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FRANCE

Le lycée parisien occupé par plus de 700 migrants a été évacué ce matin

Les quelque 700 migrants qui occupaient ce bâtiment de quatre étages dans des conditions de vie difficiles ont été évacués par les forces de l’ordre ce vendredi matin et acheminés vers des centres d’hébergement.
Photo par Etienne Rouillon / VICE News

VICE News regroupe ses articles sur la crise migratoire mondiale sur son blog « Migrants »

À partir de 6 heures ce vendredi matin, environ 700 migrants installés dans un lycée désaffecté du XIXe arrondissement parisien (nord de Paris) ont été évacués dans le calme par les forces de l'ordre. Le mode d'évacuation était semblable à celui d'autres refuges de fortune à Paris ces dernières semaines.

La presse était tenue à l'écart par un très important dispositif policier verrouillant l'accès au lycée Jean-Quarré. Tout ce début de matinée, des cars se sont succédés pour emmener les personnes qui avaient trouvé refuge dans l'ancien lycée désaffecté vers des centres d'hébergement. À chaque fois qu'un car partait, des personnes venues apporter leur soutien aux migrants entamaient des chants en faveur de leur cause.

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Un car avec des migrants comme passagers quitte le lycée Jean-Quarré en direction du Nord de Paris (Photo par Etienne Rouillon / VICE News)

Les migrants, pour la plupart des hommes Soudanais, des Érythréens ou des Afghans, avaient été prévenus la veille de l'évacuation et certains étaient déjà sortis du lycée ce matin avant l'arrivée de la police, leurs bagages sous le bras.

Les policiers sont entrés dans le bâtiment pour faire sortir ceux qui étaient toujours dans les étages. De nombreux migrants exprimaient leur hâte de quitter le lycée où les conditions de vie étaient difficiles, notamment à cause de problèmes de sécurité.

Évacuation ce matin du lycée Jean Quarré a — CAMILLE GHARBI (@camille_gharbi)23 Octobre 2015

Les occupants du lycée ont été acheminés dans 26 bus en direction de plusieurs centres d'hébergement, dont ni le nombre ni les lieux n'ont été communiqués.

Les premiers migrants étaient arrivés le 31 juillet dernier dans ce bâtiment de quatre étages qui date des années 1970. Les conditions de vie y étaient précaires, avec des salles de cour transformées en dortoir et la présence d'amiante dans les locaux. VICE News s'était rendu sur place début septembre :

À lire : Le lycée abandonné de Paris devenu refuge pour les migrants

Le bâtiment principal du lycée Jean-Quarré début septembre (Pierre-Louis Caron / VICE News)

Ce vendredi matin, des travailleurs sociaux étaient présents à l'extérieur du lycée et distribuaient des petits-déjeuners aux migrants qui montaient dans les cars.

Le préfet d'Île de France Jean-François Carenco était également présent pour le début de l'évacuation. Il a justifié la nécessité de cette opération en parlant d'une « urgence humanitaire. » Le préfet a assuré que les migrants « seront tous pris en charge et domiciliés, » sans donner plus de précisions sur les lieux et les conditions de ces relogements.

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Le 26 septembre, le tribunal administratif de Paris avait rendu un jugement laissant aux occupants du lycée un mois pour quitter les lieux.

Un important dispositif policier verrouillait l'accès au lycée Jean-Quarré en direction du Nord de Paris (Photo par Etienne Rouillon / VICE News)

Le lycée était en grande partie géré par un collectif de citoyens. Des disputes s'étaient multipliées depuis quelques semaines. Le 16 octobre, six personnes avaient été blessées dans une bagarre après des coups de barre de fer.

Cette évacuation intervient après celles des campements de fortune de La Chapelle en juin, et de celui situé près de la gare d'Austerlitz mi-septembre, et qui s'étaient déroulées dans des conditions similaires, après des premières évacuations qui s'étaient mal passées plus tôt dans l'été, faute notamment de solution de relogements.

En fin de journée, une petite centaine de migrants — qui disent venir du lycée après ne pas avoir été relogés ce matin sans explication des autorités — s'est retrouvée sur le parvis de l'Hôtel de Ville à Paris. Rapidement encerclée par une trentaine de CRS, les migrants réclamaient des papiers et un logement, accompagnés par quelques militants défendant leurs droits.

Sur le parvis de l'Hotel de Ville (Photo par Pierre Longeray / VICE News)

En milieu d'après-midi, la situation était au point mort. Toujours encerclés par les CRS, les migrants n'avaient pas le droit de sortir du cercle, sauf pour aller aux toilettes — 2 par 2 et escortés par trois CRS.

Suivez Lucie Aubourg : @LucieAbrg