Le président philippin, Rodrigo Duterte, est un habitué des déclarations chocs. Et sa dernière sortie publique ne déroge pas la règle. Le président de 71 ans a confié qu'il avait l'habitude de faire des tours de moto dans la ville de Davao, dont il était le maire, à la recherche d'une confrontation — espérant « pouvoir tuer quelqu'un ». Il souhaitait ainsi montrer à la police locale comment on règle les problèmes.Cette déclaration n'est pas surprenante pour ceux qui suivent l'actualité de celui qu'on surnomme désormais « Duterte Harry [en référence à Dirty Harry] ». Duterte a une vision bien particulière de la lutte contre la criminalité et notamment de la lutte antidrogue.« À Davao, j'avais pour habitude de m'en occuper personnellement. Je voulais montrer aux gars [aux policiers] que si je pouvais le faire, eux aussi pouvaient s'en charger, » a dit Duterte, cité par l'AFP. « Je faisais des tours de la ville sur une moto, une grosse moto, et je patrouillais dans les rues, à la recherche de problèmes. Je cherchais vraiment la confrontation pour que je puisse tuer quelqu'un. »Depuis son accession au pouvoir à la fin du mois de juin, Duterte a initié un règne par la terreur visant les trafiquants et consommateurs de drogue, permettant à la police et à des milices de perpétrer des exécutions sommaires dans les villes et villages des Philippines. Le bilan macabre de cette politique atteint aujourd'hui les 5 000 morts. Certains estiment que Duterte s'est lancé dans une campagne génocidaire.En 2015, le président avait déclaré avoir tué personnellement trois personnes à Davao — trois individus accusés d'enlèvement et de viol. Mais il avait finalement fait machine arrière. Ce lundi, quelques heures après sa déclaration, Duterte a semblé à nouveau revenir sur ses paroles. « Je ne suis pas un meurtrier », a déclaré Duterte lors de la cérémonie des Outstanding Filipino Awards 2016.Sa dernière sortie polémique vient alors s'ajouter à une longue liste de déclarations controversées.
Suivez VICE News sur Twitter : @vicenewsFRLikez la page de VICE News sur Facebook : VICE News FR
Publicité
Publicité
- « Le pape, un fils de pute » En novembre dernier, Duterte a déclaré que le pape François était un « fils de pute » — son insulte préférée — pour la simple raison que la visite du souverain pontife à Manille avait créé d'immenses embouteillages dans la ville — dont le trafic est rarement, si jamais, fluide. Le président avait ensuite dit qu'il voulait se rendre au Vatican pour s'excuser personnellement.
- « Un gay, un fils de pute » En août, Duterte a déclenché une crise diplomatique avec Washington quand il a insulté l'ambassadeur américain aux Philippines, Philip Goldberg. « Je me bats contre l'ambassadeur [du secrétaire d'État américain, John Kerry]. Son pédé d'ambassadeur, ce fils de pute. Il m'énerve, » a déclaré Duterte.
- Obama est un « fils de pute » En septembre, Duterte a dit que si Barack Obama mettait en question sa lutte antidrogue, « je l'insulterais, ce fils de pute. » Ce mardi, Duterte a admis avoir feint de se sentir mal pour éviter un embarrassant face-à-face avec Obama lors d'une rencontre entre les États-Unis et l'ASEAN (l'association de libre-échange d'Asie du sud-est) prévue au Pérou en septembre.
- Se comparer à Hitler Toujours en septembre, Duterte s'est comparé à Hitler. Lors d'un discours prononcé dans sa ville natale, le président a déclaré : « Si l'Allemagne a eu Hitler, les Philippines auront… » puis il s'est pointé du doigt. « Hitler a massacré trois millions de juifs. Maintenant… il y a trois millions d'accros à la drogue [aux Philippines]. Je serais ravi de les massacrer. »
Publicité
- L'ONU est « stupide » Quand deux experts des Nations unies ont dit que la lutte antidrogue de Duterte revenait à « encourager les violences et les meurtres — un crime selon le droit international », le président a répondu en disant que les experts étaient « stupides » et a menacé de se retirer de l'ONU. « Je ne veux pas vous insulter. Mais peut-être qu'on va simplement devoir décider de quitter l'ONU, » a dit Duterte. « Si vous êtes si malpolis, on devrait peut-être mieux partir. »
- Commentaires sur le viol S'exprimant sur le viol et le meurtre d'une missionnaire aux Philippines en 1989, Duterte a dit qu'elle était si belle qu' « il aurait dû passer en premier ». Il a été contraint de s'excuser après avoir dit initialement que « les hommes parlent comme ça ».
Suivez VICE News sur Twitter : @vicenewsFRLikez la page de VICE News sur Facebook : VICE News FR