FYI.

This story is over 5 years old.

Crime

Les forces irakiennes déclarent avoir repris Ramadi à l’État islamique

Les forces de sécurité irakiennes ont repris cette ville stratégique tenue jusqu’alors par l’organisation État islamique. Ils projettent désormais de libérer Mossoul des mains de l'EI.
Des blindés irakiens qui avancent vers le centre de Ramadi le 22 décembre 2015. Photo de Stringer/EPA

Les forces de sécurité irakiennes ont annoncé dimanche avoir vaincu les combattants de l'organisation État islamique (EI) dans la ville de Ramadi, après avoir pris le contrôle d'un complexe gouvernemental, dernier bastion de ses partisans dans la ville.

Les forces irakiennes ont commencé cette semaine à prendre l'assaut de la ville — une capitale de province à seulement deux heures de route de Bagdad — afin de tenter de déloger les combattants de l'État islamique qui tiennent Ramadi depuis mai dernier. Le porte-parole du commandant des opérations Yahya Rasool a dit à Reuters que les forces irakiennes avaient totalement encerclé le complexe gouvernemental dans Ramadi, « en nettoyant de leurs bombes les rues et les bâtiments alentours afin de préparer l'assaut. »

Publicité

« Reprendre le contrôle du complexe, cela signifie les avoir battus à Ramadi », a dit à Reuters Sabah al-Numani, un porte-parole des forces se battant du côté du gouvernement. « La prochaine étape, c'est d'éliminer les cellules qui pourraient exister ici où là dans la ville. »

« Le complexe est sous notre contrôle, il n'y a aucune présence de combattants de Daesh à l'intérieur », a-t-il ajouté en utilisant l'acronyme arabe qui désigne l'EI.

La télévision d'État irakienne a diffusé des images de troupes, de Humvee et de tanks avançant dans les rues de Ramadi au milieu d'amoncellements de gravats et de maisons détruites. Certains quartiers se sont révélés avoir été complètement détruits par l'attaque, qui a été soutenue par des bombardements de la coalition menée par les États-Unis.

Des célébrations nocturnes ont également été retransmises à la télévision, dans les principales villes chiites au sud de Bagdad, fêtant cette victoire au sein de la province d'Anbar, à majorité sunnite. Des gens dansaient dans les rues et agitaient des drapeaux irakiens depuis leurs voitures.

Les soldats ont avancé dans la nuit de ce samedi à dimanche au sein de quartier de Hoz, qui abrite le bâtiment du gouvernement provincial. Le commandant spécial des opérations Sami al-Aridhi a déclaré que le plan consistait à « libéré Ramadi depuis trois côtés différents. »

La plupart des civils restants dans ce quartier central tenu par l'EI s'étaient réfugiés dans l'hôpital de la ville, en sachant que l'armée ne le ciblerait pas, a dit Rasool. Environ 120 familles ont été secourues dans cette zone de combat dimanche après que des routes aient été sécurisées pour leur fuite et qu'ils aient été conduits vers un camp près de Habbaniya, au nord de Ramadi, selon une déclaration de l'armée à la télévision. Les responsables n'ont pas communiqué le nombre de morts immédiatement après l'attaque. Le gouvernement a déclaré que la plupart des habitants de la ville avaient pu être évacués avant que l'armée ne commence son assaut.

Publicité

Si la nouvelle de cette victoire se confirme, Ramadi sera la deuxième grande ville irakienne à avoir été reprise à l'organisation État islamique après Tikrit en avril, ce qui en fait l'une des victoires les plus significatives pour l'armée irakienne jusqu'à aujourd'hui.

Des responsables ont déclaré que le complexe serait laissé à la police locale et à des combattants tribaux sunnites une fois sécurisé.

Après Ramadi, l'armée projette de reprendre la ville de Mossoul plus au nord, le plus grand réservoir de population contrôlé par l'EI en Irak et en Syrie. Déloger ses partisans de Mossoul, qui comptait avant la guerre 2 millions d'habitants, paralyserait efficacement la structure de l'organisation et la priverait de l'une de ses sources de fonds majeures, qui proviennent en partie du pétrole, de commissions et de taxes imposées aux habitants.

Les milices chiites soutenues par l'Iran, qui ont joué un rôle majeur dans l'offensive contre l'EI à Tikrit, ont été tenues à l'écart du champ de bataille de Ramadi par le gouvernement irakien, afin d'éviter les tensions sectaires.

Regardez notre reportage Bataille pour l'Irak : Reprendre Ramadi à l'État islamique

Suivez VICE News sur Twitter : @vicenewsFR