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Crime

Le président du Liberland arrêté pour avoir tenté de rentrer dans le pays qu'il vient de créer

Cinq heures de garde à vue et 177 dollars d'amendes plus tard, il nous a dit que cela constituait une avancée majeure dans les relations entre son pays et la Croatie.
Photo via facebook.com/liberland

Le président du territoire autoproclamé de la micro-nation du Liberland — le plus jeune État du monde, qui se trouve dans un coin reculé d'Europe  — a été arrêté ce week-end, parce qu'il a voulu rentrer dans le pays qu'il a lui même créé.

Le politicien tchèque Vit Jedlicka — le chef du Liberland, qui couvre un territoire non revendiqué qui s'étend sur une dizaine de kilomètres entre la Croatie et la Serbie, connu sous le nom de Gornja Siga — a expliqué à VICE News qu'il a reçu une amende de 1,200 Kuna ($177)  rédigée par la police de Croatie pour des charges de violation de propriété. Il ne s'est pas acquitté de l'ensemble du montant de la dette pour le moment.

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"C'était [la] somme la plus basse possible, si nous nous étions rendus coupables de [violation de propriété] — ce que nous n'avons pas fait," a dit Jedlicka.

"Je pense vraiment que c'est un très bon prix à payer pour se donner Ia possibilité d'avoir une longue discussion pendant laquelle on peut tout se dire avec la police de Croatie et avec la justice croate, a-t-il ajouté.

À lire : Bienvenue au Liberland, le tout nouveau pays d'Europe

Jelena Bikic, ministre de l'Intérieur de Croatie a confirmé au Daily Caller que Jedlicka a été arrêté pour "avoir franchi illégalement la frontière entre la République de Croatie et la République de Serbie, en dehors des postes frontières officiels."

L'homme de 31 ans a proclamé son tout nouvel État le 13 avril dernier. Ce mercredi ce sera donc le premier mois d'anniversaire de la toute petite nation. Sur le site du Liberland, l'endroit est décrit comme "une république constitutionnelle avec des éléments de démocratie. Jedlicka veut que le paiement de l'impôt se fasse sur la base du volontariat, et veut faire du bitcoin la devise du pays.

Le petit territoire du Liberland se trouve sur la rive Ouest du fleuve du Danube et il est accessible en voiture après avoir roulé des kilomètres sur de la piste. Lorsque VICE News a atteint la zone définie comme le Liberland en avril, il n'y avait aucun signe de la police croate. Mais cela n'a pas été la même chose pour Jedlicka ce week-end.

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Parlant tout à fait joyeusement de son week-end en détention, Jedlicka, qui est un ancien membre du Parti Démocratique et Citoyen Tchèque et qui a été candidat au Parlement Européen en 2014 sur les listes du Parti pour les Citoyens Libres, a décrit cet événement comme un pas en avant pour son pays autoproclamé.

"C'était une rencontre très amicale. C'était une manière pour eux de m'avoir pour une discussion très sérieuse, autour de la même table, à propos des suites à donner quant aux frontières du Liberland. Il y a eu des centaines de personnes qui sont passées de la Croatie vers le Liberland, et ils n'ont pas l'habitude de ça. Ils ont mis en place une frontière Schengen, ils ont mis des paquets d'officiers de police là-bas, on pensait et on espérait qu'ils faisaient ça pour protéger notre frontière. Je pense qu'ils ne s'attendaient pas à une si grande émigration depuis la Croatie."

Jedlicka pendant cette « discussion » de près de cinq heures a expliqué comment il entendait poursuivre l'installation de son État — qui n'a pour le moment été reconnu par aucune nation.

« La plupart de ces types étaient plutôt séduits par l'idée », explique-t-il à VICE News. « Certains ont même confié qu'ils pourraient être partants pour un poste de policier aux frontières du Liberland à l'avenir. »

« Ils voulaient surtout savoir ce qu'on allait faire par la suite. Quelle est notre approche du développement ? Comment voyons-nous le projet du Liberland en lui-même ? »

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Jedlicka après sa discussion en profondeur nous explique qu'il a été présenté à un juge qui lui a dit que ses enfants avaient essayé d'entrer au Liberland avant d'être stoppés par la Police.

« Encore une rencontre cordiale, on a beaucoup rigolé de tout ça, et il a dit que tout bon président se faisait arrêter… En République Tchèque c'est assez inévitable que les citoyens se fassent arrêter avant de devenir président.

Jedlicka nous a dit que le jour avant ces événements, il a rencontré le ministre tchèque des Affaires étrangères. « Ils m'ont dit que le projet pouvait en réalité obtenir un certain succès si nous en avions une approche pacifique. »

Cette semaine, il devrait redoubler d'efforts pour obtenir des bateaux qui seront un moyen d'accès à son territoire par les eaux internationales via le Danube.

Jedlicka nous a enfin annoncé que le Liberland ferait une fête vendredi, lors de laquelle il remettra des citoyennetés. « Tout le monde est invité » à candidater. Il attend 140 visiteurs cette semaine. Le nombre de visiteurs double chaque semaine d'après lui.

Pour le moment, des centaines de milliers de personnes se sont inscrites en ligne pour faire une demande de citoyenneté.

Suivez Sally Hayden sur Twitter: @sallyhayd

Photo via Facebook