Le GIGN va assurer la sécurité du Tour de France pour la première fois

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé ce mardi un dispositif exceptionnel pour assurer la sécurité du Tour de France, qui débutera le 2 juillet prochain dans un pays toujours en état d'urgence. Il y aura notamment la présence pour la première fois du GIGN (Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale).

Lors d'un discours devant les organisateurs du Tour de France 2016, le ministre a déclaré que 23 000 policiers et gendarmes seront présents au bord des routes cet été. « Des évaluations sont en cours afin d'examiner si nous devons rehausser encore, ici ou là, ce niveau d'engagement », a précisé Bernard Cazeneuve. Comme chaque année, 50 motocyclistes de la Garde Républicaine seront mobilisés. Les cyclistes seront également accompagnés durant toute la durée de la course par 12 policiers permanents.

Fait nouveau cette année : l'unité d'élite de la gendarmerie, le GIGN, suivra le Tour de France tout au long de l'épreuve. « Dans la logique du schéma national d'intervention que j'ai présenté le 19 avril dernier, il s'agit de disposer d'éléments capables de réagir dans l'urgence absolue à une attaque terroriste perpétrée aux abords et sur l'itinéraire de l'épreuve », a expliqué le ministre de l'Intérieur sans donner plus de précisions sur les modalités concrètes de ce déploiement. Selon RTL, un hélicoptère du GIGN pourrait survoler les épreuves.

Créé au début des années 1970, le GIGN est spécialisé dans les interventions face à des situations de crise, en milieu parfois très hostile. Au fil du temps et des évènements, les missions du GIGN se sont progressivement centralisées autour de certains cas particuliers : la protection du Président de la République et des diplomates français à l'étranger, les détournements d'avion, les attaques chimiques, ou plus fréquemment lorsque des forcenés se retranchent chez eux avec une arme. Ce week-end, un membre du GIGN est mort lors d'une intervention visant à maîtriser un forcené.

Le dispositif exceptionnel pour cet été entend assurer la protection des 10 à 12 millions de spectateurs qui assistent chaque année au Tour de France, le « 3e événement sportif mondial, diffusé dans 190 pays, couvert par 2 000 journalistes, regardé par 3,5 milliards de téléspectateurs », rappelle le ministre. Cette année, après être partie du Mont Saint-Michel, dans la Manche, la course cycliste passera notamment par trois pays limitrophes : l'Espagne, la Principauté d'Andorre et la Suisse. Cette 103e édition s'étendra sur un parcours de 3 519 kilomètres, jalonné par 21 étapes, dont neuf étapes de montagne.

Un poste de commandement mis en place

Les acteurs de la sécurité civile, qui comprend notamment les sapeurs-pompiers, ont aussi été mobilisés. Bernard Cazeneuve affirme que « l'ensemble des services d'incendie et de secours ont pris les dispositions nécessaires pour s'adapter à l'afflux de spectateurs ». Le ministre adressera aussi dans les prochains jours « une circulaire aux préfets concernés par le Tour de France 2016 en leur demandant d'activer leur centre opérationnel départemental (COD) », un dispositif de gestion de crise qui réunit les différents acteurs de la sécurité civile.

Pour assurer une meilleure coordination entre les services, le ministre a demandé « aux directeurs généraux de la gendarmerie nationale, de la police nationale, et de la sécurité civile, d'être représentés en permanence au sein du PC (poste de commandement) mis en place ». Un membre du corps préfectoral désigné par Bernard Cazeneuve sera aussi « intégré au PC organisateur sur l'ensemble du parcours, qui coordonnera l'ensemble des équipes du ministère de l'intérieur dans ce cadre et qui sera le point de contact privilégié des préfets des départements traversés par le Tour ».

L'enjeu de l'Euro 2016

Avant le départ du Tour, le gouvernement devra sécuriser un autre événement sportif majeur organisé dans le pays : l'Euro 2016. Le ministre a d'ailleurs fait référence dans son discours aux « dysfonctionnements fâcheux dans le dispositif de sécurité mis en place au Stade de France lors de la finale de la Coupe de France de football samedi dernier ». Le match qui opposait l'Olympique de Marseille au Paris-Saint-Germain devait permettre de tester les mesures sécuritaires prises en vue du championnat d'Europe de football qui commencera le 10 juin.

Mais de nombreuses failles ont été soulevées. Le Monde relate ainsi des « foules agglutinées aux portes », des « bousculades » ou encore des « fumigènes et bombes agricoles introduits dans l'enceinte ». Bernard Cazeneuve a convoqué les représentants de la Fédération Française de Footaball (FFF) et d'Euro 2016 SAS, l'organisateur, à une réunion qui s'est tenue lundi matin. Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a tenu à préciser que « les spécificités attachées à cette manifestation sportive – organisateur, clubs, supporters – ne permettent cependant pas de lui conférer valeur de test pour l'EURO 2016 ».

À l'issu de cette réunion, il a toutefois été décidé « de corriger sans tarder les dysfonctionnements constatés ». Le détail des mesures prises pour l'Euro sera communiqué dans les prochains jours.

Le premier match de l'Euro, qui opposera l'équipe de France à celle de la Roumanie, se tiendra le 10 juin au Stade de France. Durant un mois, les matchs auront aussi lieu dans plusieurs villes de France, comme par exemple Marseille, Lyon ou Bordeaux.

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Le GIGN en exercice en 2014 (Via ministère de l'Intérieur)