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Yemen

Les enfants yéménites, victimes de la « pire crise humanitaire des temps modernes »

Ils font face à la « combinaison dangereuse » d'une famine généralisée et de la pire épidémie de choléra documentée jusqu’ici.
Une petite fille pleure pendant qu’elle reçoit des soins dans un centre de traitement du choléra à Sanaa, Yémen, 29 octobre 2016.

Au Yémen, près de quatre enfants sur cinq ont besoin d'une assistance humanitaire d'urgence, ont annoncé ce mercrediles principaux groupes humanitaires dans un communiqué. Les directeurs généraux de l'UNICEF, du Programme alimentaire mondial, et de l'Organisation mondiale de la Santé, ont annoncé que l'écrasante majorité des enfants yéménites font face aujourd'hui à la « combinaison dangereuse » d'une famine généralisée et de la pire épidémie de choléra documentée jusqu'ici.

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La crise force les parents yéménites à prendre une décision impossible : payer des traitements médicaux pour leurs enfants malades ou bien acheter de la nourriture et d'autres nécessités pour garder leurs familles en vie, explique à VICE News Joe English, un porte-parole de l'UNICEF.

« Le Yémen subit la pire crise humanitaire des temps modernes, » dit English. « Ces enfants, les plus vulnérables de la population, sont les plus grandes victimes. »

Plus de 6,8 millions de personnes sont dans une situation d'urgence au Yémen, avec un nombre de cas de choléra qui a grimpé en flèche et a atteint aujourd'hui la barre des 400 000, selon les derniers chiffres de l'ONU.

À lire : L'épidémie de choléra continue de ravager le Yémen

Près de 2 000 personnes ont déjà été tuées par cette épidémie. Selon l'Oxfam, il y a peu de chance que l'épidémie soit endiguée bientôt. L'association estime que 600 000 personnes seront touchées par le choléra d'ici la fin de l'année.

Un enfant est contaminé par le choléra toutes les 35 secondes, d'après Save the Children. Et, selon l'ONU, un enfant de moins de 5 ans meurt au Yémen toutes les 5 minutes de causes évitables.

Les derniers chiffres soulignent les effets néfastes d'une guerre qui dure depuis deux ans, entre les forces de la coalition menée par l'Arabie saoudite et les rebelles houthis. L'ONU et les groupes de défenses des droits de l'homme blâment les deux camps pour ce bilan humanitaire tragique et la répression menée contre les civils. La coalition menée par l'Arabie Saoudite a tué « un nombre disproportionné » de civils.

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À lire : Au Yémen, la « guerre oubliée » met le pays à genoux

Les donateurs internationaux ont promis 1,2 milliard de dollars en aide humanitaire en avril dernier, mais une grande partie de ces aides n'ont pas abouti, retardées par des infrastructures sanitaires décimées, et des points de transit stratégiques trop encombrés, comme l'aéroport de Sanaa. Début juillet, les Nations unies ont interrompu un programme d'envoi de vaccins contre le choléra, car, selon l'organisation, il était trop difficile de livrer les vaccins au milieu des opérations de guerre.

Certains leaders mondiaux (dont Jim Mattis, le Secrétaire à la Défense des États-Unis) encouragent des négociations à l'ONU. Pour eux, ce serait un moyen de mettre fin à la guerre au Yémen. Mais, selon les critiques, l'Arabie saoudite (l'acteur principal) a peu d'intérêt à trouver une solution politique tant que les États-Unis et la Grande-Bretagne continueront de fournir un soutien militaire crucial aux forces de sa coalition.


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