour du meurtre, et se sont volatilisés depuis, selon les déclarations de Khalid Abu Bakar, chef de la police malaisienne.

« Nous comptons sur Interpol pour les interpeller », a-t-il ajouté.

Les trois autres suspects nord-coréens se cachent dans l'ambassade de leur pays en Malaisie, selon la police malaisienne.

Dans la plus pure tradition nord-coréenne, un des diplomates du pays de Kim Jong-un a jugé que le meurtre et l'enquête étaient le fait d'un « complot abject et extrêmement dangereux » de la part des États-Unis et de la Corée du Sud, visant à salir Pyongyang.

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« Les seuls qui bénéficieront de cet incident seront les pays ennemis », a déclaré Pak Myong Ho aux journalistes, lors d'une conférence de presse à l'ambassade nord-coréenne de Pékin, tenue ce jeudi.

Le meurtre de Kim Jong-nam a entraîné une détérioration critique des relations entre la Corée du Nord et la Malaisie, qui nouaient des liens forts jusqu'ici. Pyongyang, furieux de l'enquête malaisienne, et niant toute implication dans le meurtre, a refusé de collaborer et de livrer les suspects se terrant dans son ambassade.

La semaine dernière, la Malaisie a rappelé son ambassadeur de Corée et renvoyé l'ambassadeur de Pyongyang chez lui. Le pays de Kim Jong-un a répliqué en empêchant neuf Malaysiens — trois diplomates et six membres de leur famille — de partir du pays ermite. Le Premier ministre malaisien, Najib Razak, a parlé de prise d'otage « odieuse », refusant la sortie des Nord-Coréens en Malaisie en guise de réponse.

La Corée du Nord ne reconnaît pas le corps de Kim Jong-nam, mais demande avec insistance aux autorités malaysiennes de leur remettre. Celles-ci ont indiqué ce mercredi avoir utilisé des échantillons ADN des enfants de Kim Jong-nam pour confirmer qu'il était bien la victime.

Kim Jong-nam était l'aîné des fils de l'ancien leader nord-coréen Kim Jong-il. Il vivait avec sa famille sur le territoire chinois de Macao jusqu'à sa mort.


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