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Yemen

L'épidémie de choléra continue de ravager le Yémen

Il s'agit de « la plus grande crise humanitaire » au monde, selon la Croix Rouge. Près de 7 000 nouveaux cas sont déclarés chaque jour.
Un jeune Yéménite, qui souffre probablement du choléra, est soigné dans une tente devant un hôpital de Sanaa, au Yémen, le 28 juin 2017. (Photo de Hani Al-Ansi/picture-alliance/dpa/AP Images)

Le 17 avril, les égouts de la capitale du Yémen, Sanaa, ont arrêté de fonctionner. La brutale guerre civile qui ravage le pays a entraîné une pénurie de carburants, du coup, les générateurs qui alimentaient les égouts se sont retrouvés à sec.

Dix jours plus tard, une épidémie de choléra a pris la ville par surprise. En l'espace de deux mois, l'épidémie s'est propagée dans tout le pays. Aujourd'hui, on compte 300 000 personnes infectées, d'après les dernières estimations du Comité international de la Croix Rouge (CICR). Plus de 1 700 malades sont morts.

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Il s'agit de « la plus grande crise humanitaire » au monde, selon le CICR. Près de 7 000 nouveaux cas sont déclarés chaque jour.

« La situation est catastrophique, » explique depuis Sanaa la porte-parole du CICR, Soumya Beltifa. « Il n'y a pas de signe d'espoir, rien ne nous laisse penser que la propagation de l'épidémie va ralentir. Et le système de santé va s'effondrer dans les mois qui viennent. »

Beltifa estime que moins de la moitié des structures sanitaires du Yémen – qui était déjà le pays le plus pauvre du Golfe avant la guerre – sont fonctionnelles. Environ 30 000 humanitaires locaux n'auraient pas été payés depuis 10 mois.

La crise humanitaire et l'épidémie de choléra – une infection bactériologique qui entraîne diarrhées et vomissements – sont des dommages collatéraux de la guerre civile qui détruit le pays depuis deux ans. Depuis mars 2015, l'Arabie saoudite voisine, soutenue par les États-Unis, combat les rebelles houthis.

« Cette épidémie meurtrière de choléra est la conséquence directe de deux années de conflit intense, » indiquaient l'UNICEF et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué commun publié en juin. « L'effondrement des systèmes sanitaires et hydrauliques a coupé 14,5 millions de personnes de l'accès à l'eau propre et aux toilettes, ce qui a facilité la propagation de l'épidémie. »

Sans traitement, le taux de mortalité pour les victimes du choléra est de 50 pour cent – mais la maladie n'est pas difficile à soigner, si les malades peuvent avoir accès aux soins. C'est pour cette raison que la plupart des pays industrialisés n'ont pas connu d'épidémies de choléra depuis le XIXème siècle. Les États-Unis connaissent en moyenne six cas de choléra par an. Avec un traitement adapté, le taux de mortalité pour les patients atteints du choléra est de 1 pour cent.

« Imaginez un pays qui a connu la guerre, où la plupart des structures sanitaires ont été endommagées, et où le personnel médical n'a pas été payé depuis septembre dernier, » décrit Helena Valencia, la directrice de la mission de Médecins sans frontières (MSF) au Yémen. « Imaginez ensuite que deux millions de personnes ont été contraintes de quitter leurs maisons et vivent désormais dans des tentes, sans accès à l'eau ou à des latrines… Voilà le type de crise humanitaire à laquelle nous faisons face au Yémen à cause du conflit. »


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