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L’avion à l’énergie solaire a réussi son tour du monde

Après un voyage de plus d’un an à travers les quatre continents, le Solar Impulse 2 a atterri dans la nuit de lundi à mardi près d’Abou Dhabi. Il a parcouru près de 43 000 kilomètres en utilisant uniquement l’énergie solaire.
Image via Solar impulse

Près de 43 000 kilomètres parcourus, à travers quatre continents, sans utiliser une goutte de carburant. C'est le défi que vient de relever le Solar Impulse 2, un avion qui fonctionne uniquement à l'énergie solaire.

L'appareil s'est posé dans la nuit de lundi à mardi, à 04h05 (00h05 GMT), à l'aéroport Al-Batten, près d'Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis. Il a ainsi bouclé un tour du monde commencé au même endroit, le 9 mars 2015.

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I can't believe I've landed, 13 years after having dreamt of flying around the world without fuel — Bertrand PICCARD (@bertrandpiccard)26 juillet 2016

« L'avenir est propre », s'est exclamé Bertrand Piccard, qui a piloté l'avion lors de la dernière étape d'un voyage ayant totalisé 23 jours de vol effectifs. « On croit que c'est de la science-fiction mais c'est en fait la réalité d'aujourd'hui », a-t-il ajouté, selon l'AFP.

Ce passionné d'aéronautisme suisse, psychiatre de formation, est à l'origine de ce projet. Après avoir réalisé le premier tour du monde en ballon sans escale, il a entrepris en 1999 de retenter l'aventure, mais cette fois à bord d'un avion solaire. Il a été rejoint en 2003 par un ingénieur et pilote militaire suisse, André Borschberg. Ensemble, ils ont mené le projet Solar Impulse.

Le premier prototype a été dévoilé en juin 2009. En 2010, celui-ci a volé 24 heures sans interruption grâce à la seule énergie du soleil. Il a ensuite été remplacé par un nouveau modèle amélioré, le Solar Impulse 2. L'engin pèse une tonne et demie. Il est aussi large qu'un Boeing 747. Ses ailes sont recouvertes de 17 000 cellules photovoltaïques qui alimentent ses batteries.

Durant son tour du monde, le SI2 a volé à une vitesse moyenne d'environ 80 km/h, à plus de 8 500 mètres d'altitude au maximum. Après son départ d'Abou Dhabi, l'avion a rejoint le Sultanat d'Oman.

Il a survolé l'Asie, faisant des escales en Inde ou en Chine. Il a ensuite traversé l'Amérique du Nord, s'arrêtant notamment à San Francisco, Tulsa ou New York. Il a enfin traversé l'Atlantique sans escale et s'est posé à Séville, en Espagne. Le 13 juillet, il a rallié Le Caire, dernière escale avant son retour aux Émirats arabes unis.

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Le périple n'a pas été de tout repos pour les deux Suisses, qui ont piloté l'avion à tour de rôle. Le cockpit ne fait en effet que 3,8 m2. Sans air conditionné, ni chauffage, la cabine est recouverte d'une mousse isolante qui a permis d'atténuer les températures extrêmes en vol, pouvant aller de 40 à -40 degrés Celsius.

À lire : Le tour du monde de l'avion solaire a commencé, le calvaire de ses pilotes aussi

Le voyage ne s'est pas non plus déroulé sans accroc. Il devait durer cinq mois au départ, il a finalement duré un an et quatre mois.

En cause notamment : une pause forcée de huit mois à Hawaï. Le 2 juillet 2015, André Borschberg, aux commandes de l'avion, a battu le record du monde de vol en solitaire en reliant Nagoya (au Japon) à Hawaï. Il a parcouru 8 924 kilomètres en moins de 5 jours et 5 nuits. Mais à son arrivée, l'appareil a été paralysé au sol pour raison technique.

Le pilote se souvient aussi d'« instants cadeau », comme les survols de la statue de la Liberté à New York ou des pyramides en Égypte. « Ça peut paraître simple, mais ce sont des symboles de notre civilisation, des emblèmes de l'histoire et les survoler avec cet engin du futur, d'un futur renouvelable et propre, ça provoque une vive émotion », s'est-il exclamé dans une interview à Francetvinfo.

Et maintenant ? Les deux pionniers ne souhaitent surtout pas que leur tour du monde marque la fin de leur aventure et de leurs découvertes.

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Comme le rappelle le journal La Croix, de nombreux brevets ont été déposés par des industriels depuis le lancement du projet Solar Impulse. Le chimiste belge Solvay, l'un des principaux partenaires du projet, a par exemple développé un film polymère léger, résistant aux UV et étanche pour encapsuler les capteurs solaires.

« Tout est possible. Pourquoi ne pas rêver, ne pas essayer encore », a lancé Bertrand Piccard après son atterrissage. Il a ainsi proposé la création d'un comité international des technologies propres pour « conseiller les gouvernements » et « lutter contre le changement climatique ».

My biggest achievement is inspiring others to take part in the — Bertrand PICCARD (@bertrandpiccard)26 juillet 2016


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