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Les dirigeants britanniques se rendent en Écosse

Alors que le résultat du référendum sur l'indépendance de l'Écosse s'annonce serré, les hommes politiques britanniques s'agitent pour éviter un morcellement du Royaume-Uni.
Image via Reuters

À une semaine du référendum sur l'indépendance de l'Écosse, des dirigeants britanniques se sont envolés pour Edimbourg mercredi, dans un dernier effort pour convaincre les électeurs de rester dans le giron du Royaume-Uni, alors que la campagne du « oui » (pour l'indépendance) prend de la vitesse.

Pour la première fois, lundi, un sondage plaçait le camp du « oui » en tête des intentions de vote. Abandonnant les débats parlementaires hebdomadaires, le Premier ministre David Cameron, le Vice-Premier ministre Nick Clegg et le chef de l'opposition travailliste Ed Miliband sont partis vers le nord, pour tenter d'empêcher que cette union vieille de 300 ans ne vole en éclats.

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Le Premier ministre écossais Alex Salmond, à la tête du mouvement pro-indépendant s'est moqué de cette équipée. Il a désigné le trio comme le groupe « des politiques de Westminster dont on se méfie le plus ». Il a prédit que l'arrivée des trois hommes aurait comme seule conséquence de donner un coup de pouce à la campagne du « non ».

Pendant cette visite, David Cameron a lancé un vibrant appel à l'Écosse, appelant les électeurs à ne pas « déchirer » le Royaume-Uni.

Dans un article, intime comme jamais, paru dans le Daily Mail, le Premier ministre a déclaré aux Écossais que le reste du Royaume Uni voulait « désespérément qu'ils restent », qu'un avenir prometteur les attendait et que des contreparties substantielles leur seraient données.

Les trois partis majoritaires de Westminster soutiennent un plan d'action qui offrirait de nouveaux transferts de pouvoirs à un parlement écossais déjà décentralisé, dès le 19 septembre, si l'Écosse restait dans le Royaume-Uni. David Cameron a aussi dit qu'il n'y aurait pas de retour en arrière si l'Écosse décidait de quitter une union née en 1707.

« Si le Royaume-Uni se brise, il sera brisé pour toujours », écrit David Cameron.

L'ancien ministre de l'intérieur David Blunkett, un grand personnage du parti travailliste, s'est lui aussi rallié à cette campagne fiévreuse menée depuis Westminster, qui appelle chaque personne « de bon sens » à appeler ses proches en Écosse pour les convaincre de voter contre l'indépendance.

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« Nous sommes et nous voulons rester des citoyens égaux au sein du Royaume-Uni. Vous n'avez pas besoin de voter mais vous avez une voix », a-t-il déclaré au journal The Sun.

« Il est capital que ceux qui se sentent concernés comprennent les implications à long terme d'un vote qui pourrait déboucher sur une frontière, et un pays complètement séparé », a continué Blunkett dans les pages du quotidien.

Dans ce texte, il soulève les questions d'identité inhérentes à un pays dont beaucoup, voire dont tous les citoyens ont des origines écossaises et anglaises, et ajoute : « les générations futures pourraient avoir deux nationalités différentes, et ainsi, ceux qu'ils appellent leur famille, ou leurs amis, vivraient dans un État différent ».

Sir John Major, un ancien Premier ministre conservateur a dit au micro de Radio 4 qu'il pensait que les Écossais n'avaient pas pensé à toutes les conséquences si le « oui » l'emportait.

Sir John Major a déclaré : « bien sûr, les Écossais sont une nation très intelligent, mais il y a des gens qui n'ont pas réalisé toutes les implications de ce vote. Il y en a énormément, par exemple je ne sais pas ce qu'il va se passer quand le pétrole va manquer. Ça va arriver, et ça va affecter beaucoup de jeunes qui votent aujourd'hui. Ils devraient prendre ça en considération ».

Ce genre de commentaires pourrait bien agacer les Écossais, qui débattent de ce problème depuis des années.

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Son discours est devenu plus émouvant quand il a envisagé la fin du Royaume-Uni, disant qu'il lui semblait « impossible » que « les Écossais, qui travaillent à côté de nous, qui vivent à côté de nous, qui sont nos amis, nos voisins, nos collègues, deviennent soudainement des étrangers ».

Il a dit prier pour que les Écossais ne se prononcent pas pour un mouvement qui aurait un impact « profond » sur tout le monde au Royaume-Uni et a évoqué le souvenir des Écossais et des Anglais combattant côte à côte sur les champs de bataille.

« Cette année, nous célébrons le centième anniversaire de la Première guerre mondiale, et tandis que nous honorons ceux qui ont combattu, n'est-ce pas étrange que le SNP (le parti d'Alex Salmond, le parti National Écossais) mette fin à l'union et au partenariat les plus réussis de l'histoire du monde ? »

Le trio de Westminster se rendra séparément en Écosse et n'apparaîtra pas réuni. Alex Salmond a déclaré que leur plaidoyer resterait lettre morte, et a mis le Premier ministre au défi de débattre à nouveau à la télévision avec lui.

« Je prends beaucoup de plaisir à voir David Cameron, Ed Miliband et Nick Clegg débarquer en Écosse, ils sont l'emblème des politiques de Westminster à qui l'on ne fait plus confiance, et ce voyage va galvaniser le camp du 'oui' ».

« Personne ne croit à leurs promesses faites dans la paniques, c'est un agenda bidon pour regagner un misérable pouvoir. Un vote en faveur du « oui » livre à l'Écosse un véritable calendrier, et lui donne les pleins pouvoirs dont elle a besoin ».

Il ajouta que « le camp du « non » a déjà perdu son avance dans les sondages, et les gens sont en train de se retourner vers le « oui ». Si David Cameron pense qu'il est la solution à une campagne à la traîne, qu'il vienne exposer son point de vue dans un débat en tête à tête avec moi ».

Suivez Hannah Strange sur Twitter: @hannahkstrange