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Crime

Les alliés de l’Arabie saoudite se regroupent face à l’Iran

Le Bahreïn et le Soudan ont annoncé ce lundi qu’ils rompaient leur relations diplomatiques avec l’Iran, alors que les Émirats arabes unis (EAU) — où vivent des centaines de milliers d’Iraniens — ont dégradé leurs relations avec le pays.
Photo par Ahmed Alfardan/EPA

Les alliés sunnites de l'Arabie saoudite se sont ralliés derrière le royaume saoudien ce lundi dans la crise qui l'oppose à l'Iran. Plusieurs des alliés saoudiens ont emboîté le pas à Riyad en rompant ou dégradant leurs relations diplomatiques avec Téhéran, suite à un regain de tensions entre les deux pays rivaux de la région, après l'exécution d'un chef religieux chiite.

Le Bahreïn et le Soudan ont annoncé ce lundi qu'ils rompaient leur relations diplomatiques avec l'Iran, alors que les Émirats arabes unis (EAU) — où vivent des centaines de milliers d'Iraniens — ont dégradé leurs relations.

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Ces déclarations surviennent au lendemain d'une annonce semblable faite par l'Arabie saoudite, qui a aussi coupé ses relations avec Téhéran, après que des manifestants ont attaqué son ambassade installée dans la capitale iranienne. Ce regain de tensions entre Téhéran et Riyad survient après l'exécution de 47 individus par le royaume saoudien — dont Nimr Baqer Al-Nimr, un chef religieux chiite très populaire.

Ce lundi, le ministre des Affaires étrangères saoudien Adel al-Jubeir a annoncé que les vols entre les deux pays seraient interrompus — mettant fin aux relations commerciales entre l'Iran et l'Arabie saoudite et interdisant à ses citoyens de voyager dans la République islamique.

L'Iran fait office de plus grande puissance chiite dans la région, alors que l'Arabie saoudite occupe le même rôle mais pour les sunnites. Les deux pays soutiennent des camps qui s'opposent dans les conflits syrien et yéménite.

L'Iran a accusé l'Arabie saoudite d'utiliser l'attaque contre l'ambassade comme une « excuse » pour couper les liens diplomatiques et d'aggraver les tensions sectaires, après que les chiites du monde entier ont dénoncé vivement l'exécution d'Al-Nimr par le royaume saoudien.

Ce samedi, l'Arabie saoudite a exécuté Nimr et trois autres chiites sur la base de charges pour terrorisme, aux côtés de plusieurs dizaines de djihadistes sunnites. Iran a estimé que Nimr était un « martyr » et a prévenu la famille au pouvoir en Arabie saoudite, les Al Saud, d'une « divine revanche ».

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Le ministre des Affaires étrangères saoudien, Adel al-Jubeir, a déclaré que l'Iran créait des « cellules terroristes » dans la minorité chiite du royaume.

Un homme a été tué dans la province de l'Est de l'Arabie saoudite tard ce dimanche, et deux mosquées sunnites ont été attaquées en Irak dans la province majoritairement chiite de Hilla.

Des manifestations contre l'exécution d'Al-Nimr devaient avoir lieu ce lundi à Bagdad et dans des villes chiites du sud irakien, suite à un appel lancé par un chef religieux influent, Moqtada al Sadr.

Ce lundi matin, un rassemblement dans Bagdad a essayé de franchir les fils barbelés qui bordent la Green Zone fortifiée, où l'ambassade saoudienne est installée. La police a repoussé les manifestants, d'après un cameraman de Reuters.

Le ministre des Affaires étrangères iranien a déclaré ce lundi que les Saoudiens « aggravaient les tensions et les affrontements » dans la région du Moyen-Orient. « L'Arabie saoudite voit non seulement ses intérêts mais aussi son existence dans la poursuite des tensions et des affrontements, et essaie de régler ses problèmes intérieurs en les exportant vers l'extérieur, » a déclaré le porte-parole du ministère, Hossein Jaber Ansari.

Ce lundi, la France et l'Allemagne ont appelé l'Iran et l'Arabie saoudite à échanger afin de faire baisser les tensions — ce que les États-Unis avaient aussi recommandé la veille. La Chine s'est inquiétée de son côté d'une possible intensification du conflit au Moyen-Orient, suite à la brouille irano-saoudienne.

La responsable des Affaires étrangères de l'Union européenne a averti le ministre des Affaires étrangères iranien ce dimanche qu'un renouveau des tensions entre l'Iran et l'Arabie saoudite pourrait réduire à néant les efforts actuels pour trouver une solution politique à la crise syrienne.

La Russie a offert son aide pour jouer les médiateurs, d'après les agences de presse russes.

« En tant qu'amis, nous sommes prêts à jouer — si on nous le demande — un rôle d'intermédiaire pour […] régler les contradictions existantes, et celles qui pourraient apparaître, entre ces deux pays, » a déclaré à RIA une source anonyme du ministère russe des Affaires étrangères.

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