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Crime

Le gros ballon de surveillance militaire qui a mis le bazar aux USA s’est enfin crashé

Les câbles de l’aéronef auraient détruit des lignes électriques dans le comté de Columbia, en Pennsylvanie, avant que l’ensemble chute près de la ville de Bloombsurg.
John Hamilton/White Sands Missile Range Public Affairs Handout/VIA DVIDS/EPA

Le cauchemar est enfin terminé. Le ballon militaire qui a fait des ravages dans le nord-est des États-Unis est finalement cloué au sol.

Un agent de la police de l'État de Pennsylvanie, Angela Bieber, a déclaré au Baltimore Sun que le ballon était « maîtrisé ». « Il ne bouge plus », a-t-elle dit au journal.

Here is the — Nikki Krize (@NikkiKrize)October 28, 2015

L'aéronef militaire long d'environ 75 mètres, un « ballon captif », s'est détaché de son amarrage dans la base militaire de la ville Aberdeen, dans le Maryland, au début de l'après-midi mercredi, et a flotté sur une distance d'environ 160 kilomètres, et jusqu'à près de 5 kilomètres d'altitude dans le nord-est du pays, indique la base sur sa page Facebook.

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Le ballon aurait détruit des lignes électriques dans le comté de Columbia, en Pennsylvanie, avant de chuter près de la ville de Bloombsurg..

A viewer just sent us this photo from Bloomsburg. We are getting numerous reports of sightings in that area. — Jon Meyer (@JonMeyerWNEP)October 28, 2015

L'aéronef fait partie du système de surveillance du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD), qui utilise des radars pour analyser le ciel autour de la ville de Washington, afin d'attraper les missiles ou les drones qui menacent la capitale.

Sur Twitter, certains utilisateurs se sont amusés de cette virée du ballon au-dessus des États-Unis.

Latest photos of runaway — Powerwave20 (@Powerwave20)October 28, 2015

Des avions de combat F-16 ont suivi le ballon, car il traînait près de 2 000 mètres de câbles, un danger potentiel non seulement pour les gens ou les équipements matériels à terre, mais aussi pour les autres engins volants susceptibles de passer en dessous de lui.

« Nous conseillons à quiconque qui voit l'aéronef d'appeler le 911 [le numéro des secours aux États-Unis] immédiatement », a déclaré le porte-parole de la base militaire, Heather Reeler, selon le Baltimore Sun. « Les gens doivent se maintenir à distance de l'aéronef et de ses attaches, car un contact avec eux peut représenter un danger significatif. »

L'aéronef fait partie d'un programme de dirigeables militaires américain (JLENS) qui peut analyser le ciel jusqu'à 550 kilomètres à la ronde. Le système peut également repérer des navires et des véhicules.

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Ce programme à plus de 2,7 milliards de dollars (environ 2,5 milliards d'euros) est très controversé; les aéronefs sont peu fiables, vulnérables en cas de mauvais temps, et des défenseurs de la vie privée affirment que les outils très sensibles pour collecter les signaux à bord pourraient violer les libertés civiles américaines.

Le mois dernier, le Baltimore Sun a publié une enquête qui révélait que des responsables du Pentagone avaient déterminé que le dirigeable ne pouvait pas faire la distinction entre des objets volants amis ou ennemis et était équipé de logiciels défaillant, entre autres problèmes.

Plus tôt cette année, le système a échoué à empêcher Douglas Hughes, 61 ans, d'atterrir sur la pelouse du Capitole, après avoir volé à bord d'un mini-hélicoptère sur près de 50 kilomètres dans l'espace aérien restreint de la ville de Washington, par exemple.

Deux dirigeables sont désormais en service dans le Maryland. Le Pentagone a annulé le projet qui devait étendre leur nombre à 28. « J'ai essayé de tuer [ce projet], » a déclaré au journal le général Peter W. Chiarelli, l'ancien chef d'état-major adjoint de l'armée.

Le Centre d'information privée électronique (EPIC) a obtenu des documents qui montrent que le JLENS — qui a d'abord été utilisé en Irak — pourrait également être utilisé un jour pour espionner les Américains avec des caméras vidéos, et d'autres outils de surveillance.

L'armée a nié que les dirigeables épient les Américains.

« Je ne peux que continuer de souligner qu'il n'y a aucune caméra ou équipement vidéo à bord, » a déclaré le capitaine de l'armée Matt Villa au Baltimore Sun l'année dernière. « Ses radars ne peuvent pas détecter les gens, il ne stocke pas les informations. »

Raytheon, l'entreprise qui construit les dirigeables, elle, se prépare à investir plus d'argent dans le programme : l'entreprise propose désormais sur LinkedIn un travail de « surveillant » à Aberdeen pour garder un oeil sur les dirigeables, et vraisemblablement pour les empêcher de s'envoler.

Suivez John Dyer sur Twitter : @johnjdyerjr