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Canada

Les facs canadiennes attirent de plus en plus les jeunes Américains — un effet Trump ?

La hausse la plus forte concerne l’université de Toronto, qui a vu le nombre de candidatures émanant des États-Unis, grimper de 70 pour cent par rapport à l’année dernière.

Rebekah Robison savait qu'elle aimait le froid et les grandes villes, donc cette lycéenne de Baltimore (Maryland) avait déjà pensé à postuler à l'université de Toronto après avoir visité le campus l'été dernier avec sa famille. Mais l'élection surprise de Donald Trump en novembre a confirmé son choix.

« Je me suis dit, OK c'est bon, j'y vais, » dit-elle par téléphone.

Et Rebekah n'est pas la seule. Cette année, les lycéens américains ont postulé en nombre pour être acceptés dans des universités canadiennes.

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La hausse la plus forte concerne l'université de Toronto, qui a vu le nombre de candidatures émanant des États-Unis grimper de 70 pour cent par rapport à l'année dernière. D'autres universités ont observé une augmentation de 20 pour cent des candidatures de jeunes Américains.

Ted Sargent, le vice-président des relations internationales de l'université de Toronto, indique que les candidatures sont arrivées peu avant le jour de la présidentielle américaine. Il est donc difficile de dire s'il y a eu une hausse des candidatures après le 8 novembre (le jour de l'élection de Trump). Sargent indique néanmoins que des milliers de candidatures américaines ont été envoyées à l'université.

« Il y a peut-être un effet 8 novembre, mais il faut prendre en compte deux autres facteurs, » estime Sargent.

« Depuis des années, on essaye d'attirer les meilleurs étudiants, et je pense que nos efforts commencent à payer, » dit-il. D'après le dernier classement de World University, l'université de Toronto fait partie des cinq meilleures facs publiques d'Amérique du Nord avec UC Berkeley, UCLA, l'université du Michigan (campus d'Ann Arbor) et l'université de Washington.

L'autre facteur, selon Sargent, est que Toronto « attire de plus en plus de monde, » tout comme le Canada, grâce à sa diversité et son côté accueillant.

L'université McGill, qui fait aussi partie des meilleures facultés d'Amérique du Nord, a observé une hausse de 22 pour cent des candidats américains.

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« Il est possible que le changement du paysage politique américain ait contribué à cette hausse, mais difficile de dire qu'il s'agit d'une tendance établie parce que nous n'avons pas posé directement la question aux candidats, » tempère la porte-parole de McGill, Kathleen Massey. D'autant plus que McGill avait déjà observé une légère hausse des candidatures américaines l'année dernière.

D'autres facteurs peuvent jouer selon Massey, comme la réputation à l'international de McGill, la diversité des étudiants, l'attrait pour Montréal, ainsi que la faiblesse du dollar canadien.

Lara Godoff, qui avait postulé à l'université de Colombie britannique, dit qu'elle a décidé d'envoyer sa candidature à trois autres facultés canadiennes après le choc du 8 novembre — l'université de Toronto, l'université de Victoria et la Simon Fraser University.

« Trump est tellement nouveau dans la sphère politique que je ne sais pas ce qu'il est capable de faire, » dit-elle. « Je préfère aller au Canada, un endroit où mes parents pensent que je serai plus en sécurité. »

« Je vois ce qu'il dit sur les femmes. Je ne pense pas qu'avoir un président comme lui soit bon pour le pays, » estime Godoff. « Justin Trudeau est un bon leader, de mon point de vue, et je pense que rejoindre un pays qui partage les mêmes valeurs que moi est une bonne chose. »


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