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Crime

Des milliers de Vénézuéliens manifestent pour demander la tenue rapide d'un référendum

Si le référendum se tient avant la fin de l'année, des élections générales seront organisées. S'il se tient après, l'actuel président sera remplacé par son vice-président pour finir le mandat.
Photo de Carlos Garcia Rawlins/Reuters

L'opposition politique du Venezuela est descendue dans la rue ce mercredi. Elle voulait faire pression sur les autorités électorales du pays pour qu'elles fassent avancer le processus visant à forcer la tenue d'un référendum sur le maintien ou non du président Nicolás Maduro.

Les manifestants ont défilé dans les villes de tout le pays. Dans la capitale, à Caracas, ils ont fait face à des rangées de soldats et d'officiers de police qui ont bloqué l'accès au siège du Conseil national électoral. Les autorités ont aussi fermé huit stations de métro près des zones où les manifestants étaient attendus.

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« Le déploiement militaire illustre à quel point Nicolas Maduro a peur de son propre peuple », a tweeté le principal leader d'opposition, Henrique Capriles, à propos de la manifestation.

Le conseil électoral a dépassé sa propre date butoir fixée à ce mardi pour évaluer la légitimité des 400 000 signatures que l'opposition a collectées — première étape pour forcer la tenue du référendum. À la place, le conseil a publié une déclaration dans laquelle il annonçait qu'il se réunirait pour discuter des signatures lundi prochain.

Le conseil électoral a aussi critiqué les appels à manifester de l'opposition qui risquaient de dégénérer dans la violence — celle-ci pouvant nuire à la possibilité de tenir un référendum selon l'autorité électorale.

« Nous appelons à ce que toute violence soit évitée », a déclaré le conseil. « Nous rappelons aux gens, comme nous l'avons fait en juin dernier, que toute agression ou tout trouble de l'ordre public imposera la suspension des activités électorales, jusqu'à ce que l'ordre et la tranquillité soient restaurés. »

En supposant que le conseil valide assez de signatures pour clore la première étape du processus menant au référendum, il annoncerait théoriquement ensuite les dates durant lesquelles les partisans du référendum devront récolter quatre millions de signatures.

La question du timing du référendum est clé. Si celui-ci se tient après janvier 2017, Maduro serait remplacé par son vice-président pour finir son mandat. Mais si le résultat du référendum est connu avant janvier 2017, les autorités électorales devront appeler à une élection générale.

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Pour Maduro, il est impossible d'organiser un référendum d'ici la fin de l'année. Diosdado Cabello, l'ancien président de l'Assemblée national et un proche allié du président, a répété ce message mardi.

« Il n'y a simplement aucun moyen de tenir un référendum cette année », a-t-il déclaré à des partisans, lors d'une réunion du réseau de distribution de nourriture dans l'État de Trujillo. « Et, vu la manière dont vont les choses, nous n'en aurons pas non plus en 2017. »

Cette semaine, la direction du Parti Socialiste au pouvoir a a accusé la coalition d'opposition d'avoir fraudé lorsqu'elle a rassemblé des signatures en faveur du référendum.

Un sondage d'opinion en juin, mené par Venebarómetro, a conclu que 73 pour cent des Vénézuéliens désapprouvent le gouvernement de Maduro, et que 64 pour cent d'entre eux seraient prêts à voter en faveur de sa destitution.

La controverse sur le référendum a lieu alors que la crise économique au Venezuela s'intensifie.

La semaine dernière, le Fonds monétaire international (FMI) a estimé que le pays finira l'année avec une inflation de 700 pour cent. Pendant ce temps, on s'attend à ce que le produit intérieur brut (PIB) se contracte de 8 pour cent, et que les pénuries de nourriture déclenchent des émeutes à travers le pays.

Un nombre important de Vénézuéliens envisagent la traversée de la frontière fermée avec la Colombie comme leur unique espoir pour obtenir des produits de base et des médicaments. Ce mardi, les autorités guyanaises ont annoncé l'arrestation de 14 Vénézuéliens qui étaient entrés illégalement dans le pays, apparemment à la recherche de nourriture.


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