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Crime

La violence monte encore d'un cran en Syrie

Les frappes aériennes du gouvernement syrien et le pilonnage d’obus mené par divers groupes armés ont tué des dizaines de civils à Alep au cours des derniers jours.
Des gens inspectent un immeuble détruit par les frappes aériennes à Damas, le 4 avril 2016. Photo de Mohammed Badra/EPA

Les frappes aériennes du gouvernement syrien et le pilonnage d'obus mené par divers groupes armés ont tué des dizaines de civils à Alep au cours des derniers jours. Voilà ce que rapportent des secouristes et des groupes de suivi de la situation syrienne, alors que la ville subit une escalade des violences.

L'augmentation des combats a réduit en cendres l'accord de cessation des hostilités et survient après l'effondrement des discussions de paix menées à Genève la semaine dernière sous l'égide des Nations unies.

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D'après Human Rights Watch (HRW), la branche d'Alep du Syrian Civil Defense — un groupe de secouristes volontaires surnommées les « Casques blancs » — indique que les bombardements ont fait au moins 89 morts et ont blessé 135 personnes dans la ville depuis le 22 avril.

Un avion a notamment bombardé un marché du quartier de Sakhour (nord-est d'Alep), tuant 17 civils. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) basé en Grande-Bretagne, qui collecte des informations via des contacts sur place, assure que 60 personnes sont mortes entre le 22 et le 24 avril.

Difficile de savoir qui a mené ces frappes aériennes : les avions du gouvernement syrien ou ceux de leurs alliés russes, qui bombardent les zones tenues par les rebelles depuis septembre dernier. Des groupes rebelles et des factions de groupes islamistes pilonnent aussi des quartiers tenus par le régime.

Le 25 avril, cinq membres des Casques blancs oeuvrant à Alep ont été tués par des frappes aériennes. Le groupe a aussi subi une attaque à la roquette contre ses locaux et a posté des photos des dommages sur Twitter.

Atareb — The White Helmets (@SyriaCivilDef)April 26, 2016

Un chirurgien présent à Alep pour soigner les victimes des frappes a confié à VICE News qu'il y avait eu de nombreux bombardements cette semaine, et ce, dans de nombreux quartiers. La plupart des frappes ont eu lieu en fin de matinée, nous a expliqué le chirurgien. Ainsi, chaque jour son équipe et lui passent des heures à soigner des victimes.

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HRW indique que les frappes ne semblaient pas cibler des objectifs militaires — ce qui pourrait donc constituer un crime de guerre. L'ONG appelle la communauté internationale à s'activer pour protéger les civils syriens.

« Avec le nombre de civils tués qui augmente et les centaines de milliers de personnes qui fuient le pays, les grandes puissances doivent se concentrer sur la protection des civils dans toute la Syrie, » explique Nadim Houry, le directeur du département Moyen-Orient à HRW. « Les grandes puissances, particulièrement celles qui siègent au Conseil de sécurité [des Nations unies], peuvent prendre des mesures décisives pour améliorer la protection des civils et dissuader les groupes les plus violents. »

Des groupes armés de l'opposition ont tué au moins 20 civils depuis le 22 avril, d'après l'agence de presse SANA gérée par le gouvernement, dont 16 pour la seule journée de lundi. Les rebelles ont aussi bombardé le quartier d'Alep contrôlé par les Kurdes du Sheikh Maqsoud, d'après des militants locaux et les forces kurdes.

Le 25 avril, l'OSDH a indiqué qu'au moins 19 personnes dont 3 enfants ont été tuées et que 120 autres personnes ont été blessées suite aux bombardements des rebelles contre certaines zones d'Alep.

Des frappes aériennes ont aussi eu lieu cette semaine dans d'autres parties du pays. Un autre groupe de suivi, le Réseau Syrien pour les Droits de l'Homme, a déclaré avoir enregistré les meurtres de 28 personnes par les forces du gouvernement et pro régime pour la seule journée de mardi.

Le 26 février, des discussions de paix avaient permis d'aboutir à une pause des violences (non-complète) après une cessation des hostilités. Le niveau de violence a depuis augmenté et le Haut Comité des négociations (HCN) de l'opposition s'est retiré des discussions la semaine dernière.


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